AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 6542 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre que j'avais dans ma pal, mais qui ne m'inspirait pas véritablement, j'étais même plutôt convaincue que j'allais détester après avoir lu différents avis. Ben, je me suis trompée, j'ai adoré. Bien sûr il ne se passe pas grand chose, les dialogues sont réduits au strict minimum et pas forcément transcendants, les situations sont répétitives, on a peu voire pas du tout de renseignements sur ce qui s'est passé, sur le passé des deux protagonistes, sur l'époque ou le temps de l'histoire, mais étonnamment c'est ce qui fait la force du récit. Car ce qui importe dans ce roman c'est l'amour d'un père pour son fils, qui transparait dans tous les petits gestes, sans qu'il soit nécessaire d'aligner de grandes envolées lyriques ou déclarations d'amour . Ce qui importe, c'est la volonté que l'on a de vivre ou de survivre. Est-il possible de continuer à se battre lorsqu'on a perdu tout espoir d'un monde vivable? L'enfant est "un poids" pour l'homme, il le ralentit, il est source d'inquiétude, il faut tenir compte de ses peurs et le protéger à tout prix, mais maintenir cet enfant en vie, tenter de lui offrir un mieux est aussi ce qui lui permet de continuer à se battre et de garder sa part d'humanité, de ne pas passer du côté des méchants. Pour moi c'est un roman très émouvant sur une relation père-fils, sur le courage, sur ce que l'Homme est capable de faire pour survivre (que ce soit en bien ou en mal)...
Commenter  J’apprécie          190
Il m'est très difficile de faire un retour sur cet ouvrage. Je suis partagée entre deux points de vue totalement opposés.

D'un côté, je suis scotchée par l'écriture. Elle m'a faite vibrer, frissonner, pleurer. Tous ces non-dits, ces conversations à demi-mots entre l'homme et le petit les ont rendus tellement humains malgré l'absence de prénoms qui déshumanisent encore un peu plus cet univers. On sent leur amour, on vit leur déchéance, ils sont si émouvants, si torturés. L'écriture est tellement poignante, tellement vraie, le mot si juste qu'on a l'impression que c'est du vécu. L'écriture est un coup de coeur.

et d'un autre côté, la déception face à l'histoire en elle-même. L'apocalypse a déjà eu lieu. Ils marchent déjà sur la route mais finalement, on ne sait rien. On ne devine rien à part que des incendies ont ravagés la planète et que le soleil a disparu a cause de la cendre et qu'il n'y a plus ni végétation, ni animaux, seuls quelques hommes ont survécu. Quand? Comment? Pourquoi? sont de questions qui restent sans réponses et ça m'a gênée. J'aime savoir. Prendre le train en marche ne me convient pas et là, c'est totalement l'impression que j'ai eu. Qui sont les Gentils? Y a t'il un havre de vie plus au sud? Qui sont les méchants? Je me suis sentie amputée du début de l'histoire mais aussi de la fin. Je ne sais pas ou ils étaient, ni où ils voulaient vraiment aller. Ils marchent c'est tout. A la recherche de quoi? je ne sais pas je ne peux qu'extrapoler en disant un coin de Paradis oublié. Qui est l'enfant? Pourquoi est il particulier? L'est-il juste aux yeux du père pour le rassurer face à son destin forcément tragique et voué à la mort? Oh la la toutes ces questions qui ne trouveront jamais de véritables réponses!! Non pas que je manque d'imagination, loin de là, mais là, il me manque finalement toute l'histoire. Je n'en ai lu qu'une tranche… tout du moins c'est la sensation que j'ai. Alors, attention, j'ai compris le pourquoi de l'auteur. Je comprends la construction de son roman et le sens dans lequel il veut nous mener mais malheureusement, je dois être hermétique à ça et ça ne m'a pas suffit, surtout que comme je vous l'ai dit au départ, ma référence c'est Malevil, et là, on sait ce qui se passe et on assiste à leur survie dans cette cave et au delà.

Bref vous l'aurez compris, je suis un peu perdue entre cette écriture qui m'a foutu un coup au coeur et finalement une histoire qui ne m'a pas convenue dans sa description, c'est très perturbant. Je ne peux pas trancher. Je vais rester dans cette ambiguïté et croyez moi je n'aime pas ça du tout.
Lien : https://loeildesauron1900819..
Commenter  J’apprécie          192
Je l'ai vu comme un exercice de style : pas de nom pour les personnages, pas de décors, pas de couleurs, rien à décrire, pas de passé, pas de futur, pas de pourquoi, pas de comment et une aventure à nu. Un challenge périlleux et pourtant réussi.
Commenter  J’apprécie          191
Toute la végétation et les animaux ont disparu. le monde est couvert de cendres. Un père et son fils errent sur la route en direction du Sud en poussant un caddie.
Ils sont constamment sur leurs gardes. le danger est omniprésent. La nourriture se fait de plus en plus rare. Ils redoutent de croiser « les méchants » comme les nomme le petit garçon, ceux qui dépècent et dévorent leur semblables. Dans un tel univers, comment inculquer à son fils les valeurs telle que le bien et le mal?
A bout de souffle, malade, affamé, il aurait été si facile d'abandonner.
Mais parce qu'il reste peut être un espoir, plus au Sud, pour son fils, il faut continuer. le père a un révolver avec deux balles et se retrouve hanté par une seule et récurrente question, le moment venu, aura t il le courage de le faire?

