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Ce recueil comporte 12 nouvelles. (L'Héritage est beaucoup plus longue que les autres et n'est presque plus, par définition, une nouvelle car présentant deux voire trois moments distincts avec des sous-dénouements. Laquelle nouvelle est une reprise de la nouvelle intitulée le Million écrite auparavant.)

Ce n'est peut-être pas le tout meilleur de Guy de Maupassant, mais, justement parce que c'est du Maupassant, on flirte malgré tout souvent avec les sommets.
Je n'ai pas connu de ces fulgurants points d'orgue tels que Madame Baptiste par exemple (dans le recueil Mademoiselle Fifi) ou même Toine.

Mais on y rencontre tout de même une impressionnante brochette de succulentes nouvelles, plaisantes, solides, dont quelques unes sont mes favorites, tous recueils confondus.

Je vous conseille particulièrement : L'Âne, roublarde et cruelle ; la puissance négative de la vox populi dans La Ficelle, le couteau infâme du regard familial sur la réussite sociale dans Mon Oncle Jules, la déchirante Mère Sauvage et bien sûr, la nouvelle titre, la touchante et tout en subtilité Miss Harriet.

En conclusion, si vous aimez déjà le Maupassant nouvelliste, vous retrouverez tout le charme particulier de sa plume. Si vous cherchez à le découvrir, sachez que quelques unes des histoires de ce recueil sont parmi les chefs-d'oeuvre dont l'auteur est capable (d'autres étant évidemment un peu en dessous), et qui font son renom, à mon avis, justifié, mais ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

N. B. : Je me permets de noter que pas une seule nouvelle n'évoque la prostitution dans ce recueil malgré la couverture de la collection folio qui pourrait y faire songer, tandis que le recueil Toine, par exemple, où elles fourmillent, est affublé quant à lui d'une couverture très " terroir ". Il y aurait peut-être quelques choses à revoir mesdames et messieurs les éditeurs...
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En différents lieux du pays, à la campagne où à la ville, dans un wagon, dans une brasserie, sur la place d'un marché, le long d'un fleuve ou dans une chaumière, des miettes de vie nous sont offertes, de petites anecdotes tragiques, poignantes, surprenantes, attendrissantes ou sinistres.
Dans ce recueil, autant de sujets exploités que de nouvelles.
Les deux premières sont plus longues comme celle de Miss Harriet. Dans la fraîche aurore d'un automne normand, un vieux peintre raconte « le plus lamentable amour de sa vie. » Dans sa jeunesse, il vagabondait, plongé corps et âme dans cette errance d'artiste, en osmose avec les terres foulées. Arrivé dans une ferme, il est attiré par le calme des paysages et la singularité d'une vieille fille anglaise exaltée par la nature et la religion.

De Guy de Maupassant, je n'avais lu jusque là que trois romans. Et me voilà de nouveau en admiration face à la beauté étourdissante de ses phrases. J'aime sa façon de mettre en mots et en image la tiédeur des soirs, les parfums sauvages, les petits riens de la campagne qu'il sublime. Mais aussi la vigueur des sensations, la fièvre des sentiments. Il met en forme les souffrances, les manques, les malheurs avec beaucoup de précision et aucune exagération.
Même si dans certaines histoires on se doute bien de leurs issues, la tournure que leur confère l'auteur suffit à elle seule à maintenir l'intérêt du lecteur.
Dix d'entre elles ne font qu'une petite poignée de pages mais renferment pourtant toute la puissance des petits faits humains. On y trouve un amour muet, né d'une reconnaissance infinie, un drame d'amour filial anéanti par la guerre, l'idylle d'une nourrice bien en chair qui prête à sourire sur la sensation de faim… La cupidité, les espérances financières, l'imbécilité cruelle de fieffés farceurs, les regrets, les mesquineries entre collègues s'enchaînent avec tout l'art De Maupassant à nous les insuffler avec un grand réalisme.

