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3,87

sur 7153 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme beaucoup, j'ai succombé à la déferlante Blackwater parfaitement orchestrée par la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture. Je ne me suis pas beaucoup forcée car j'adore ce concept de saga épique familiale feuilletonnée en 6 tomes publiés d'avril à juin par quinzaine, occasion de découvrir Michael McDowell qui a inspiré Stephen King pour son roman-feuilleton La Ligne verte. Et puis, l'objet-livre est si magnifique avec ses illustrations ( de l'artiste espagnol Pedro Oyarbide ) à l'esthétique oscillant entre art nouveau et jeu de tarot : la couverture gaufrée et dorée attisent le désir de se ruer sur le roman !

Un feuilleton en six romans, donc, l'histoire de la fortunée famille Caskey de 1919 à 1970. Forcément, l'auteur doit d'emblée ferrer son lecteur. Dès la première page, je le fus avec enthousiasme.

« A l'aube du dimanche de Pâques 1919, le ciel au-dessus de Perdido avait beau être dégagé et rose pâle, il ne se reflétait pas dans les eaux bourbeuses qui noyaient la ville depuis une semaine. Immense et rouge orange, le soleil rasait la forêt de pins accolée à ce qui avait été Baptist Bottom, le quartier où les Noirs affranchis s'étaient installés en 1895, et où leurs enfants et petits-enfants vivaient encore. Désormais, s'étendait à perte de vue un magma fangeux de planches, de branches d'arbres et de carcasses d'animaux. (…) La ville se décomposait sous une vaste étendue d'eau noire et puante qui commençait seulement à refluer. »

C'est dans ce chaos, lié aux ravages d'une crue exceptionnelle, que fait irruption un personnage fascinant, Ellinor, une jeune femme aux cheveux roux couleur de la boue de la rivière Perdido. La puissante et richissime matriarche Mary-Love voit rouge et lui voue une haine quasi irrationnelle lorsqu'Ellinor s'incruste méticuleusement dans la société de Perdido à commencer par la famille de Mary-Love. On devine la tumultueuse guerre à venir, à fleurets mouchetés, imprévisible étant donné l'intelligence des deux duellistes qui semblent beaucoup se ressembler au final, et on s'en frotte les mains.

L'auteur happe le lecteur par sa mise en place impeccable du décor, des personnages et des enjeux autour de thématiques comme la condition féminine, les inégalités de classe ou les conflits familiaux. La narration à la troisième personne omnisciente permet de balayer large tout en gardant une certaine distance. Aucun personnage n'est en soi attachant mais tous accrochent, surtout la sibylline Ellinor et son lien étrange avec la rivière Perdido.

La construction de l'intrigue avance dans le mystère, l'inquiétude et l'étrangeté. Il y a même trois scènes absolument géniales car harmonieusement intégrées aux autres, savamment distillées pour appuyer les émotions. Jubilatoires avec leur touche de surnaturel additionnée d'un soupçon d'horrifique.

Bref, le plaisir retrouvé du roman-feuilletonnée ainsi que le sens du cliffhanger de fin de livre m'ont rendu accro. Je viens de finir le tome 2 et attend impatiemment le 5 mai pour foncer sur le tome 3. Une lecture accessible 100% divertissante vraiment très chouette.
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En général dans le cadre d'une masse critique j'ai l'habitude de faire mes remerciements en fin de billet, mais cette fois je vais commencer par remercier chaleureusement babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette magnifique découverte.
Il faut avouer que je suis a deux doigts du coup de coeur. Comme c'est un premier tome je reste sur ma réserve pour la suite , mais vraiment je suis déjà sous le charme.

J'ai été agréablement surprise de voir que ce tome 1 était accompagné du tome 2 à la réception. (encore merci).
Mais j'ai surtout découvert des couvertures magnifiquement travaillées, toutes dans le détail et la finesse. Après la lecture on reconnait toute la pertinence de celle-ci.
De plus j'ai particulièrement apprécié le "merci" inscrit à coté du prix. J'ai adoré cette attention.

Le roman est terriblement bien construit, il est à la fois palpitant et intriguant. Je crois que le fait que tout soit inscrit dans le cadre de l'ambiguité fait la richesse de ce roman.
Les personnages sont très travaillés. Il sont à la fois sympathiques, mystérieux, et eux aussi dans l'ambiguité . On ne sait jamais dans quel camp ils se situent...
Idem avec l'histoire on n e sait pas ou elle va nous emmener.
J'apprécie également le parti pris de l'auteur d'insister sur la couleur de peau des personnages, car je suis convaincue que cela va avoir son importance a un moment ou un autre, même si le contexte historique prédispose fortement à cela.

j'aime aussi particulièrement le coté mystérieux et fantastique , qui reste lui aussi très ambigu.

