Une aventure tendre.
Nous nous laisserons capter par deux choses : tout d'abord, les représentations figurées de ce
papa en complète contemplation à l'image, devant ce fils qui vit sa vie et qui se détache petit à petit. D'où surgissent ses idées pour s'occuper ? Et demain, je n'aurais plus besoin de l'accompagner à l'école, de lui apprendre à s'habiller...pensera un peu le narrateur.
Le
papa qui raconte nous livrera ses pensées et déja avec pincement au coeur, appréhendera le petit qui deviendra grand plus tôt qu'on ne le croit.
Ce qui va nous surprendre au fil de la lecture, c'est sans doute l'image qui va se détacher du texte au fur et à mesure, ne plus correspondre petit à petit à ce que l'on verra sur les dessins.
Ce sont les confidences d'un
papa bien de notre temps qui frappera notre esprit :
"... ce matin, tu regardais "Robin des Bois" à la télé, en slip-chaussettes sur le canap...demain tu retournes à l'école..."
Il est à penser que les auteurs voudront nous inspirer une universalité de la chose, où peut-être un
papa des temps anciens et un autre du futur tiendront les mêmes propos et soupireront les mêmes inquiétudes de
papa.
On aime vraiment.
Un sacré duo d'auteurs, à savoir
Nicolas Mathieu (Et son "
Le secret des parents" et son "
La grande école", illustrés
Pierre-Henry Gomont,
Actes Sud jeunesse) et
Stéphane Kiehl ("
Noir", "
Blanc", "
Rouge", "
Vert" chez la Martinière Jeunesse en solo et "
Moon" par exemple avec
Agnès de Lestrade, chez Sarbacane).
Rarement un auteur jeunesse aura autant célébré la joie d'être
papa que
Nicolas Mathieu, nous serions prêt à le parier. Que d'histoires tendres et naïvement cocasses !
L'illustrateur
Stéphane Kiehl nous épatera de nouveau aussi de sa diversité graphique et stylistique si étendue, des albums de Couleurs de chez la Martinière Jeunesse à ça, "
Papa", il y aura plus d'un pas.
Ce travail sera davantage à rapprocher de ses collaborations comme "
Moon" ou des aventures de son héroïnes "Carla" chez Grasset Jeunesse.
Quel talent !
D'emblée la première de cou
verture est irrésistible, avec ce
papa monumental et très barbu, accompagné de son fiston riquiqui à la tignasse broussailleuse et coiffé d'une toque de bête sauvage en guise de casquette, un contraste qui plaira sans nul doute aux enfants comme aux parents, les deux à la dernière tendance Néolithique (l'âge de la pierre nouvelle où les gens étaient vêtus, chassaient, pêchaient, par opposition à l'âge Paléolithique (de la pierre ancienne), où nos gaillards avaient encore le front fuyant).
On est encore conquis par les deux auteurs.