Un recueil varié, merveilleusement écrit, qui explore l'être humain sans parti pris, simplement dans son quotidien, avec ses faiblesses, ses défauts, ses égarements et ses sentiments, qui peuvent parfois prêter à sourire, parfois à hurler.
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De ce recueil de 12 nouvelles, c'est au final la nouvelle titre qui m'a le moins plu avec ce portrait délicat de Miss Harriet, femme tragique dans sa solitude.
Je préfère mon Maupassant dans un registre plus cynique où il se régale à croquer méchamment les petits bourgeois comme dans L'héritage qui n'en finit pas de ne pas arriver, ou Mon oncle Jules dont on fantasme la fortune.
C'est finalement la nouvelle qui clôt le recueil qui m'aura emballée, mettant en scène une Mère sauvage vengeresse pendant la guerre de 70.
E toujours ce style! mordant, enlevé, pointu, ciselé, marquant la patte inimitable d'un des meilleurs chroniqueurs de son temps.
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Retour à Maupassant dont je ne me lasse pas, et à nouveau à travers un recueil de douze nouvelles que j'ai toutes appréciées.
Tout d'abord la nouvelle titre, Miss Harriet, histoire de l'amour tragique d'une anglaise “d'âge” échouée on ne sait pourquoi dans un bourg de Normandie où elle fait de longues promenades, et témoigne de son amour pour Dieu et pour la nature.
Avec l'héritage nous faisons une nouvelle incursion dans le monde des employés des ministères qui selon Armand Lanoux représente 1/9 de son oeuvre. Au ministère de la Marine travaillent et se narguent le beau Maze, le père Cachelin et Lesable ambitieux et pour cela travailleur. le père Cachelin, veuf, à une soeur fort riche et une fille à marier. Il lui semble que Lesable ferait un gendre idéal. Mais la tante morte, le testament fait état d'une clause. Et c'est cette condition à remplir qui va révéler les caractères et motiver les actes. Une satire féroce.
Les autres nouvelles, plus courtes, mettent en scènes des célibataires masculins dans leur quotidien étriqué : Denis, Regret. Nous retrouvons aussi des paysans rusés éventuellement cruels, dans L'âne par exemple.
Quant à celle qui clôt le recueil, La mère Sauvage, exemple de justice spontanée en temps de guerre, elle est à la fois glaçante et compréhensible.

Mais toujours aussi étrange que paraisse leur comportement, on sent une tendresse pour eux chez Maupassant, sentiment que l'on arrive à partager.




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Une histoire qui nous fait rêver à un moment, on se plait dans ce rythme doux où se mêle une atmosphère naturaliste et romantique, on lit avec plaisir cette séduction qui s'opère majestueusement à partir de la peinture...que c'est beau ce temps où on pouvait séduire rien qu'avec un pinceau et une toile...puis un petit couac intervient comme toujours les histoires d'amour, on se dit il y aura certainement une excuse quelque part et tout se remettra en ordre...ho que non, c'est une tragédie qui nous surprend, la mort de miss Hariett...ha non, c'est trop dur...

Que ce soit dans les joies de l'amour ou dans la douleur, on trouve toujours du plaisir à lire du Maupassant!
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Quel régal ! Je découvre petit à petit Maupassant et pour le moment chaque nouvelle est un vrai plaisir de lecture.

Une écriture tellement poétique et belle, des descriptions qui nous plongent dans des décors normands ou parisiens.

Les nouvelles sont drôles, parfois tristes voir tragique, sarcastiques. Les protagonistes souvent paysans ou petits bourgeois, on s'immisce dans leur vie de tout les jours.

Tous ces ingrédients se mélangent sous cette plume si particulière. J'ai eu l'impression d'entrer dans une "bulle" à chaque fois que j'ouvrais ce livre.
J'ai plus particulièrement aimé Miss Harriet et l'héritage.

Je conseille vivement.
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J'aime bien de temps en temps relire quelques nouvelles De Maupassant.
Parmi les douze que comporte ce recueil Miss Harriet, personnellement j'ai une préférence pour « La ficelle » où l'on voit comment on peut devenir prisonnier de sa propre mésaventure… et j'aime bien son atmosphère un tantinet kafkaïenne ; j'apprécie aussi « l'âne », malgré sa dureté, sur fond de farce et de chasse (et son sinistre goût du sang), où l'on voit que la cruauté gratuite exercée contre un animal existe de tout temps. « Mon oncle Jules » aussi est intéressante, qui traite au fond du mythe de l'oncle d'Amérique, Amérique de tous temps terre de fortune. « le baptême » sur fond des ravages de l'alcool, me laisse colère.
Si « Miss Harriet », la première qui donne son titre au recueil, et « L'héritage », la plus longue, et où ‘on trouve une excellente peinture de la vie des petits employés de bureaux, et où l'on voit que le fayotage et les moyens de le mettre en oeuvre n'ont guère changé aujourd'hui, m'ont nettement moins intéressée, de toutes façons avec Maupassant, dans chaque nouvelle, fut-ce la plus courte ou la plus insignifiante en apparence, c'est toujours zéro déchet.
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Une nouvelle bien écrite dont l'action se déroule dans la campagne normande. On retrouve le style alerte de Guy de Maupassant, sa plume élégante. Une lecture très agréable. Un bon livre.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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C'est une histoire bien cruelle que celle de « Miss Harriet » racontée par Guy de Maupassant. Mais c'est surtout une excellente occasion d'admirer l'écriture de celui qui mérite son qualificatif d'écrivain impressionniste.
On retrouve sa Normandie natale qu'il décrit merveilleusement bien. D'ailleurs Maupassant nous fait découvrir des lieux pittoresques. Il nous emmène en calèche vers les ruines de Tancarville près d'Étretat. Au 19ème siècle il n'y avait pas encore le pont suspendu mais les vestiges du château fort juché au sommet d'une falaise dominant la rive droite de la Seine et classé aux monuments historiques en 1862.

