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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Une chevauchée sauvage dans la terreur". Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.

Après que les Russes et les zaméricains aient décidé de se foutre des bombes nucléaires sur la gueule, comme si la planète qui recouvre des êtres vivants, n'étaient aux yeux des gouvernants qu'une carte avec des pions et des drapeaux, nous suivons la trace de plusieurs personnes, qui tentent de survivre dans un monde devenu terriblement hostile. Radiation, cancer de la peau et des poumons, eau contaminée, plantes détruites, retombées, etc...
Car pour ceux qui ont survécu, un autre cauchemar vient s'imbriquer dans le désespoir.

Sur ses Terres désolés et glaciales, nous allons suivre le colonel Macklin, probablement schizophrène et peu enclin à l'harmonie et son fidèle chevalier, Rolland, un adolescent qui a perdu totalement pied avec la réalité pour mieux s'investir dans le meurtre. le second duo, Sister une vieille folle, aussi courageuse que téméraire et Artie qui veut se donner l'espoir que son épouse est toujours vivante à Détroit. le troisième duo, Josh, une armoire à glace catcheur et une fillette Swan...

Jusque là, rien de nouveau au pays de l'apocalypse, on aura des tueurs, des cannibales et de la famine.

Mais si ce roman fait tant penser à le Fléau de Stephen King, c'est parce que l'auteur va y placer quelques éléments fantastiques, qui donnera à la lecture de ce road trip, un peu d'espoir : une couronne magique et une fillette qui communique avec la nature... Néanmoins, si le Bien est représenté, on sait que le Mal personnifié prend ses aises avec complaisance, et il le clame : "c'est ma fête à moi, c'est ma fête à moi!" Et tout le bien qui pourrait revenir parmi les êtres humains, ne lui plaît pas...

J'ai beaucoup aimé ce roman, même si j'ai parfois été triste ou horrifiée. On s'attache à la plupart des personnages, donc il est très difficile de les voir évoluer dans ces conditions. On a très vite également envie que certains ne soient plus en état de nuire, en gros si les méchants pouvaient mourir, ce serait légitime.
J'espère que le tome 2 sera aussi bien.
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Il faut beaucoup de talent pour tenir un récit sur plus de mille pages, encore plus lorsque le monde raconté est entièrement à construire. Sur un champ de ruines, celui d'un monde ravagé par une guerre nucléaire, où ne restent que quelques poignées de survivants.

Plonger dans l'univers de Swan Song de Robert McCammon, c'est accepter un début d'aventure anachronique. Retour dans les années 80, ambiance guerre froide, avec la technologie de l'époque, pour poser le contexte. Les lecteurs les plus anciens ne seront pas dépaysés, tandis que les plus jeunes y verront sans doute une société décalée.

Mais ce sentiment est rapidement dépassé lorsque l'enfer nucléaire s'abat sur terre. Toutes les grandes villes sont rasées, ne laissant que les “chanceux” qui étaient terrés au moment des explosions.

Robert McCammon est un conteur d'histoires, un faiseur de miracles, qui crée des personnages à partir de rien pour les rendre particulièrement humains, les plaçant dans un contexte d'une richesse incroyable.

Il aime prendre de la place et son temps, décrire précisément à quoi ressemblent ses protagonistes et leur environnement. Même s'il ne laisse rien au hasard, la magie est omniprésente. Parce qu'il ne s'interdit rien, ni la violence, ni des moments de pure grâce, et même d'inclure le fantastique dans son univers.

L'ambiance post-apocalyptique est donc particulièrement bien rendue, mais elle ne constitue pas tout le récit. Parmi les miraculés se trouvent quelques personnes développant des pouvoirs surprenants, seules ou par le biais d'un étrange artefact. Ce qui est frappant, c'est qu'on accepte rapidement ces faits, et que cela ne remet jamais en question les fondements de l'histoire.

