Des romans ou films post-apocalyptiques on a lu et vu beaucoup, mais très souvent ils se placent des années après les événements. Pas le cas ici avec Swan Song. le début de l'intrigue nous place quelques heures avant le début d'une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie, allant même jusqu'à nous placer dans la salle de crise américaine avec président de la nation à la bannière étoilée. On se sent donc immédiatement concernés et impliqués par l'histoire. L'élément perturbateur est l'envoi des missiles, l'Amérique est touchée, le point de non retour est atteint.
Mais surtout, ce qui fait le sel de ce début de roman et qui cimentera ensuite toute la lecture de cette première partie est d'avoir pu passer un peu de temps avec chacun des personnages avant ce moment fatidique et funeste. On apprend à connaitre Sister Creep, Josh, Swan et Roland, on découvre leur monde avant la catastrophe et ces quelques chapitres de mise en place font tout pour la suite. Un lien s'est développé entre le lecteur et les personnages et ce lien ne faiblira ensuite plus jamais.
Le style de
Robert McCammon nous plonge ensuite dans l'horreur d'un holocauste nucléaire. Les visages brûlés, les cloques purulentes sur chaque centimètre de peau exposée, l'odeur des corps grillés comme du bacon sur un fourneau. Tout cela est cru, dur et sans artifice.
De manière générale, les différentes intrigues montrent au fur et à mesure des moments extrêmement violents physiquement et moralement. Les morts sont légions, parfois de la main de personnages pour lesquels on n'avait pas vu venir la part sombre du diable.
Surtout, dans ce genre de récit, on se repose très souvent sur l'idée que dans un monde sans foi ni loi, "le plus grand ennemi de l'homme, c'est lui-même". On ne compte plus le nombre d'oeuvres qui dépeignent des groupes prêts à toutes les atrocités pour parvenir à leur survie, comme Walking Dead pour ne citer que lui, et je dois me dire très fatigué de voir cette idée revenir et revenir sans cesse dans les récits post-apocalyptiques. Bien entendu, Swan Song n'échappe pas totalement à cet état de fait, mais cela n'apparait que dans une seconde partie de l'intrigue et, il me semble, de manière plus subtile et moins présente que dans ses consoeurs.
Pour finir, l'ajout de ces petits aspects fantastique qui jonche les actions de Swan, de Sister et de ce personnage dont on ne connait le nom, apporte une touche en plus à cette oeuvre.
D'autant plus pour une première partie en attente de résolution. On se demande bien évidemment quel destin les personnages vont subir, mais également, et peut-être avant tout, quelle sera la conclusion de cet aspect hors du commun.