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4,06

sur 6470 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Devenue à présent un genre à part entière, la « post-apo » tient là son incontestable chef-d'oeuvre.
Son dépouillement à l'extrême n'empêche d'aucune façon sa terrifiante capacité à faire naitre un grand nombre d'images, d'un sombre néant où l'humain n'est plus que restes répugnants, n'en déplaise aux fans de « S-F militaire » pour qui l'absence de vaisseaux ne permette d'imaginer autre chose, comme ce à quoi pourrait ressembler de la gelée de chair humaine coulant d'une mauvaise dentition…
Je me sens bien obligé de ne rebondir que sur les critiques les plus visibles, n'allant bien-sûr pas parcourir l'impressionnante quantité d'avis sur ce best-seller, contrairement à mes habitudes (qui n'incluent que rarement des livres aussi lus, et cela n'a rien d'une volonté, consciente en tout cas…).

Je risque même d'être forcé de prendre le rôle ô combien ingrat, classique des réseaux sociaux ou des forums à présent moribonds, du correcteur d'orthographe pinailleur (voir « enlucqueur » de mouches, ne voulant Nullement choquer) , se plaignant de la qualité plus que douteuse de cette édition à la simple et fragile couverture blanche (chez Points), pour ajouter quelque chose de légèrement informatif à ce monceau d'opinions incluant sûrement tout le reste…
(Et puis il faut dire que ce livre m'a carrément foutu les jetons, donc autant rester un peu léger avec un propos digne des commentaires sous un article du Monde.fr)
Bref, quasiment une faute de typo à chaque page, cela est assez rare pour être noté… (et dire que les derniers mots du livres, laissés à son traducteur, remercient Nathalie Zberro pour sa « méticuleuse relecture ») à se demander ce qui a déraillé pour cette présente édition…

Sinon… mis à part ce signalement réclamatif, vaguement besogneux, assortie de sa petite pique… reste sans doute le besoin d'aligner des mots… tant cet effrayant livre sub-glacial vient rejoindre la catégorie des oeuvres pessimistes / réalistes (rayez la mention inutile) sur le possible avenir de l'humanité, tel ce film méconnu du misanthrope Michael Haneke — dont j'aime beaucoup détester la production en général, rivalisant avec celle de Lars von Trier, le cynisme et la noirceur érigés comme solution de facilité — « Le temps du loup », voyant Isabelle Huppert errer sur la route après une catastrophe indéterminée, moins ancienne que celle qui nous occupe ici, n'y laissant que cendres et maigre anthropophagie.
Je n'ai d'ailleurs aucune envie d'en voir l'adaptation cinématographique…

Sérieusement, il y a bien trois / quatre images qui vont me poursuivre un bon moment…
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Etrange, angoissant, apocalyptique…
Il n'y a pas vraiment de début à cette histoire. On suit cet homme et son fils sur cette route, tout est complétement détruit. Détruit depuis quand ? Pourquoi ? Dans quel pays sommes-nous ? On ne connais pas le prénom de ces deux personnages, ni leur âge. Vers où vont-ils ? le Sud. Ca, c'est dit.
Pourquoi ? Là, ce n'est pas dit !
C'est un livre noir, avec un espoir que le lecteur entretient. Mais il est bien le seul à entretenir cet espoir !!
Ce livre, c'est surtout l'énergie du désespoir, l'instinct de survie et de protection envers sa descendance, l'espoir qui survit malgré tout, qui permet à l'homme de s'accrocher coûte que coûte…
J'ai du m'accrocher à cette lecture moi aussi, mais j'ai persévéré, et finalement j'ai apprécié ce livre.
L'auteur nous décrit une situation désespérante, pas un seul moment d'éclaircie, rien de positif… et pourtant on arrive au bout de cette lecture. Pas de réponse, juste un peut-être… ou pas !
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Encore combien de jours avant la mort ? Peut-être dix ?
L'apocalypse est arrivée. Est-ce la colère de Dieu ? La folie de l'homme ? le père et son fils sont des survivants et font ( aux USA ? ) un « road trip » vers le sud, derrière un caddie de provisions et couvertures, afin d'échapper au froid de l'hiver qui approche, et à la mort. Arriveront-ils au bout de leur voyage ?
.
Tout est cendre, gris, poussiéreux, froid, dévasté, mort. Il pleut. Quelle grosse catastrophe a détruit le bonheur des hommes ?
Sur la route, ils sont seuls, mais parfois, ils rencontrent des méchants ; heureusement, ils ont un révolver.
Est-ce qu'on va mourir ?
Un jour. Pas maintenant.
.
En empathie avec eux, on se dit que l'Homme n'a pas encore fait cette grosse folie, et que Dieu n'a pas encore puni l'humain depuis Noé.
En lisant, on prend conscience qu'on est bien, au chaud, dans notre confort douillet. On n'a pas à nous plaindre de nos petits bobos.
.
Mais l'auteur nous prévient.
Dans les situations extrêmes, l'hypocrisie n'existe plus, toute la complexité du cerveau n'existe plus, l'homme revient à son cerveau reptilien, c'est le vrai struggle for life, on revient aux vraies valeurs de la dichotomie humaine, du manichéisme de Ken Follett, voler et tuer pour survivre ou faire le bien en se privant un peu, et il y a beaucoup de méchants, sur la route.
Là, nous avons l'exemple de deux gentils, le père et son fils. le père sait qu'il va mourir, et il aimerait confier son fils à des gentils. Y arrivera-t-il ?
A quoi reconnait-on les gentils ?
A ce qu'ils sont attentionnés l'un pour l'autre,
et reconnaissent leurs erreurs rapidement.
L'Homme a bien éduqué son fils. Combien sont-ils ?
Ils cherchent à atteindre la mer ;
Mais au fond, ce qu'ils veulent rencontrer, c'est une communauté de gentils,
car sur la route,
ils n'ont rencontré que des méchants.
Les gentils sont rares ;
.
«Sur ma route,
Est-ce que tu sais que quand tu touches le fond
Il y a peu de gens chez qui tu peux te réfugier ? » ( Black M )
.
Well, I'm so tired of crying
But I'm out on the road again
I'm on the road again
Well, I'm so tired of crying
But I'm out on the road again
I'm on the road again ( Canned Heat ).
.
Moi aussi, je fus sur la route ;
Heureusement, ce n'était pas l'apocalypse.
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Derniers jours de survie d'un père et son fils, affamés et terrorisés par les hordes de pillards devenus cannibales, quelques années après qu'un sale truc ait transformé la terre en un désert carbonisé et glacé sous un ciel de cendres.