L'écrivain développe à l'envi le combat du Bien contre le Mal, optant délibérément pour le manichéisme, cette dualité constituant même le socle de son récit.

Deux tomes, une seule histoire, avec quelques années entre les deux. Une temporalité qui permet à l'auteur de développer cette lutte, chaque personnage marchant vers son destin, sur un long chemin semé d'embûches. Des romans comme celui-ci, il en existe peu. Ce n'est pas pour rien qu'il a été lauréat du prestigieux prix Bram Stocker, à l'époque.

Pour les gens de ma génération, il rappelle ce plaisir unique que les oeuvres des 80's nous procurait, quand elles n'étaient pas totalement formatées par les règles imposées aujourd'hui. Les plus jeunes y trouveront une certaine fraîcheur, un comble pour un roman qui a 35 ans !

Swan song est un vrai page-turner, mais qui ne sacrifie jamais le rythme à la profondeur. Une intrigue très américaine, avec les concepts de famille et de religion bien présents, et cette dichotomie du Bien et du Mal. Jusqu'à même imaginer une guerre dans la guerre, avec l'omniprésence des armes.

Un récit de survie et de douleur. Mais d'espoir aussi, qui persiste malgré que tout soit brûlé. Une espérance folle en un avenir pour les personnages phares, alors que le déchet d'humanité survit dans la crasse et le dénuement le plus total.

Tout semble mort, plus aucune plante ne pousse. Et si ? Et s'il restait de l'espérance ? C'est cette lumière, même vacillante, qui brille dans ces ténèbres.

C'est un roman dur, parfois brutal. Surprenant aussi par son côté fantastique qui apporte une touche d'étonnement et d'éblouissement dans toute cette noirceur.

1000 pages qui auraient pu sembler longues, mais la seule envie ressentie à la fin de la lecture est d'en reprendre pour quelques centaines de plus, tant ce road trip où les personnages se recherchent entre eux sans le savoir aurait pu durer encore.

À propos d'eux, il faut souligner que ce sont principalement les femmes qui soutiennent l'histoire, ce qui n'était pas si courant à l'époque.

Robert McCammon tient la barre tout du long, jamais les pans de sa structure ne menacent de s'effondrer. Vu l'ambition de son épopée, c'en est presque miraculeux. Swan Song est une nouvelle preuve de l'étonnant talent de conteur de l'auteur de Zephyr, Alabama, dans un tout autre genre. Épatant.

À noter la qualité du contenant, deux tomes au format semi-poche, avec un aspect volontairement inspiré des romans pulp de l'époque. Encore une belle réussite de cet étonnant éditeur qu'est Monsieur Toussaint Louverture, toujours soucieux de soigner l'objet pour mettre en valeur les textes.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Une vrai claque, un chef-d'oeuvre!

Rares sont les livres capable de me plonger aussi profondément dans l'imaginaire. J'ai ressenti la sensation de vivre l'aventure avec les personnages.

Le roman de Robert McCammon est extraordinaire, chaque personnage créé (surtout Swan, Sister et Josh) paraît si réel, si bien travaillé dans leur comportement.

Je comprends le rapprochement fait avec le Fléau de Stephen King. C'est une oeuvre aussi grandiose.

Difficile de croire qu'il aura fallu attendre 2023 pour qu'une edition française voit le jour. Merci à Monsieur Toussaint l'ouverture.

Il ne me reste plus qu'à devorer le tome 2 pour suivre l'aventure.
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Je vous préviens tout de suite, les lectrices et lecteurs ayant adoré « Zephyr, Alabama » risquent d'être déçus, tant que ce roman est aux antipodes. Ici, c'est l'apocalypse et une fois de plus, Robert McCammon nous prouve que c'est un écrivain talentueux, capable d'écrire des récits aux thèmes différents, avec toujours une justesse et une adaptation à l'histoire. Fini donc insouciance de l'enfance et place aux vices de l'être humain.