J'ai quasi dévoré ce petit roman, qui va sortir les 7 avril et les tomes suivants tous les 15 jours, jusqu'au 6ème tome.
J'ai d'ailleurs attaqué avec avidité le suivant et commandé les 4 tomes restant. Mais le temps va me sembler long jusqu'à la réception.

Je vais également suivre avec intéret cette maison d'édition, car le travail fait sur cette saga est remarquable, et si touts leurs collections sont de cette qualité c'est assurément une maison d'édition a soutenir.
Idem avec l'auteur que je ne connaissais pas , mais qui m'a fait voyager avec son écriture et son histoire.

Assurément une saga de qualité a mettre dans toutes les mains qui aiment les beaux objets... chose rare pour un format poche.
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Manque de bol, j'ai été contaminé par le virus « Blackwater ». Autant prévenir ceux qui sont encore épargnés par cette calamité : le seul antidote connu pour se soigner est de lire les six tomes de la saga. Pas d'échappatoire possible ! Je vais devoir le faire. Ma santé avant tout !
Début du XXème siècle, à Perdido, ville paumée dans l'Alabama du sud. La rivière nommée Blackwater qui traverse la ville sort de son lit et l'inonde de ses eaux boueuses. Une crue exceptionnelle qui ravage tout sur son passage.
On récupère en haut d'un hôtel englouti par les eaux une étrange femme aux cheveux d'un roux flamboyant. Des cheveux de la même couleur que la Blackwater. Les âmes simples et les superstitieux s'inquiètent de cette apparition surnaturelle, franchement suspecte, voire funeste. On pourrait difficilement leur donner tort. D'ailleurs, les anciens ne murmurent-ils pas qu'une créature maléfique vit toujours dans les profondeurs de cette rivière avec son eau couleur brique ?
Les autres, aveuglés par le charme et la baroquerie de cette femme surgie de nulle part, sans passé, sans attaches, sans racines, l'accueillent à bras ouverts. À peine s'ils se montrent surpris de ce lien charnel qui l'unit à la Blackwater. Pauvres inconscients ! Pauvres fous !
Elinor, c'est ainsi que se fait nommer notre sulfureuse héroïne, devient très vite un personnage incontournable dans la ville de Perdido en train de soigner ses plaies.
Une ville où les femmes tiennent le haut du pavé, même si les hommes ont l'apparence du pouvoir. Ils se caractérisent d'ailleurs par leur extrême faiblesse.
Que cherche exactement Elinor quand elle s'acoquine avec la puissante famille Caskey, quand elle manipule les hommes de cette fratrie ?
Est-elle vraiment sortie des sombres eaux de la Blackwater ? Et si oui, pour quelles raisons ?
Un premier tome d'une simplicité déroutante. Un souffle romanesque qui nous emporte. Un livre qui se lit d'une traite, dans un souffle. du grand art.


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Avant de vous livrer mon ressenti sur ce premier tome, je crois que je vais m'attarder sur la couverture. Moi qui lis essentiellement sur liseuse, je n'ai pu m'empêcher de commander le livre papier parce que la couverture est très attirante. Et je ne fus pas déçue à la réception de l'ouvrage car il est vraiment magnifique et j'avoue avoir passé beaucoup de temps à caresser cette merveille et à la regarder avant de l'ouvrir. Voilà, c'était mon coup de coeur « couverture de livre ».

Par ailleurs, ce volume me fait penser à une mise en bouche pour le lecteur : on prend le temps de situer les personnages (tableau généalogique à l'appui) et les lieux (plan de Perdido, petite ville de l'Alabama), ce qui est une fort bonne chose parce que cela permet de prendre dès le début, des repères parmi les protagonistes, et d'imaginer l'action dans les lieux annoncés.

L'histoire commence par un événement clé : la crue tant redoutée par les habitants de Perdido qui devront se réfugier dans l'église. On comprendra par la suite que la vie des gens est dominée par la présence de cette rivière qui façonne la vie de chacun.

Puis survient le mystère, un mystère que l'on ne peut que percevoir à travers des lignes sibyllines : Elinor ! qui est cette jeune femme rousse venue de nulle-part, sauvée des eaux, peu loquace, qui s'installe dans la ville et crée des liens avec chacun ? c'est ce qui, malgré une action lente, fera voguer le lecteur qui ne cessera de se poser moultes questions sur ce personnage énigmatique.

L'action s'intensifie à la fin du livre, et après cette mise en bouche on se sent prêt pour lire la suite.

