Le rosier de Madame Husson/
Guy de Maupassant
Raoul Aubertin, le narrateur rencontre son ami le Docteur Marambot dans sa bonne ville de Gisors. Lequel après les civilités d'usage
lui conte une histoire assez curieuse quand ils font la rencontre d'un ivrogne.
C'est l'histoire de Madame Husson,
une vieille dame très vertueuse et protectrice de la vertu, qui s'occupe des bonnes oeuvres, secourt les pauvres et encourage les méritants.
Petite, trottant court, ornée d'une perruque de soie noire, cérémonieuse, polie, elle avait en horreur le vice et la luxure. Elle souhaite innover et décerner solennellement un prix de la vertu pour Gisors symbolisé par une couronne de roses. D'où le nom de rosière donné à la jeune fille vertueuse et candide qui sera élue.
Il s'avère après enquête rondement menée qu'aucune jeune fille ne répond aux critères requis.
Alors Madame Husson va choisir un rosier en la personne d'Isidore, garçon timide, chaste et naïf, connu de tout le bourg, à défaut de rosière.
Notons que c'est
Maupassant qui a inventé le nom masculin dans cette nouvelle.
« Qui saura et qui pourrait dire le combat terrible livré dans l'âme du rosier entre le mal et le bien, l'attaque tumultueuse de Satan, ses ruses, les tentations qu'il jeta en ce coeur timide et vierge? »
Cette brève nouvelle teintée d'humour veut nous montrer le ridicule d'un prix de la vertu. Car comment définir la vertu ? Surtout livrée en pâture au public !
Notons aussi le chauvinisme bien français dont fait preuve le Dr Marambot quand il fait visiter la ville de Gisors au narrateur, un caractère que décrit avec moquerie
Maupassant dont le style alerte, ironique et incisif nous régale une fois de plus.
Que va devenir le rosier de Madame Husson une fois le prix décerné ? Saura-t-il rester vertueux à jamais pour donner son nom à tous les hommes vertueux ?