Pour cette nouvelle sortie, notre petit groupe (Nadou38, Srafina, Siabelle, ainsi que moi) s'est agrandi avec notre Ami gatsbi. Une fois de plus, je leur ai imposé une lecture commune avec mon auteur préféré. Ça été un réel plaisir de partager ces échanges durant notre périple dans une Amérique apocalyptique. Par ailleurs, j'en ai profité pour offrir un exemplaire à mon frère. La réalisation est magnifique avec cette couverture vintage signée Bernard Khattou, imprimé à Beigles et façonné à Évreux et traduit par Jean-Charles Khalifa. Merci les Éditions Monsieur Toussaint Louverture.

On serait tenté de faire une comparaison avec « Le fléau » de Stephen King, mais à mon sens, l'analogie entre ces deux oeuvres n'a pas lieu d'être. Stephen King et Robert McCammon sont deux auteurs talentueux ayant chacun des qualités et des défauts. Ici, Robert McCammon va loin, très loin dans l'horreur. Finis les films aseptisés, car tous les personnages seront victimes de graves brûlures où autres joyeusetés, les laissant dans un état physique plus ou moins grave. Les terres désolées, devenues stériles, rappelleront aux joueurs de jeux vidéos des souvenirs (Fallout, Wasteland, Atom RPG, S.T.A.L.K.E.R).

Il serait intéressant de trouver les clins d'oeil ou autres références sur les nombreuses oeuvres auxquels l'auteur y fait des allusions. La plus flagrante est certainement « Le seigneur des anneaux ».

Une autre des forces de l'auteur, ce sont ses personnages. Même les êtres maléfiques m'ont plu. Je pense à ce cinglé de Lord Alvin , mais aussi le colonel Mcklin qui est habité par son fantôme du passé, le jeune Roland qui se prend pour un chevalier, mais aussi est surtout l'être polymorphe démoniaque qui parcoure les terres désolées. du côté des “gentils”, ces protagonistes sont très attachants, avec la petite fille aux fleurs (Swan), le géant catcheur (Josh), la débrouillarde (Sister Crep), la magicienne (Leona) et tout un tas d'autres secondaires. Toutefois, il m'a manqué un personnage principal, auquel je me serais vraiment attaché tel qu'un Michael Gallatin notre agent lycanthrope (« L'heure du loup ») ou bien Cory Mackenson (« Zephyr, Alabama »/« Le mystère du lac »).

Une fois de plus, l'écriture de Robert McCammon est efficace. Fidèle à lui-même, le récit offre peu de répit, et c'est bourré d'action. On a peur pour nos personnages. Ce qui est bien, c'est que même avoir tourné la dernière page, je sais qu'il y a un deuxième tome. Je vais le déguster comme il se doit, parce que je risque d'attendre encore longtemps pour lire un autre de ses livres.
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Tout ce que j'aime !!!

Les éditions monsieur Toussaint l'ouverture ont sorti en mai dernier ce roman qui date de 1987 et n'avait jamais eu de traduction française. Il est découpé en deux tomes de 538 pages.

Nous avons ici un roman post-apocalyptique génial !

Date d'écriture oblige, la fin du monde découle de la guerre froide et les présidents américains et russes font sauter la planète à coup de missiles nucléaires. Nous allons suivre quelques survivants : un catcheur qui reçoit pour mission de protéger une enfant qui semble connectée à la nature, une SDF à moitié folle qui trouve un étrange anneau de verre aux pouvoirs étonnants ainsi qu'un vétéran survivaliste coaché par un ado sans foi ni loi. Rode aussi un être étrange et malveillant…

Un roman choral captivant qui n'est pas sans rappeler « le fléau » de Stephen King au niveau de l'intrique mais aussi dans sa façon de creuser la psychologie des personnages.

C'est très intense et comme dans toute situation extrême, les hommes révèlent leur vrai nature : le meilleur comme le pire !

