Après le coup de coeur de notre petit groupe d'amies, nous décidâmes de poursuivre (relire en ce qui me concerne) avec «
L'heure du loup ». En route, nous perdîmes Fifrildi qui n'apprécie pas les histoires de lycanthropes et Siabelle pour raison personnelle. Bien calé chacun de notre côté, nous prîmes un billet vers la Seconde Guerre Mondiale où Mickaël Gallatin fut envoyé en plein désert, récupérer les plans de
Rommel.
Mickael Gallatin de son nom de citoyen britannique est notre personnage principal. Espion de sa Majesté, il est envoyé en plein territoire conquis par l'axe. Les chapitres alternent l'histoire durant la Seconde Guerre Mondiale et l'enfance Mickaël qui n'était encore que Mikhail Gallatinov. Sombre époque que ce début du vingtième siècle avec la révolution russe et ce deuxième conflit où des dirigeants, tout autant cinglé les uns que les autres, supprimaient par masse des innocents. Ça ne vous rappelle rien ? Il faut se tourner vers l'Est où un petit dictateur, de nos jours, envoie des bombes sur un peuple, des hôpitaux, des théâtres, des enfants, des femmes. Ce n'est qu'un médiocre lâche que nos présidents ont peur.
On ne s'ennuie pas dans ce roman. de l'action, on en a du début à la fin. La tentation de transformer son corps d'humain en canin est grande, mais Mikhail sait se maîtriser. La frontière entre l'humanité et la sauvagerie est très mince. L'animal tue pour se nourrir, l'humain le fait par plaisir. Mon édition Pocket est un condensé de près de 560 pages bien noircie par les abysses de la cruauté nazie.
Robert McCammon ne nous épargne rien. Avec sa qualité de conteur, il arrive à donner une certaine poésie par quelques phrases et nous donne une belle éclaircie, mais l'accalmie est de courte durée. Je ne me souvenais plus de l'horreur de ce roman. Il est nécessaire pour décrire le mal absolu.
Je ne suis pas spécialement fan de James Bond, mais l'auteur s'est semble-t-il inspiré ce célèbre personnage pour créer son propre héros. Par ailleurs, aidé de sa dominance de mâle alpha, véritable chef de meute, notre cher Mikhail sait se faire idolâtrer de la gent féminine. Avec ses prunelles vertes et son odeur virile, elles finissent effeuillées et dans de beaux draps. Mais les voir comme des pouliches c'est bien réducteur, car les deux protagonistes féminines sont elles aussi de vraies héroïnes, représentantes de la résistance. Elles sont aussi forte en caractère qu'au combat. Je les imagine très jolies, coiffure de l'époque, avec des boucles, les yeux pétillants. Ces femmes ont joué un grand rôle dans ce conflit au péril de leur vie.
Robert McCammon s'est très bien documenté. Que se soit sur les horreurs de l'imagination sans limite des nazis, la géographie de Paris, de l'Allemagne, de la Norvège – il nous fait voyager –, de l'armement de l'époque, ou bien encore avec les différents réseaux de la résistance. Je vous le répète, mais cet auteur a un immense talent, trop méconnu dans l'hexagone. Grâce à sa plume, il parvient à rendre ce roman palpitant, plein de tension, mais aussi d'émotion avec des personnages souvent attachants.
Robert McCammon grâce a son génie littéraire sait nous transporter dans les différents sens. Il parvint à nous décrire la mutation de Mikhail en loup, mais aussi de nous donner la sensation olfactive. Nous devenons loups en même temps que notre espion britannique, nous vivons loups et nous pensons loups.
Quelques scènes m'ont remémoré « Quand les aigles attaquent » ainsi que Sam Fisher et Solid Snake. Je suis content d'avoir vécu une bien belle balade dans le passé obscure de l'humanité en compagnie de Nadou et Srafina. Merci à vous deux pour ces échanges. C'est toujours agréable de partager nos lectures. J'ignore pour vous, mais je prends déjà un ticket pour un voyage prévu vers « Swang Song » future parution en 2023 avec les Éditions
Monsieur Toussaint Louverture.
Un dernier mot avant nous quitter, désolez pour ce long post. En 2011,
Robert McCammon a donné une suite à «
L'heure du loup » nommé « The hunter from the wood », malheureusement, comme la majorité de ses oeuvres, ne fut pas traduite en français. J'espère qu'un jour, il le sera. «
L'heure du loup » fut nominé pour le prix
Bram Stoker, mais a reçu le New-York Times bestseller et le Grand prix de l'imaginaire.