Ecriture délicate, véritable tasse de thé que l'on consomme à petites gorgées savoureuses. Ce livre peut être lu par les jeunes et les moins jeunes.
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Depuis le temps que j'attendais cette sortie, je savais qu'elle était faite pour moi !

Déjà, il y a quelque chose d'inclassable dans ce début de saga et ce n'est pas pour me déplaire ! Fresque familiale, chronique d'une petite ville américaine, roman fantastique ou même d'horreur ? Peu importe, les cases, les genres, seul compte le plaisir de lecture ! Et ici, quel bonheur !

Dévoré presque d'une traite, je suis parti patauger allégrement dans cette communauté américaine qui vient de subir la pire inondation de son histoire. Nous sommes en 1919, dans l'Alabama, et les habitants de Perdido doivent reconstruire leur ville. Débarque alors (c'est le cas de le dire) la mystérieuse Elinor, qui semble cacher de biens terribles secrets …

Les femmes, ici, mènent la barque, et notamment Mary Love, la matriarche de la famille la plus aisée de cette petite communauté, au caractère bien trempé, mais qui semble trouver en la nouvelle venue une adversaire à sa taille.

Il y a tout ce que j'aime lire dans ce roman vénéneux où semblent ondoyer sous la surface des rivières de biens sombres présages et ce départ plus que réussi de saga promet de belles heures de lecture … On sait que le pari est gagné lorsque une fois arrivé la fin, on a juste envie de se jeter sur le tome suivant.

L'éditeur prévoit de sortir un tome tous les quinze jours, à compter du 7 avril et jusqu'au 22 juin, respectant ainsi la parution épisodique initiale voulue par l'auteur et je trouve l'idée vraiment géniale, surtout lorsqu'on voir la qualité du produit final. Un livre au format poche que l'on peut qualifier, sans crainte , de bijou pour nos bibliothèques, à petit prix !

Ce premier volume pose les bases, nous dévoiler les intrigues à venir, et offre une fin qui appelle le lecteur et je suis déjà follement impatient de lire la suite, La Digue. Si les tomes suivants continuent sur cette belle lancée, je tiens, assurément, un de mes coups de coeur de cette année 2022 !

Je reviendrai vous dire …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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La ville de Perdido, en Alabama, est installée pour son malheur au confluent de deux rivières, Perdido et Blackwater. En 1919, une crue gigantesque inonde la ville. C'est presque par mirzcleque l'on retrouve une jeune femme réfugiée à l'étage d'une maison envahie par l'eau.

Elinor marque d'emblée les esprits, par son apparence physique, mais aussi par le mystère qui l'entoure. Rapidement intégrée à la communauté par les liens qu'elle noue avec la famille Caskey, elle s'implique dans la vie locale, assurant l'enseignement des élèves de la petite école, puis convolant en justes noces avec Oscar, le fils Caskey, au grand dam de Mary-Love, sa belle-mère vouant une haine féroce à la jeune femme.

Des phénomènes étranges se produiront, toujours en lien avec Elinor, qui semble douée de pouvoirs extraordinaires pour arriver à ses fins.

On s'installe avec plaisir dans cette histoire, attiré par le fantastique sous-jacent et la personnalité intrigante d'Elinor.

Ce premier opus est court et donne tout de suite envie de poursuivre les aventures de la famille Caskey .

Ajoutons à cela la qualité de l'édition papier, en petit format pour un prix abordable, et l'absence de DRM sur l'édition numérique !

256 pages Monsieur Toussaint Louverture 7 avril 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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1919, Perdido en Alabama. Une crue aussi brusque qu'imprévisible, inonde entièrement la ville. Rien ne résiste à l'eau, tout y passe, même les plus belles demeures sont submergées. Les habitants se réfugient plus loin, près de l'église. Durant ce temps, quelques volontaires naviguent sur les canaux grâce à des barques à la recherche de personnes encore prises au piège. Tout est vérifié attentivement. C'est alors que deux hommes trouvent une femme coincée au premier étage de l'hôtel Osceola. Elle semble en bonne santé et serait là, seule, sans eau ni nourriture, depuis quatre jours. C'est une étrangère arrivée en ville depuis peu. Elle s'appelle Elinor Dammert. Sauvée des eaux, elle est conduite auprès des gens de la ville en attendant que la crue se retire.

A ce moment là, on ne sait pas encore que cette femme va jouer un grand rôle dans le destin de la ville de Perdido, mais également au sein d'une des plus grandes familles de la région.

Je remercie Babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette lecture.