J'ai dévoré ce tome 1 et j'ai commencé le tome 2. Je retrouve avec bonheur tous les personnages et je pense que mon petit coeur va souffrir…

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Depuis ma lecture enthousiaste des Blackwater, gros succès d'édition, je l'avoue, je surveille avec attention les publications de Monsieur Toussaint Louverture. Cette maison d'édition bordelaise, fondée en 2004, impressionne par sa capacité à mettre des auteurs méconnus – en France – sur le devant de la scène. Surtout, elle publie des bouquins soignés, de beaux objets, qui mettent en valeur les oeuvres qu'ils renferment. Bref, que du bon. Si j'ai choisi de me plonger dans cette première partie de Swan Song, je dois admettre que c'est aussi grâce à la délicieuse critique que Lou_Knox en a faite. Ouais, je suis influençable ami-lecteur…

La plupart du temps, les critiques que je rédige me viennent facilement. Genre, j'ai pas aimé parce que, ou j'ai adoré car… Tu vois venir le truc ? Ouais, en ce qui concerne le Feu et la Glace, le bouzin me parait plus emberlificoté… Première chose, j'ai adoré ce roman. Deuxième chose, ça tient à des trucs difficilement descriptibles. Et on fait comment quand on ne peut pas égrener les arguments comme un bon petit étudiant médiéval en scolastique ? Ben, on relève ses manches puis on compte sur la franchise pour nous venir en aide…

Tu vois les films d'horreur un brin kitch des années 70/80 ? Tu vois les nanars fascinants où les méchants parlent avec l'accent russe ? Tu aimes bien tomber, au milieu de la nuit, sur une énième diffusion de Invasion Los Angeles ou de New York 1997, du génial Carpenter ? Cherche pas plus loin, ami-lecteur, Swan Song te fera frétiller la nostalgie comme la génération X devant la tournée Star 80.

Il est donc question d'atmosphère avant tout. D'atmosphère et de chair brûlée, de méchants trop cinglés pour être réalistes, de créatures fantastiques et flippantes, de globes oculaires explosés et de gamine avec des pouvoirs que quand même ça donne de l'espoir. C'est gros, c'est hypnotisant, c'est jubilatoire. Pendant ma lecture, y avait des images criardes, des effets spéciaux en carton pâtes ô combien attendrissants et des scènes gores à la Braindead.

Je pense sincèrement que Swan Song ne conviendra pas à tout le monde. Déjà pas aux âmes sensibles… Et encore moins à ceux qui n'éprouvent pas de tendresse pour les films de genre qu'on regarde entre potes avec quelques bières entre deux fous rires. N'empêche, merci Monsieur Toussaint Louverture !
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Ça y est, l'holocauste nucléaire est advenu. Les jeux sont faits.
Pour les humains, la fin semble se profiler. Pour le maître du jeu, la partie ne fait que commencer…

Une poignée de survivants émerge péniblement des décombres de la civilisation. Mais sont-ils si chanceux que cela ? Vivre sur une terre devenue stérile, subir les radiations mortelles, tuer pour ne pas être tué, est-ce que cela en vaut la peine ?

Tel est le décor de la vaste fresque apocalyptique qui se joue au fil des quelque mille pages de ce Swan Song.


Un petit mot sur les livres : cette édition est juste magnifique. Il suffit de lire attentivement les quelques pages qui suivent et précèdent le texte pour réaliser le soin apporté à la réalisation. En prime, une petite biographie très bien faite à la fin du roman.
Le tome 1, sans dénouement satisfaisant, n'est pas vraiment autonome. Il est donc préférable d'enchainer sur le second, et ma présente critique portera sur l'ensemble de l'oeuvre.

McCammon, je connaissais pas. Grâce à l'aimable invitation de mon ami babéliote Senna pour une lecture commune, c'est chose faite, et je l'en remercie car l'aventure valait son pesant de pages !


Dans sa biographie, on apprend que l'auteur écrit depuis le plus jeune âge. Cela explique peut-être la qualité d'écriture peu commune, un aspect qui saute aux yeux dès les premières lignes. Et cette qualité ne faiblit à aucun moment : une écriture solide et constante.

