Rien n'arrête Sophie

Pour une fois qu'on ne nous promet pas de malheurs pour les Sophie.

Sophie Germain, un destin rapporté au public jeunesse.

Quel en sera la portée?



Barbara McClintock,une illustratrice qui nous dit quelque chose..

Son style rétro, inspirant le vieux temps historique du début du XXème et développant une esthétique aussi élégante qu'un film muet noir et blanc, auquel on aurait joint la couleur, nous rappelle vraiment quelque chose.

Mais c'est bien sûr!

Rappelez-vous ces superbes versions du " Bonhomme de pain d'épice", "la Moufle et de "Boucle d'or et des trois ours".

Le point fort des images se trouvait entre autres dans la mode des personnages avec jupes et jupons, avec des bottines lacées et des petits bérets, que l'on imaginait solides et confortables.

À cela s'ajoutait les moyens de transports d'époque, très marquants.

Il est certain que certains jeunes lecteurs se sont amusés avec les aventures d' "Adèle et Simon", du " monde fantastique de Lucie" et de "Dahlia".

Cette fois l'illustratrice prêtera son style lumineux à l'histoire vraie que souhaite nous raconter l'auteure Cheryl Bardoe, "l'histoire de l'inébranlable mathématicienne Sophie Germain".



"Inébranlable" signifie qu'elle ne se sera pas abattre par l'adversité et n'abandonnera pas son rêve, chers jeunes lecteurs.

Et son rêve, c'était les Mathématiques...attendez, ne partez pas, chers jeunes lecteurs!

Ne jugez pas trop vite.

Peut-être y a t-il une vraie belle histoire à cela.

Découvrons.



Les premières pages sont magiques, le pas en arrière dans le temps est amusant et nous ne reconnaissons pas notre Paris, avec ce chemin de terre battue et ses voitures tirées par des chevaux.

Il y a des chiffres qui volent dans l'atmosphère de la première double-page.

Sans doute qu'ils occupent et s'échappent des pensées de notre héroïne.



"...une jeune fille nommée Sophie Germain comprit que les mathématiques pouvaient servir à autre chose qu'à faire des additions ou à mesurer des pans de soie dans la boutique de son père... Demander à Sophie de ne plus s'intéresser aux mathématiques revenait à demander à un oiseau de renoncer à voler...".

L'esprit éclairé de notre Sophie semblait se nourrir de savoir et rayonner dans le plus grand secret du foyer des Germain, tandis que pointaient déja les premiers flambeaux de la Révolution Française.

Nous resituons son aventure et déterminons un niveau chez une petite fille de son âge, tandis que le savoir scientifique n'appartenait pas légitimement à la gente féminine.

Sophie rêvait d'aller plus loin dans ses calculs et ses jeux de chiffres, elle voulait devenir mathématicienne mais ces parents chéris craignaient qu'on ne se moque d'elle.

Ça ne se faisait pas, disait-on.



De notre côté du lecteur, nous comprenons qu'elle se trouvait être un opni( un objet pensant non identifié).

Les femmes des basses conditions ne connaissaient que le nécessaire d'une instruction dans le meilleur des cas, pour compter ses sous du quotidien surtout et les demoiselles de la noblesse ne mettaient à profit leur savoir que pour briller dans les cours, sans le mettre à profit.

Pas question de songer peut-être à travailler, de contribuer à une économie générale puisque la sienne propre était assurée. C'était une autre époque.



Les mystères de la science hantaient sa curiosité en observant les bateaux, en lisant les érudits.

Peut-être que certains jeunes lecteurs ne réagiront pas à l'exploit mais Sophie, autodidacte, réfléchira seule, étudiera sans professeurs et entourées de livres, suivra des études à distance sous un faux nom " Monsieur Leblanc".



Nous, lecteurs adultes, sourions de l'ironie avec un régime qui en chassera un autre, de la Monarchie à l'Empire, mais avec des habitudes qui ne changent pas.

Sophie sera invitée dans des salons comme une bête de curiosité, pour distraire par son exotisme et se trouvera dédaigné par les hommes de référence.

Nous savons d'ailleurs que les spécimens tels que Sophie Germain devaient être sous l'Empire tout aussi rares qu'avant cette époque, faisant passer la femme à son apogée de la futile jongleuse de bons mots à l'économe épouse, jusque dans son savoir utile.

Nous recommanderons aux grands lecteurs à ce sujet le roman ado " Les demoiselles de l'Empire: Héloïse, pensionnaire à la Légion d'Honneur" de Gwenaële Barussaud.

À quoi pourra prétendre notre Sophie dans cette drôle de société?

Sophie nous fera vibrer d'excitation, des grands aux plus jeunes car rien n'arrêtait Sophie.



À niveau de jeunes lecteurs, l'auteure nous raconte bien plus qu'une persévérance. Dès lors qu'un personnage mis en marge réalise l'impossible, il est par la suite difficile de le nier. Il existe et il l'a fait.