"Blackwater" est publié pour la première fois en 1983. Cette saga est une série familiale divisée en six tomes dont les deux premiers m'ont été envoyés par les éditions Monsieur Toussaint Louverture dans cette nouvelle édition aux superbes dorures.

Dans "La crue", premier volet, l'auteur place le contexte. Nous sommes au lendemain de la Première Guerre mondiale au sud des Etats-Unis, à la frontière des états du Mississipi et de la Floride. Perdido est une petite bourgade bordée par les rivières Perdido et Blackwater. Trois familles bourgeoises, propriétaires de scieries, y sont installées et font vivre aisément les habitants. Parmi elles, se trouve la plus importante, la famille Caskey dirigée par une femme de poigne : Mary-Love Caskey.

Mary-love règne sur le clan avec un main de maître. Mère d'Oscar et de Sister, tous deux encore célibataires, elle aime également s'occuper de Grace, la fille de son neveu qui habite la maison d'à côté. Alors que tout le monde s'attelle à faire face aux dégâts causés par la crue, à remettre en état ce qui peut être sauvé et à nettoyer la ville, la matriarche affronte un imprévu de taille. C'est l'arrivée d'Elinor, une étrangère aussi séduisante que mystérieuse.

Elinor a la vingtaine. Elle est belle avec ses cheveux couleur ocre. C'est une femme au passé trouble. On ne l'a jamais vu, on ne sait pas qui elle est et dit venir occuper le poste d'enseignante, dorénavant libre. Logée dans la maison de James Caskey, le neveu de Mary-Love, Elinor ne manque pas de faire parler d'elle. Outre sa beauté, c'est une femme qui ne se mêle ni aux commérages, ni aux histoires qui circulent. Grace se prend d'affection pour elle. James lui fait totalement confiance. Oscar se rapproche de la nouvelle enseignante.

Ecrit dans un style fluide et léger, ce premier tome a été lu en une journée. L'auteur a un style que j'aime beaucoup. Les pages défilent toutes seules. On a l'impression de suivre une série à la télévision. C'est entraînant et bien décrit, on s'y croirait presque. Il n'y a aucune lourdeur dans les descriptifs, c'est simple et efficace. J'ai aimé cette entrée dans la vie de Perdido et surtout dans celle de la famille Caskey. Manigances, mystères et secrets de famille sont au programme de cette excellente lecture qui frôle le coup de coeur tellement j'ai été embarquée. Les personnages sont vraiment intéressants. J'ai énormément aimé celui d'Elinor dont la personnalité m'intrigue. J'ai hâte d'en savoir plus à son sujet.

Ce premier tome sort en librairie le 7 avril 2022. Puis les autres suivront à raison d'un nouveau tome tous les quinze jours. C'est exceptionnel de ne pas avoir à attendre de nombreux mois pour connaître la suite. A enchaîner!

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En refermant ce premier tome de la série de Michael McDowell, une question m'est tout de suite venue à l'esprit. Quand est-ce que mon amie Marie-Claire a prévu que l'on se lance dans la lecture de sa suite, car, j'ai adoré "La crue".
Et pour cause, il s'agit d'un roman assez énigmatique. Lors d'une crue à Perdido, une jeune femme, est retrouvée miraculeusement vivante après plusieurs jours livrée à elle-même dans un hôtel de la ville. L'arrivée d'Ellinor dans cette nouvelle communauté n'est pas forcément au goût de tout le monde. Pourtant, les questions sont soulevées. Pourquoi la jeune femme se trouvait dans l'hôtel et ne l'a pas quitté au moment de la montée des eaux ? Que vient-elle faire ici ?

Premier tome d'un feuilleton composé de 6 parties, cet ouvrage sème des graines d'un décor que l'on voit se planter au rythme des saisons. Même si celui-ci se révèle être très lent, le choix fait par l'auteur se justifie complètement.

N'étant généralement pas fan de ce qui n'est pas rationnel, j'ai cependant adoré cette histoire. Je me suis surprise à faire complètement abstraction aux notes fantastiques et à limite leur donner une impression de normalité.

J'espère que je prendrai autant de plaisir avec les cinq prochains tomes que j'en ai éprouvé avec la crue.
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Blackwater est facile à lire et totalement immersif dès les premières pages, vous aurez envie de continuer.

Une crue a envahi la petite ville de Perdido. Oscar Caskey et son domestique Bray se sont engagés en bateau dans la ville à moitié immergée. Parmi les bâtiments endommagés, l'hôtel Osceola où les chambres sont inondées… sauf une, vide bien sûr. Mais quand Oscar regarde une deuxième fois, il voit une jeune femme assise sur le lit, elle n'y était pas quelques secondes auparavant, avait-il mal vu ?