Quand on ouvre ce livre on ne peut plus le refermer, âmes sensibles s'abstenir.
Commenter  J’apprécie          190
Ce roman raconte le parcours d'un homme et de son fils en quête de chaleur et d'humanité. Alors que l'apocalypse a tout dévasté, ils marchent le long de la route tentant d'échapper aux méchants qui rodent et à la faim et au froid.

J'ai lu ce roman en anglais et en français, par curiosité. Si dans l'ensemble, j'ai trouvé la traduction assez fidèle, elle a quand même fait disparaitre une partie de l'ambiance très "gloomy" qui caractérise tout le roman. le monde est sans espoir, n'offre plus aucune perspective d'avenir autre que la mort. Mais malgré tout, l'homme et son fils s'accroche. C'est le désespoir qui domine en anglais et la relation père/fils en français. Enfin, ce n'est que mon avis.

McCarthy utilise souvent de longues phrases, nominales pour la plupart et accumule les "and". Si bien que même retranscrit dans notre langue, j'ai trouvé que la lecture devenait parfois un peu hachurée.

Mis à part ce point négatif, le livre tient toutes ses promesses. L'histoire est authentique et on y croit. Toutes les émotions passent merveilleusement bien. C'est un chef d'oeuvre du genre.
Commenter  J’apprécie          190
Dans un futur plus ou moins proche, les Etats-Unis ont été dévastés par une apocalypse dont on ne sait rien. Un père et son fils marchent le long d'une route et tentent de survivre. Sur cette intrigue mince, MC Carthy a bâti un livre puissant et poignant sur la survie et sur l'amour d'un père pour son fils. A mon sens, c'est une oeuvre majeure de la littérature contemporaine.
Commenter  J’apprécie          180
Très beau livre empreint de douleur et de mélancolie. Je l'ai lu en anglais, ce qui m'a rendue la tâche un peu plus ardue et frustrante. Je me suis cependant complètement imprégnée de l'atmosphère et des paysages cataclysmiques. Jusqu'à oublier que je ne le lisais pas dans ma langue maternelle, c'est dire ! C'est un livre très sombre et à la fois plein d'espoir (même si je ne conseillerai pas cette lecture à quelqu'un qui a besoin de booster son moral !) et qui se lit relativement rapidement.
On suit "l'homme" et son fils sur la route qui doit les amener vers un "Sud" plus clément. Il en résulte un parcours initiatique et une belle histoire d'amour entre un père et son fils, le tout saupoudré des cendres d'un monde dévasté.
Commenter  J’apprécie          180
Nous ne saurons jamais leurs prénoms, tellement toute individualité s'efface devant l'urgence, tellement les humains sont réduits à des ombres qui déambulent dans la cendre . Lui c'est l'homme, l'enfant c'est le petit et ils sont "chacun tout l'univers de l'autre". L'homme et le petit, donc, marchent. Ils marchent vers le sud pour essayer de fuir l'obscurité glaciale. Ils marchent pour trouver ce qui reste de nourriture "ils continuaient, maigres et crasseux comme des drogués au coin d'une rue" Ils marchent pour fuir les "méchants" et ils ont peur "Le monde allait être bientôt peuplé de gens qui mangeraient vos enfants sous vos yeux et les villes elles-mêmes seraient entre les mains de hordes de pillards au visage noirci qui se terraient parmi les ruines"
Dans cette parabole apocalyptique, l'enfant compatissant et la tendresse qui l'unit à son père représentent le seul espoir rédempteur au milieu de la laideur des ténèbres, de la désolation, du désespoir et de la mort, dans un monde où l'homme retourne à l'état de sauvage cannibale.
Lecture à éviter pendant un moment de déprime !
Commenter  J’apprécie          180
Un roman très dur...
Je pourrais tirer un parallèle avec d'autres romans :
La horde du contrevent est un roman ascendant
La tombe des lucioles est un roman descendant presque vertical
Ici c'est un roman horizontal voir un peu descendant.

