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Lorenzo Mattotti (Autre)
EAN : 9782210774711
160 pages
Magnard (02/11/2022)
5/5   1 notes
Résumé :
Quand Mattotti rencontre Dante, cela donne un immense livre d’art qui se dévore avec délectation !

Texte et images se marient avec fureur, les talents de Dante et de Mattotti se liant, comme destinés l’un à l’autre. La poésie infernale de Dante face aux images flamboyantes de Mattotti : un chef-d’oeuvre, une oeuvre d’art littéraire. Aux illustrations s’ajoutent des croquis préparatoires qui sont une véritable immersion dans l’acte créatif de Mattotti.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Chant premier

Au milieu du chemin de notre vie, ayant quitté le chemin droit, je me trouvai dans une forêt obscure.

Ah ! que chose dure est de dire combien cette forêt était sauvage, épaisse et âpre, y penser renouvelant la peur !

Si amère elle était, que guère plus ne l'est la mort ; mais pour parler du bien que j'y trouvai, je dirai les autres choses qui m'y apparurent.

Comment j'y entrai, je ne saurais Ie dire, tant j'étais plein de sommeil quand j'abandonnai la vraie voie.

Mais, arrivé au pied d'une colline, là où se terminait cette vallée qui de crainte m'avait serré Ic cœur,

Je levai mes regards, et je vis son sommet déjà revêtu des rayons de la planète qui guide fidèlement en tout sentier.

Alors apaisée un peu fut la peur qui jusqu'au fond du Cœur m'avait troublé durant la nuit que je passai avec tant d'angoisse.

Et comme celui qui, sorti de la mer, sur la rive haletant se tourne vers l'eau périlleuse, et regarde.

Ainsi se tourna mon âme fugitive pour regarder le passage que jamais ne traverse aucun vivant.

Quand j'eus reposé mon corps fatigué, je repris ma route par la côte déserte, de sorte que le pied ferme était le plus bas.

Et voici qu'apparut, presque au pied du mont, une panthère agile et légère, couverte d'un poil tacheté ;

Elle ne s'écartait pas de devant moi, et me coupait tellement le chemin que plusieurs fois je fus près de m'en retourner.

C'était le temps où le matin commence, et le soleil montait avec ces étoiles qui l'entouraient, quand le divin Amour.

(INCIPIT)

Traduction de Felicité Robert de Lamennais
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Chant trente-quatrième

« Vexilla regis prodeunt Inferni de notre côté : devant donc, dit le maître, regarde si tu l'aperçois. »

Tel que, quand passe un nuage épais, ou que la nuit se fait dans notre hémisphère, paraît dans le lointain un moulin que le vent fait tourner,

Quelque chose de pareil alors je crus voir. Puis, à cause du vent, je me réfugiai derrière mon guide, n'ayant point d'autre grotte.

Déjà et avec peur je le raconte dans mes vers, j'étais là où les ombres sont toutes recouvertes, et apparaissent comme un fétu dans le verre transparent.

Les unes sont couchées, les autres debout ; celle-ci la tête, celle-là les pieds en haut ; d'autres ont les pieds et la face courbés en arc.

Lorsque nous fûmes assez avant pour qu'il plût à mon maître de me montrer la créature qui d'aspect fut si belle,

Il passa devant moi, et m'arrêta, disant : « Voilà Dité, et voilà le lieu où il faut que tu t'armes de courage. »

Combien je me sentis frissonner et défaillir, ne le demande pas, lecteur ! je ne l'écris pas, parce que toute parole serait faible.

Traduction de Felicité Robert de Lamennais
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Chant Quatorzième

Emu de l'amour du lieu natal, je recueillis les feuilles éparses, et les rendis à celui dont la voix déjà s'éteignait.

De là nous vînmes là où se sépare la seconde enceinte de la troisième, et où de la justice se voit un horrible art.

Pour bien représenter ces choses nouvelles, je dis que nous arrivâmes dans une plaine qui de soi rejette toute plante.

La forêt douloureuse forme autour une guirlande, comme autour de celle-là le triste fossé ! Sur la lisière nous affermîmes nos pieds.

Le sable était un sable aride et pressé, pareil à celui que foulèrent les pieds de Caton.

O vengeance de Dieu, combien doit te craindre quiconque lit ce que virent mes yeux !

Je vis de grands troupeaux d'ombres nues, qui toutes gémissaient misérablement, et une loi différente paraissait leur être imposée.

Quelques-unes sur le dos gisaient à terre ; d'autres, ramassées en soi, étaient assises, et d'autres marchaient continuellement.

Plus nombreuses étaient celles qui marchaient, et moins celles qui gisaient sous le tourment ; mais leur langue à la plainte était plus déliée.

Partout, sur le sable, lentement pleuvaient de larges flocons de feu, comme au temps calme, la neige sur les Alpes.

Traduction de Felicité Robert de Lamennais
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Chant Treizième

Nessus n'avait pas encore regagné l'autre bord, lorsque nous entrimes dans un bois où nul sentier n'était tracé.

Point de feuillage vert, mais de couleur sombre ; point de rameaux lisses, mais noueux et tortueux ; point de fruits, mais sur des épines des poisons.

N'ont point de fourrés si âpres et si épais ces bêtes sauvages qui, entre Cecina et Corneto, haïssent les lieux cultivés.

Là font leurs nids les hideuses Harpies, qui chassèrent des Strophades les Troyens, avec la triste annonce du futur désastre.

Elles ont de vastes ailes, et des cous et des visages humains, et des pieds armés de griffes, et des plumes sur leur large ventre ; elles se lamentent sur les arbres étranges.

Traduction de Felicité Robert de Lamennais
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Chant dix-huitième

Il est en Enfer un lieu appelé Malebolge, tout de pierre couleur de fer, comme le cercle qui l'entoure.

Droit au milieu de la campagne maligne, s'ouvre béant un puits large et profond, dont on dira plus tard l'agencement.

L'espace, de forme ronde, entre le puits et la haute rive solide, était, en descendant au fond, divisé en dix retranchements.

Tels que les châteaux autour desquels on creuse, pour la défense des murs, de nombreux fossés, qui rendent sûre la partie qu'ils ceignent,

Tels paraissaient là ces retranchements ; et comme, en de pareilles forteresses, des seuils à la rive relient de petits ponts,

Ainsi du pied du précipice partent des rochers, qui coupent les remparts et les fossés jusqu'au puits, où tronqués ils s'arrêtent.

Secoués du dos de Gérion, nous nous trouvâmes en ce lieu. Le poète prit à gauche, et derrière lui je marchai.

Traduction de Felicité Robert de Lamennais
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