Sophie avait résolu l'équation de son aventure et l'opération ne se soldait pas par un zéro.

La fin ressemble un peu à un conte de fée, privilégiant l'exemple plutôt la sueur versée pour y arriver.

Le récit est frais, motivant, inspirant, magique et c'est un miracle d'obtenir résultat aussi excitant en refermant le livre...à partir des mathématiques.

Voyez, chers jeunes lecteurs, il ne faut jamais dire " fontaine, je ne boirait pas de ton eau".

Nous pourrions être surpris.

Les éditions des éléphants nous proposent la très belle histoire de "l'inébralable mathématicienne Sophie Germain".

Fille de commerçant, elle se prend très tôt de passion pour les chiffres et les nombres. Cependant, à la fin du 18ème siècle, il n'est pas pensable qu'une jeune fille devienne mathématicienne !

Alors, sa famille tente tout ce qui est possible pour lui faire passer ce qu'ils considèrent comme une mauvais habitude.

Mais rien ne détourne l'attention de Sophie des problèmes et des secrets que peuvent résoudre les chiffres, pas même la Révolution.

Alors elle étudie, en dépit de l'interdiction des filles aux cours de mathématiques. Il lui faut vaincre les préjugés de son époque. Mais rien n'arrête Sophie qui va non seulement suivre le chemin qu'elle a choisi mais aussi y briller.

Elle n'hésite donc pas à participer à des défis et à des concours.

Un livre brillant car il montre positivement l'ambition et la réussite conjuguées au féminin ! Les illustrations accompagnent formidablement le propos avec justesse et élégance.

A partager et à offrir...
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..

Album qui met en valeur la persévérance de la jeune Sophie Germain, passionnée de mathématiques à une époque où cette discipline n'était qu'une affaire d'hommes. En effet, Sophie a le malheur de naître en 1776, et à cette époque les filles font de la figuration.
Elle déjoue pourtant le système en suivant en étudiant les notes des élèves de Polytechniques, dont les professeurs refusent de faire cours à des femmes. Seule, avec persévérance et passion, elle étudie et finit par se faire un nom en remportant le grand prix de l'académie des Sciences en 1816.
Un bel album qui met en lumière une scientifique méconnue. Servie par de magnifiques illustrations, cette histoire ne manquera pas d'incider les jeunes filles à s'autoriser tous les rêves en dépit de leur " genre"

Il y a des chiffres partout dans ce livre, sur la couverture, sur les pages de garde et sur chaque illustration, aussi omniprésents dans l'album que dans la tête de Sophie Germain. Mais en 1776, les filles n'ont pas le droit d'étudier et on se rend compte au fil des pages que le parcours de cette femme est absolument exceptionnel. En effet, à son époque, « qu'une fille devienne mathématicienne était impossible ». Déterminée à faire reconnaitre cette femme extraordinaire, l'autrice a su dépeindre les difficultés de son héroïne tout en conservant une ambiance positive dans le récit. C'est donc la persévérance et les réalisations de Sophie Germain, preuve que l'intelligence n'a pas de sexe, qui sont mises de l'avant au fil des pages, alors qu'on la voit comprendre comment les vibrations peuvent faire bouger des objets et briser la résistance de l'Académie des sciences devant ses travaux.
À côté du texte, les illustrations sont remplies de chiffres et réalisées avec un côté rétro qui s'accorde à l'époque décrite. La curiosité, l'humilité et la persévérance de Sophie Germain sont par ailleurs très bien rendues dans ses expressions.
En bref? Un album qui lutte contre les stéréotypes et qui met de l'avant une femme exceptionnelle qu'on devrait connaitre.
Lien : http://sophielit.ca/critique..

Sophie Germain est née à Paris, à l'aube de la révolution française, et l'on imagine bien qu'à l'époque, on ne destinait pas les jeunes filles à de brillantes études de mathématiques.

Pourtant rien n'arrêtera notre héroïne dans sa passion peu ordinaire, qu'il s'agisse d'user treize ans durant d'un pseudonyme masculin afin de pouvoir correspondre avec les plus grands mathématiciens de son époque, ou de plancher pendant six ans sur la modélisation des vibrations pour finalement décrocher le grand prix de l'Académie des sciences (je vous laisse deviner le nombre de femmes ayant gagné ledit prix avant elle... très exactement la tête à Toto).

Bref, Sophie Germain est une grande figure de l'histoire des sciences, et c'est une joie de découvrir cette destinée hors du commun dans ce très chouette album jeunesse, où les illustrations délicieusement rétro de Barbara Mc Clintock (déjà beaucoup appréciées dans Dahlia et la série Adèle et Simon) parviennent à transcrire avec poésie et délicatesse toute la beauté du langage mathématique.
Lien : http://www.super-chouette.ne..