Peu importe, cette jeune femme ne peut pas rester là. Oscar et Bray la prennent au bord de l'embarcation et l'emmènent sur les hauteurs où les habitants se sont réfugiés. Parmi eux, la famille Caskey.

L'histoire est à la fois réaliste — les propriétaires des scieries de la ville doivent faire face aux conséquences économiques de la crue et éviter qu'elle se reproduise — et fantastique, horrifique même, mais le dosage est subtil.

D'une précision incroyable, l'écriture vous attrapera et les personnages s'incrusteront dans votre cerveau sans que vous puissiez oublier le moindre détail de ceux qui se présentent tour à tour.

Lien : https://dequoilire.com/black..
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C'est clairement l'un des événements littéraires de 2022. Cette série est exceptionnelle à tous les niveaux.

Les six tomes ont été édités à quinze jours d'intervalle, comme un feuilleton, respectant le rythme et le format original en poche, comme le voulait l'auteur pour défendre de la meilleure des manières la littérature populaire. Un procédé dont Stephen King s'est inspiré pour sortir La ligne verte, le King ne cessant de faire savoir son admiration pour Michael McDowell.

Un récit datant de 1983, resté inédit en français jusqu'à ce jour, malgré sa qualité, et un auteur qui est loin d'être un illustre inconnu, romancier prolifique et co-créateur des scénarios de Beetlejuice et L'Étrange Noël de Monsieur Jack.

Dès qu'on les tient en main, on ne peut que tomber littéralement amoureux des livres en eux-mêmes, tant l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture a sorti de véritables oeuvres d'art. Avec moults dessins qui racontent aussi l'histoire, mis en valeur par des dorures et enluminures. Ceux qui aiment les livres en tant qu'objets ne peuvent qu'avoir envie de les posséder.

Et il n'y a pas tromperie sur le contenu, la saga familiale de McDowell se révèle elle aussi éblouissante.

Une lecture rare, étonnante, perturbante, déstabilisante, effrayante parfois, mais surtout passionnante. du jamais lu, à travers une histoire d'une incroyable richesse, qui surtout gomme les frontières des genres.

Ce récit inclassable est avant tout l'histoire d'une famille sur plusieurs générations, mais se révèle être bien davantage que ça. A l'image de la tournure parfois fantastique que prend cette aventure humaine, transformant ce livre en une quintessence de cette littérature populaire si bien défendue.

Même s'il se compose de six tomes, à mon sens il ne faut parler que d'un seul livre. Chacun d'eux fait 250 pages qui se lisent rapidement, avec avidité. Et au final les 1 500 pages s'engloutissent avec une facilité déconcertante, au point que ça en relève presque de l'envoûtement (ensorcellement ?).

J'ai rarement rencontré un style aussi fluide, où chaque mot est à sa place, où aucune phrase n'est inutile. Avec un charme joliment désuet qui sied à l'époque où débute l'intrigue, en 1919. Michael McDowell est un raconteur d'histoires étonnant.

Ce mélange de genres, aussi fou qu'il est maîtrisé, et cette plume épatante, font que ce roman en six parties est clairement à destination du plus grand nombre. Il suffit de se laisser guider et d'avoir l'esprit ouvert. le génie de l'auteur fait le reste.

Il serait criminel d'en dévoiler davantage sur ce roman-fleuve (le nom parfait pour cette histoire !). Simplement en dire que beaucoup de ces relations humaines tournent autour de la possession, et pas seulement d'argent. Qu'il y est question d'affranchissement aussi, en parallèle.

Avec les femmes qui sont au coeur de la machine fictionnelle. Malgré l'époque, ce sont elles, toujours elles, qui mènent la barque, qui décident, font et défont. Avec la famille mise au centre de tout, même s'il faut en arriver à une guerre de clans.

Quels formidables personnages ! Auxquels on s'attache, malgré leurs nombreux défauts, malgré leur côté sombre. Des caractères bien trempés pour les femmes, dociles pour les hommes, mais tous clairement identifiables. Au point que vous allez, au fil des pages, vous sentir comme un membre de la famille.

Une famille qui défend son nom, ses valeurs et ses biens, mais qui, presque sans le vouloir, fait preuve d'idées sacrément progressistes pour l'époque.

Blackwater couvre cinquante ans d'une lignée, d'une contrée, à travers un récit à la fois épique et profondément humain. Avec un réalisme contrebalancé par le mystère, une matérialité teintée de merveilleux (et d'horreur aussi). Sans que jamais le lecteur ne puisse anticiper le ton du paragraphe à venir.

Une lecture intense, addictive, étrange, qui se révèle être la substance même du souffle romanesque.
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