Le style est fluide et agréable, sans être particulièrement prononcé. La force de McCammon est de cocher toutes les cases qui font les bons conteurs :
- Un univers cohérent bien rendu.
- Un équilibre remarquable entre descriptions, dialogues et action. Sans jamais rentrer dans le contemplatif, les descriptions sont suffisamment imagées pour rendre compte de l'univers de désolation dans lequel évoluent les personnages.
- Une écriture logique, précise, avec de nombreux rappels.
- Un excellent sens de la scène et de la chorégraphie d'action.
- Des personnages très bien travaillés auxquels on croit, qu'on aime ou qu'on déteste.
- Des péripéties nombreuses et variées s'accordant avec les personnalités et l'univers. Une alternance de moments forts et de moments de répit.
- Un fil d'Ariane ténu mais solide, qui se déroule lentement par l'entremise de détails savamment distillés pour amener à l'inexorable dénouement tant attendu.

Comme qualité plus spécifique, j'ai noté la régularité dans l'écriture, particulièrement dans la forme. Ainsi les chapitres sont de taille homogène et regroupés au sein de parties des 70 pages environ, à l'exception des deux dernières qui font 100 pages chacune. J'ai apprécié les titres des chapitres qui, très modestement et classiquement, résument le texte en extrayant une phrase représentative. C'est bien fait.


Swan Song, c'est avant tout une atmosphère, une couleur, une odeur. Pas des plus agréables, hein, on est dans du post-apo dur, ici !
L'univers dévasté, aride et sans pitié (sans espoir ?) rappellera La Route, de McCarty. Mais l'atmosphère n'a rien à voir. Autant l'écriture sensible et introspective de McCarty nous fait rentrer dans la peau du père et de son fils, dans un monde cauchemardesque devenu inhumain, et l'on n'en sort pas indemne. Autant Swan Song se traverse sans encombre (pour le lecteur !) malgré les descriptions parfois gores et la noirceur de certains personnages. C'est que l'auteur sait contrebalancer l'horreur par l'optimisme et la ténacité de certains personnages, par l'héroïsme ou la générosité d'autres.
Il y a aussi du Mad Max dans Swan Song avec ce clivage, parmi les survivants, entre groupes pacifiques et factions belliqueuses, ou encore la valeur que prend l'eau et l'essence. Mais alors que Mad Max tire clairement vers la science-fiction (la technologie y est toujours prisée), Swan Song penche davantage vers la Fantasy, car l'élément fantastique (voire magique) prend ici le pas.


C'est clairement une des originalités (et un gros point fort) de Swan Song que d'incorporer une dimension fantastique ou magique. Certes, les éléments en question sont discrets, mais ils accompagnent le récit d'un bout à l'autre (l'introduction de l'anneau magique et celle du Diable ont lieu dès les premiers chapitres), et font partie intégrante du scénario. La découverte des mystères qui accompagnent ces manifestations surnaturelles alimente l'intérêt.

Un autre aspect rapproche Swan Song du genre de la Fantasy : celui de la quête ou du parcours initiatique du personnage principal. Ici, nous suivons plusieurs personnages principaux, et chacun a droit à sa quête personnelle.
Swan est le personnage central et sa quête est la plus classique : découvrir et maîtriser les pouvoirs qu'elle seule semble détenir.
Josh a la lourde responsabilité de protéger Swan, coûte que coûte.
Sister est la porteuse de l'anneau, et sa quête rappelle celle de Frodon dans le Seigneur des Anneaux.
Le colonnel s'investit lui-même de la tâche de reciviliser la population survivante, à sa manière.
Le jeune Roland endosse la carrière classique du Chevalier.

