Précédée d'un bouche à oreille extrêmement favorable, la saga Blackwater, parue originellement aux États-Unis durant la première moitié de l'année 1983, arrive enfin (près de quarante ans, quand même !) en France. Et sous le même format feuilletonnant que lors de sa parution originale : d'avril à juin, les six tomes qui la composent viendront s'installer sur les tables des libraires.
Blackwater, ce sont six romans assez courts qui mettent en scène une famille, les Caskey, et une petite ville, Perdido, traversée par la rivière Perdido et son affluent Blackwater. Pendant une crue qui ravage toute la cité et met en péril sa survie, apparaît une femme. Elle est découverte dans une chambre d'hôtel où elle aurait trouvé refuge. Mais ses explications ne sont pas claires et il est difficile de concevoir comment elle a pu rester si longtemps seule, dans un si bon état de santé, sans se sustenter. Cependant, les Caskey, une des familles les plus puissantes et importantes de Perdido, l'accueillent. Enfin, pas tous, car à son sujet comme à d'autres, les avis ne sont pas unanimes. Peu à peu, Elinor (c'est son prénom) va faire sa place dans cette famille et dans la petite ville. En devenant institutrice (la précédente a, de façon bien pratique, quitté son poste juste au bon moment) et en gagnant le coeur d'un Caskey. Cependant, sa venue modifie les équilibres qui régnaient dans cette famille. La guerre est déclarée. Mais il faut se méfier de cette femme sortie d'on ne sait où et qui semble posséder un lien très fort avec l'eau qui serpente dans la ville.
Malgré toutes les louanges lues à droite à gauche, je ne suis pas du tout rentré dans cette lecture. Il faut dire que les grandes sagas familiales à base de haines et de jalousies m'ont souvent lassé plus qu'attiré. Et là, ce n'est que cela. Les femmes de la famille sont pour beaucoup des pestes qui passent leur temps à se haïr, dire du mal des autres, tenter d'agrandir leur pouvoir. Car si, en cette année 1919, ce sont officiellement les hommes qui tiennent les rênes de la société, dans les faits (et comme il nous l'est dit plusieurs fois, des fois que l'on n'ait pas compris), ce sont les femmes qui prennent les décisions et font les choix cruciaux.
De plus, comme nous sommes au début du XXe siècle dans une petit bourgade des États-Unis, on a droit à toute la hiérarchie des riches propriétaires et des plus pauvres citoyens, des noirs et des blancs. Normal, me direz-vous. D'autant que j'apprécie le tableau de cette société dans d'autres ouvrages. Mais là, j'ai trouvé que tout était trop caricatural, bourré de stéréotypes qui m'ont rapidement lassé. Alors on peut dire que c'est de la littérature populaire. Soit, mais j'en connais de meilleure qualité à mon goût.
Comme je n'étais pas sensible à l'ambiance, j'ai trouvé que les pions mettaient du temps à se placer sur l'échiquier et, qu'entre les coups, pas mal de pages s'écoulaient. Donc, je me suis un peu ennuyé. Rien de dramatique, sinon, je ne serais pas allé au bout, mais heureusement que le roman était assez court. Sans cela, je l'aurais sans doute reposé sur mes étagères en attendant un meilleur moment. L'intrigue avance tout de même, légèrement inquiétante, mais pas assez pour maintenir mon intérêt. La plupart des mouvements sont préparés en avance, donc prévisibles et ne surprennent pas vraiment. Mais j'imagine que, si j'avais été plus dans le livre, j'en aurais profité davantage.
Je m'arrête là car mon but n'est pas d'étriller un livre. Surtout que, comme il semble avoir plu à beaucoup de lecteurs, il a sans doute des qualités. Qui ne m'ont pas touché, hélas ! Je m'étais donné pour règle, en écrivant sur ce blog, de parler de tous les récits que j'avais lus, même ceux que je n'avais pas aimés. La plupart du temps, quand je n'apprécie vraiment pas, j'arrête. D'où le peu de critiques négatives. C'est tombé sur celui-ci, j'en suis désolé. Ce n'est que mon avis. Et je tenterai peut-être, tout de même, la lecture du deuxième tome, histoire de laisser une chance à cette saga Blackwater.
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