Un peu, car l'humanité n'est plus au bord du gouffre. Elle y est déjà tombée. Il n'en reste plus rien ou presque. Nous suivons la survie d'un père et de son fils dans un monde froid gris et sombre. Les Hommes sont presque des bêtes. D'ailleurs nous n'apprendrons jamais leurs prénoms (il sont appelés "l'homme" et le "petit"). Une seule fois un survivant dira un prénom, mais c'est un faux : il n'ose dire le sien.
La survie est impossible : il fait froid (presque constamment ils sont frigorifiés, se faire prendre par une averse sans abris et c'est la mort)aucun animal (seulement des squelettes, un chien), aucun végétal (ou alors brûlés, ou alors à brûler) on ne peut trouver de nourriture qu'en pillant (et encore avec de la chance)Le style pourrait être pénible pour certains.
On est dans le descriptif parfois comme une liste de courses. C'est normal il n'y a plus de place pour les valeurs, la pensée. Même les rêves deviennent de plus en plus ténus et inracontables.
Les dialogues sont déstructurés (pas de - devant chaque phrase ce qui rend un peu difficile la lecture)
L'homme essaye de transmettre un peu de son humanité au petit, mais c'est impossible. On ne retrouve plus aucune référence possible : famille, amis, rencontre sont juste des notions passées complètement hors de propos dans ce monde dévasté.

C'est un bon livre, sombre et déprimant. Je n'ai pas vu le film. La bande-annonce semble reprendre la trame du livre.
Commenter  J’apprécie          180
Qui sait ce qui a pu se passer pour apporter la mort sur la Terre ? Une chose cependant est certaine : là où les Cavaliers de l'Apocalypse (n'y voyez aucune référence précise, il me faut juste nommer la catastrophe qui nous est alors inconnue) sont passés, plus rien de pousse. Il ne reste que poussière et cendres, mort et désolation. Des arbres morts, des herbes sèches, des cadavres coulés dans le bitume fondu, tel est désormais le paysage commun dans lequel les rares survivants errent. Pour se nourrir, certains ont sombré dans le cannibalisme. D'autres, comme le héros de l'histoire, se refusent à sombrer dans une pareille déchéance humaine, se cachent et fuient leurs semblables, vivant dans la peur et la suspicion.
.
Le sujet est brutal.
Tandis que le style d'écriture peut dérouter. Des phrases épurées, courtes, avec très peu de ponctuation, et beaucoup {trop?} de "et" ; comme pour nous faire ressentir physiquement les pensées profondes des héros. Comme pour nous faire comprendre que pour eux, il n'est question de prévoir aucune action ; comme pour nous faire savoir que le lendemain n'existe pas. Seul le présent est. Et encore !
.
L'ambiance est sombre, trop sombre pour nous laisser de marbre. Si le père et son fils croisent parfois des gens sur la route, ils ne savent jamais de quel côté ils se trouvent : vont-ils les tuer pour les manger ou bien simplement les laisser passer ? La peur au ventre, ils se cachent, luttant contre le vent, le froid, la maladie et la famine grandissante, ne pouvant se satisfaire que d'antiques boites de conserve cachées dans des maisons datant d'un passé lointain et révolu. Un passé que le père se plait parfois à raconter à son petit. Mais a-t-il seulement un jour existé ? L'enfant, qui n'a jamais connu ce monde vert et ensoleillé, doute de la véracité de ces histoires qui "finissent toujours bien", puisque son monde à lui est à ce point cruel et sans pitié.
.
Et lorsque la confrontation entre ces deux être si différents éclate, on comprend qu'ils représentent l'un pour l'autre la dernière trace d'humanité qui les empêche de sombrer dans la folie et le désespoir, qui les raccroche à la volonté saugrenue de trouver un ailleurs vivant et utopique.
.
Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, la faute à cette écriture hors du commun, une fois lancée, ce fut autre chose. Un roman que l'on peut lire d'une traite, je pense, parce que ce qui nous tient à l'écart en premier lieu se comprend davantage au fil des pages... Je ne saurais l'expliquer autrement. Pour nous offrir un monde si dévasté, une vision si pessimiste et terrible qu'on ne peut résolument pas en ressortir indemne...
Comme le film au final.
Ce qui reste, c'est davantage une impression que des scènes choc. Une impression de solitude si intense, de terreur si grande, de pessimisme mortuaire qui envahi tout.
.
Un grand livre, assurément.
Lien : http://caverne-tavernique.bl..
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (14993) Voir plus



Quiz Voir plus

La Route de C.McCarthy (SPOIL)

Comment est le monde dans le roman ?

Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

6 questions
714 lecteurs ont répondu
Thème : La Route de Cormac McCarthyCréer un quiz sur ce livre

{* *}