Mais là où McCammon fait fort, et c'est selon moi la plus grande réussite du roman, c'est qu'il parvient à juxtaposer derrière ces quêtes apparentes des quêtes intérieures (identité, refoulements). Ces quêtes intimes s'appuient sur un passé des différents personnages formidablement fouillé et bien exploité tout au long de l'histoire.

Les personnages de Swan Song sont nombreux et variés. Ce sont de bons archétypes dont l'auteur a choisi de limiter les forces.


Si les thèmes classiques du post-apo sont au rendez-vous (la violence, la mort, l'espoir, la reconstruction…), trois thèmes sortent du lot, les deux derniers étant fortement liés :
- le climat est traité de façon magistrale et donne sa consistance à l'univers.
- le religieux est omniprésent. Dans toutes les bouches avec les « Oh mon Dieu ! » qu'on ne compte plus. Dans tous les esprits surtout. On reconnait bien là l'Amérique profonde.
- La lutte entre le bien et le mal forme la véritable clé de voute du roman. À ce titre, Swan Song rappelle ces contes fantastiques où candeur et méchanceté s'affrontent au plus au niveau. (*)


Mes petites déceptions :
- Certains choix scénaristiques, comme le fait remplacer l'un des compagnons de Sister par un autre à un moment donné.
- Des choix un peu trop naturels et logiques concernant l'évolution des personnages. Il y avait peut-être matière à plus de complexité, plus de surprise.
- le traitement du pouvoir de l'anneau sur la fin (que je ne m'explique pas).


En conclusion, une très belle découverte et une longue traversée fort agréable !

(*)
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Je peux vous dire tout de suite que c'est un coup de coeur pour ces deux volumes de Swan Song.
Roman post-apocalyptique à tendance fantastique par excellence, Swan Song commence par une apocalypse nucléaire et va nous porter dans un road-trip infernal, éprouvant, empli de dangers, de personnages forts et attachants mais aussi de protagonistes affreusement cinglés et prêt à tout.
Je ne vous raconte pas le côté fantastique qui est vraiment bien présent, même au centre de l'intrigue, et qui ravira pléthore de lecteurices.
Ce tome 1 s'arrête en plein milieu de l'histoire et ne vous donne pas les réponses que vous attendrez, il vous faudra donc compter sur l'achat du tome 2 si vous souhaitez le fin mot de l'histoire.
J'ai adoré l'écriture dense, pleine de détails et forte qui reste pourtant facile à lire sans avoir vieilli (sortie originale en VO en 1987), je dirais même qui vous pousse à tourner les pages et enchaîner les chapitres.
Les personnages de Sister, Swan et Josh sont vraiment très attachants, d'autres comme l'homme à l'oeil écarlate, le Colonel où Roland sont carrément flippant et ne font pas dans la dentelle.
Il se passe certains passages vraiment épiques et d'autres très émotionnels sans que jamais le rythme soit cassé.
Tous les dangers guettent, et ce partout.
Attention tout de même si vous avez des aversions sur les différents Trigger Warning car beaucoup sont présents.
À lire absolument si vous êtes adepte de post-apocalyptique, que vous aimez les récits dans le genre de L'Autoroute Sauvage de Julia Verlanger, des films Mad Max, pour le contexte et l'action, et de Stephen King pour le savoir faire de l'intrigue fantastique tel un mélange d'horreur et d'onirisme.
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Attention, hautement addictif et véritable page turner.

Post apo d'un très haut niveau avec une histoire haletante et paliptante dont on pourra difficilement se passer.

Excellente lecture que l'on classera sans hésiter parmi les véritables coups de coeur de cette année. Merci pour ce premier tome et au passage, on salue bien bas les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette sublime édition façon rétro.
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Publié outre Atlantique en 1987, Swan Song est considéré comme l'une des oeuvres majeures de Robert McCammon et même comme un des meilleurs romans post-apocalyptiques. le public francophone aura dû s'armer de patience pour pouvoir, 36 ans plus tard, découvrir l'oeuvre dans sa version française.

