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Citations sur Le Horla (52)

L'âme a la couleur du regard. L'âme bleue seule porte en elle du rêve, elle a pris son azur aux flots et à l'espace.
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Les incrédules affirment que ce sont les cris des oiseaux de mer, qui ressemblent tantôt à des bêlements, et tantôt à des plaintes humaines ; mais les pêcheurs attardés jurent avoir rencontré, rôdant sur les dunes, entre deux marées, autour de la petite ville jetée ainsi loin du monde, un vieux berger, dont on ne voit jamais la tête couverte de son manteau, et qui conduit, en marchant devant eux, un bouc à figure d’homme et une chèvre à figure de femme, tous deux avec de longs cheveux blancs et parlant sans cesse, se querellant dans une langue inconnue, puis cessant soudain de crier pour bêler de toute leur force. Je dis au moine : “Y croyez-vous ?” Il murmura : “Je ne sais pas.” Je repris : “S’il existait sur la terre d’autres êtres que nous, comment ne les connaîtrions-nous point depuis longtemps ; comment ne les auriez-vous pas vus, vous ? Comment ne les aurais-je pas vus, moi ? Il répondit : “Est-ce que nous voyons la cent millième partie de ce qui existe ? Tenez, voici le vent, qui est la plus grande force de la nature, qui renverse les hommes, abat les édifices, déracine les arbres, soulève la mer en montagnes d’eau, détruit les falaises, et jette aux brisants, les grands navires, le vent qui tue, qui siffle, qui gémit, qui mugit, — l’avez-vous vu, et pouvez-vous le voir ? Il existe, pourtant.” Je me tus devant ce simple raisonnement. Cet homme était un sage ou peut-être un sot. Je ne l’aurais pu affirmer au juste ; mais je me tus.
Ce qu’il disait là, je l’avais pensé souvent.
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le Horla va faire de l’homme ce que nous avons fait du cheval et du boeuf : sa chose, son serviteur et sa nourriture, par la seule puissance de sa volonté.
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Est-ce que nous voyons la cent millième partie de ce qui existe ? Tenez, voici le vent, qui est la plus grande force de la nature, qui renverse les hommes, abat les édifices, déracine les arbres, soulève la mer en montagnes d’eau, détruit les falaises, et jette aux brisants les grands navires, le vent qui tue, qui siffle, qui gémit, qui mugit, – l’avez-vous vu, et pouvez-vous le voir ? Il existe, pourtant.
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C’est lui, lui, le Horla, qui me hante, qui me fait penser ces folies ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai !
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Avec notre odorat, plus faible que celui du chien.... avec notre goût, qui peut à peine discerner l'âge d'un vin!
Ah ! Si nous avions d'autres organes qui accomplissaient en notre faveur d'autres miracles, que de choses nous pourrions découvrir autour de nous !
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Le peuple est un troupeau imbécile, tantôt stupidement patient et tantôt férocement révolté. On lui dit : "Amuse-toi." Il s'amuse. On lui dit : "Va te battre avec le voisin." Il va se battre. On lui dit : "Vote pour l'Empereur." Il vote pour l'Empereur. Puis on lui dit : "Vote pour la République." Et il vote pour la République.
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J'ai été dîner à Bougival, puis j'ai passé la soirée au bal des canotiers. Décidément, tout dépend des lieux et des milieux. Croire au surnaturel dans l'île de la Grenouillère, serait le comble de la folie...mais au sommet du mont Saint-Michel?...mais dans les Indes? Nous subissons effroyablement l'influence de ce qui nous entoure.
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Un être nouveau ! Pourquoi pas ? Il devait venir assurément ! Pourquoi serions-nous les derniers ! Nous ne distinguons point, ainsi que tous les autres créés avant nous ? C'est que sa nature est plus parfaite, son corps plus fin et plus fini que le nôtre, que le nôtre si faible, si maladroitement conçu, encombré d'organes toujours fatigué, toujours forcé comme des ressorts trop complexe, que le nôtres, qui vit comme une plante et comme une bête, en se nourrissant péniblement d'air, en proie aux maladies, aux déformations, aux putréfactions ( … ) ingénieusement mal faite, œuvre grossière et délicate, ébauche d'être qui pourrait devenir intelligent et superbe.
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14 juillet. - Fête de la République. Je me suis promené par les rues. Les pétards et les drapeaux m'amusaient comme un enfant. C'est pourtant fort bête d'être joyeux, à date fixe, par décret du gouvernement. Le peuple est un troupeau imbécile, tantôt stupidement patient et tantôt férocement révolté. On lui dit : "Amuse-toi." Il s'amuse. On lui dit : "Va te battre avec le voisin." Il va se battre. On lui dit : "Vote pour l'Empereur." Il vote pour l'Empereur. Puis, on lui dit "Vote pour la République." Et il vote pour la République.
Ceux qui le dirigent sont aussi sots ; mais au lieu d'obéir à des hommes, ils obéissent à des principes, lesquels ne peuvent être que niais, stériles et faux, par cela même qu'ils sont des principes, c'est-à-dire des idées réputées certaines et immuables, en ce monde ou l'on n'est sûr de rien, puisque la lumière est une illusion, puisque le bruit est une illusion.
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