Chaque jour se ressemble et ils se lèvent dans une lumière incertaine et ils marchent dans le froid et la pluie vers le sud et ils cherchent à manger et aussi un endroit abrité où faire du feu et dormir sous la bâche en plastique.

Ça peut flanquer le cafard ou inciter au respect de cette belle planète qui nous héberge mais c'est prenant.

D'accord? D'accord.
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La route est avant tout une magnifique et bouleversante histoire d'amour entre un père et son fils partis à la recherche d'un peu de soleil et d'espoir après une catastrophe apocalyptique. Un roman initiatique dans lequel le père continue de transmettre certaines valeurs à son fils, malgré toutes les vicissitudes rencontrées.
Mais c'est aussi l'histoire de notre Terre, qui sans doute (aucune explication n'est donnée) par la folie des hommes, a été sacrifiée : ce n'est plus qu'une étendue de poussières cauchemardesques où nourriture et eau sont rares.
Enfin, c'est une histoire dans laquelle tout le génie humain, qu'il soit bien ou malfaisant, se déploie pour trouver des solutions à sa survie.

Roman noir, angoissant et même funeste mais dans lequel l'amour entre les deux héros est intense. Serait-ce là la solution à la folie des hommes ?
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Un monde sombre où l'espoir humain est banni.
*
Voilà exactement ce que j'ai pensé à la fin de ma lecture.
Ce livre est d'une tristesse infinie. Quand je parle de tristesse, c'est une émotion si difficile à prendre en charge, surtout si elle ne s'accompagne pas d'autre chose.
Un père et son fils déambulent sur une route. Une terre désolée, noire, vide de toute substance organique (pas de plantes, pas d'animaux).
*
L'apocalypse dans toute sa splendeur.
Beaucoup de films ont repris ce thème dystopique. Que se passera-t-il quand la Terre aura implosé? Plus personne ne pourra témoigner car il n'y aura plus rien de vivant. Hormis un groupuscule d'humains - qui a échappé aux radiations, épidémies... - s'entretuant pour subsister.
*
Un roman poignant qui parle de cette relation père/fils universelle (le père qui lui apprend la survie, la protection, le courage et l'obstination).
Comment l'enfant peut-il entrevoir un avenir? Jusqu'au bout, j'ai espéré de toutes mes forces que la situation s'améliore pour ces deux rescapés.
*
Il faut lire ce roman par temps ensoleillé, dehors, dans le jardin. Sinon vous allez vous engloutir vous-même dans ce no man's land rempli de cendres et de pluie.
Tellement émouvant et surtout terrifiant. Espérons de toutes nos forces que l'Homme ne connaîtra jamais cette situation horrible.
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Lors d'une rencontre avec l'écrivain italien Davide Longo, auteur de L'homme vertical, un livre que j'ai beaucoup aimé, j'ai compris il me fallait absolument lire La route... Mc Carthy est son auteur contemporain préféré, et aimer L'homme vertical conduisait apparemment à aimer La route...
En effet, La route est un beau livre... Atmosphère étouffante ; un monde de cendre... Il n'est jamais question du père ni de l'enfant, mais de l'homme, et du petit...
Il y a un mystère dans ce livre : on ne sait pas d'où on vient ni où on va... le temps (ou le monde), désertique et angoissant, est totalement ouvert...sur une mort incertaine.