En route pour le château de Tancarville, Léon chenal, un vieux peintre qui a eu son heure de gloire notamment auprès des femmes, raconte une histoire à ses amis, qu'il qualifie comme étant l'histoire d'amour la plus lamentable qu'il a vécu.
Dans sa jeunesse, le peintre vagabond rencontra dans une auberge une anglaise qui l'intrigua. Miss Harriet était une vieille fille solitaire, protestante exaltée et prosélyte. Elle fut l'objet de moqueries y compris du peintre qui la décrit comme « un hareng saur qui aurait porté des papillotes » et n'hésite pas à la traiter de démoniaque. Pourtant, le narrateur aimerait savoir ce qui se passe dans l'esprit de cette vieille anglaise à l'âme errante. Quand il s'apercevra que Miss Harriet aime autant que lui la nature et qu'elle apprécie sa peinture, Léon chenal se rapprochera de cette femme singulière pour partager de bons moments. Ils admireront de beaux paysages. Mais l'amour non partagé touchera Miss Harriet qui témoignera de la pureté de son âme en disparaissant.


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Miss Harriet /Guy de Maupassant/ le Verrou
Léon Chenal, le narrateur, rapin plutôt bohème de son état, raconte à ses compagnons de route, tandis que le break se dirige vers Tancarville, une histoire d'amour peu commune, en vérité la plus lamentable qu'il ait connue au cours de sa vie.
Un soir dans une auberge De Bénouville, il remarque une Anglaise pensionnaire des lieux, le genre vieille fille, exaltée à principes, puritaine opiniâtre aux allures extatiques, aux manies bizarres et aux moeurs de vestales pétrifiées, un visage d'illuminée, sec et indicible. Elle s'appelle Miss Harriet et passe pour une hérétique au sein du village. Détestée, on la qualifie de carne à Bénouville.
Au fil des jours, Léon tente des approches après de cette femme étrange et lui montre sa peinture qui la séduit d'emblée. Ils deviennent amis. Puis Léon remarque que le comportement de l'Anglaise change qui se réfugie dans un mutisme total. Que cache ce revirement étrange et inattendu ?
Cette nouvelle pleine de délicatesse et d'humanité publiée en 1883 est toute teintée de drôlerie malgré son évolution dramatique, pathétique et poignante. le talent connu De Maupassant pour décrire les états d'âme des deux personnages et les paysages normands par petites touches en fait bien le chef de file des écrivains impressionnistes.
LE VERROU
Ils étaient quatorze célibataires endurcis, et qui s'étaient juré de le demeurer en détournant les femmes de leurs amis du droit chemin. Régulièrement, au cours d'un bon repas, ils se racontaient alors leurs succès. Aujourd'hui, ils ne sont plus que quatre, trois sont morts et sept se sont mariés et ont quitté le club. C'est au cours d'un repas à quatre que l'un des membres raconte comment dans sa jeunesse, alors âgé de 22 ans, il fut séduit par une amie de sa mère, la trentaine bien avancée.
Extrait : « Je ne songeais pas plus à la séduire que je ne songeais à me faire trappiste. Or, un jour, comme je lui rendais visite, et que je considérais avec étonnement son costume, un peignoir du matin considérablement ouvert, ouvert comme une porte d'église quand on sonne la messe, elle me prit la main, la serra, vous savez, la serra comme elles serrent dans ces moments-là, et avec un soupir demi-pâmé, ces soupirs qui viennent d'en-bas… »
Une courte nouvelle pleine de surprise.



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