Un grand merci aux éditions Monsieur Toussaint Louverture qui nous propose une version française déclinée en deux tomes, chacun bénéficiant d'une couverture magnifique (félicitations à l'illustrateur, Bernard Khattou).

Un petit mot sur l'époque de publication du roman, en 1987. Sur le plan des relations internationales la Guerre Froide oppose encore les blocs Ouest (avec les États-Unis en tête de file) et Est (mené par l'URSS), bien que lointaine la menace nucléaire reste une réalité.

D'un point de vue technologique, nous étions bien loin du monde 2.0 que nous connaissons quasiment tous aujourd'hui… mais cela n'est pas un problème puisque le feu nucléaire sonnera le glas de toute technologie.

Après une première partie qui pose le décor et les personnages principaux, une guerre nucléaire totale ravage la planète (Qui a tiré le premier ? On ne le saura jamais… pour ce que ça change). Après avoir assisté à la destruction des États-Unis, Robert McCammon nous plonge au coeur de l'hiver nucléaire qui suivra.

Au niveau des personnages, on découvre – par ordre d'entrée en scène –, Sister Creep une SDF un peu fêlée qui prêche (dans le vide) dans les rues de Manhattan ; Josh Hutchins, un catcheur d'une taille impressionnante qui fait route vers le Kansas pour un prochain combat ; Darleen Prescott et sa fille Swan qui font aussi route vers le Kansas en espérant des lendemains meilleurs et enfin les époux Croninger et leur fils Roland qui s'offrent un séjour survivaliste dans un bunker sous les montagnes de l'Idaho.

Au final nous serons amenés à suivre Josh et Swan qui après une rencontre fortuite ont miraculeusement survécu à l'holocauste, Sister Creep qui s'est liée d'amitié avec un autre survivant de Manhattan, Artie, et Roland Croninger qui échappera à l'enfer du bunker dévasté en compagnie du colonel Macklin, un vétéran du Vietnam (1987, rappelez-vous…) considéré comme un héros de guerre.

Nous suivrons ces personnages au fil de leurs errances dans un monde dévasté qui leur est désormais inconnu, leur caractère et leur personnalité se forgeront au fil des épreuves et des rencontres – parfois bonnes, souvent mauvaises. Chez certains cette nouvelle donne fera ressortir ce qu'ils ont de meilleur, chez d'autres ce sera au contraire l'occasion de laisser s'exprimer leurs instincts les plus primaires.

C'est justement par cette opposition quasi manichéenne entre le bien et le mal que le roman m'a parfois fait penser au Fléau de Stephen King (que je considère comme une oeuvre culte du genre), mais attention malgré cette similitude dans le traitement des personnages, les deux romans sont radicalement différents.

Robert McCammon a un incroyable talent de conteur pour nous plonger au coeur de ce monde ravagé, et pour nous faire vivre les événements en nous mettant dans la peau de ses personnages. Un récit façon point of view avant l'heure…

J'ai été tellement emballé par cette lecture que je comptais enchaîner directement avec le tome 2, finalement, comme cette suite se déroule 7 ans après les événements que l'on vient de découvrir, je vais m'autoriser un court break avant de revenir à la charge.

On fustige souvent les éditeurs français qui découpent en plusieurs tomes un récit publié initialement en un seul volume – et je suis souvent de ceux que cette manoeuvre bassement commerciale fait rager –, mais en l'occurrence le découpage du récit permet une édition en deux tomes sans que cela ne pénalise pas outre mesure le lecteur (qui devra tout de même payer deux bouquins pour connaître la fin de l'histoire).

Swan Song a remporté la première édition (1987) du prix Bram-Stoker du meilleur roman (à égalité avec Misery de Stephen King) . Prix décerné par les auteurs de la Horror Writers Association qui récompense les oeuvres de dark fantasy ou d'horreur dans différentes catégories (meilleur roman, meilleur premier roman, meilleur recueil de nouvelles…).
Lien : https://amnezik666.blog/2023..
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