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Tout est gris dans ce roman, l'atmosphère, les paysages, les âmes, la narration. Gris, complétement déshumanisé.

La Terre n'est qu'un amas de cendres, et l'homme et l'enfant errent sur la route,vers le sud, poussant un caddie. Que cherchent-ils ? La survie certainement (ne pas mourir de faim ni de soif), mais bien plus assurément.

Cormac Mc Carthy nous brosse ce monde de désolation où la lueur est fragile, très fragile. Cette lueur que l'homme veut garder et transmettre au petit, pour ne pas éteindre complétement l'humanité qui est en eux. Ici, on ne sait pas ce qui s'est passé, mais il s'agit bien de l'histoire du passage d'un monde à l'autre.

Malgré un style très épuré (merci à l'excellente traduction), où l'abondance de phrases sans verbes et la surabondance de la conjonction "et" et ce texte dur qui reste très factuel, le lecteur est néanmoins transporté par le lyrisme. Pas de sentiments dans ce roman, et pourtant il s'agit bien d'une métaphore où le bien et le mal se côtoient, se confondent.

A lire, absolument, avant l'extinction des feux !
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Prenant et impressionnant.
Quelle angoisse ! Quel amour entre ce père et son fils ! Quelle force d'écriture !
Terminé de lire le 21 décembre 2012, jour annoncé comme soi-disant la fin du monde, soi-disant par les Mayas.
OUF ! ! ! ! Ce n'était qu'un cauchemar, ce n'était qu'un livre.
Et quel livre !
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La route est un roman fort, violent mais absolument saisissant! Tantôt troublant et émouvant, il retrace l'histoire d'un père et son fils contraint d'errer sur la route afin de survivre à...à quoi, on ne sait pas vraiment, mais l'on suppose à un cataclysme nucléaire qui a engendré un désastre humain. L'auteur en dit peu sur le passé de ces deux personnages mais le lecteur comprend l'essentiel: la vie de cet enfant est la survie du père.

Le monde n'est plus, détruit sous quelques catastrophes de la main humaine, il n'est plus que chaos constitué de cendres et de cadavres. de ce chaos survit une poignée d'hommes dont la nature profonde s'est muée en ce qui est de plus primal. La brutalité, la violence pour la survit est indescriptible au delà de toute imagination...car l'homme pour subsister est prêt à tout. de cette humanité, un homme et un enfant survivent aux prix de grands sacrifices. Errant sur la route, tirant leur caddie, seul possession en le remplissant d'objets trouvés au grès des jours, ils peinent à trouver de la nourriture et un toit pour tout réconfort. L'éducation du fils, le savoir, la mémoire, rythme leur traversée. Déjà sombre, le roman prend une tournure encore plus macabre lorsqu'ils croisent le chemin d'une horde de personnes, revenus à l'état sauvage dont la barbarie est un doux nom à côté du cannibalisme. Parviendront-ils, au delà des intempéries qui sévissent, à survivre à leur voyage? Si oui, pour aller où?



"Assise en face d'elle de l'autre côté de la flamme de la lampe il lui avait dit: On est des survivants. Des survivants? Oui. Pour l'amour de Dieu qu'est-ce que tu racontes, On est pas des survivants. On est des morts vivants dans un film d'horreur."



A travers cet univers désertique et de désolation, les deux personnages principaux, exclus et laissés pour compte sont confrontés à la rudesse de la vie d'un monde sans concession. A quoi se raccrocher quand il n'y a plus d'espoir? Finalement, c'est un père qui se cramponne à son fils, à des rêves qu'ils puissent grandir mais avant tout vivre. En se contentant de nommer ses personnages "l'homme" et "le petit", l'auteur vise directement le genre humain. On assiste alors à une dépersonnification qui implique lui-même le lecteur.

Pour être honnête en le commençant, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman. le lecteur n'a ni repère spatio-temporel ni connaissance du passé des personnages. de plus, le style brut et froid et quelque peu déconcertant mais le sujet est tellement brûlant, qu'on se laisse rapidement convaincre de la nécessité de le lire. La puissance qu'il s'en dégage est folle, la fureur aveuglante et le désespoir palpable. Cormac McCarthy à su magistralement décrire le désir humain de perpétuer le savoir, la culture, dans n'importe quelles circonstances et ce, même lorsque l'espoir est vain. La condition humaine n'a jamais été aussi agressive et glacial qu'avec ce roman post-apocalyptique. Une claque! Munissez vous d'un thermos de café et de cookies fudge pour survivre au voyage...et pour les courageux, je vous conseille le film tiré du roman très, très bien adapté.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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