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Jeff Mccomsey (Autre)Tommy Lee Edwards (Autre)
EAN : 9782413043362
104 pages
Delcourt (09/02/2022)
3.5/5   10 notes
Résumé :
For two generations, the rural hill town of Grendel, Kentucky has honored its Faustian bargain with the monster living in its abandoned coal mine: a human sacrifice every season in return for agrarian prosperity the likes of which this rocky region had never before seen (including its greatest cash crop: the dankest weed in the land). When one town elder breaks this pact, Grendel’s only hope is that its prodigal daughter will return home to face down the creature of... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020, écrits par Jeff McComsey, dessinés et encrés par Tommy Lee Edwards, avec une mise en couleurs réalisée par Edwards pour les épisodes 1 & 2, et par Giovanna Niro pour les épisodes 3 & 4. Il comprend également les couvertures variantes réalisées par Mike Deodato junior, par Dave Johnson, ainsi qu'une postface du scénariste, une de l'artiste, et 2 pages d'études graphiques, et deux autres détaillant le processus depuis la page de script à la page dessinée et colorisée.

Aux alentours de Grendel, dans le Kentucky, à l'automne 1971, un homme descend de son pick-up, se dirige à l'arrière et se prépare. Il a son couteau de chasse à la ceinture, de l'essence dans la tronçonneuse, des cartouches dans son fusil, des bâtons de dynamite, et une bandoulière avec des grenades, sans oublier des protections aux genoux, et un casque de gardien de hockey, avec une batte de baseball hérissée de piquants. Il s'avance d'un pas déterminé vers l'entrée maçonnée d'une grotte. Trois jours plus tard, Denny arrive dans la plantation de cannabis, en conduisant son pick-up. Il salue Lawrence, son fusil à la main, assis dans un fauteuil devant la grange où les feuilles sont mises à sécher. Il pénètre dans la grange et demande aux personnes présentes de l'aider à charger la marchandise. Il emporte également avec lui un sac de sport rempli de liasses de billets. Alors qu'il sort de la ville par la grand-rue, une voiture de police le suit, et le conducteur actionne les gyrophares. Denny s'arrête sur le-côté, et Mike, le policier, vient le saluer : il a une mauvaise nouvelle à lui annoncer.

Cette nuit-là à Hickory en Pennsylvanie, trois miles au nord de la ligne Mason-Dixon, dans un bar de bikers, un individu vient demander au gang des Catins de tuer un homme. Marnie Wallace, la cheffe, refuse, indiquant que ce genre de contrat ne fait qu'entretenir un cercle vicieux de vengeance et d'assassinat. La cliente potentielle n'est pas contente et une bagarre éclate au cours de laquelle elle parvient à couper Marnie à l'oreille gauche, avant de se faire rouer de coups. Elle ne doit son salut qu'à l'interruption de Denny Wallace annonçant à sa soeur que leur père Clyde Wallace est décédé. Tout le gang de bikers prend la route, suivant la voiture de Denny pour se rendre à Grendel où elles arrivent en pleine nuit. Mike est en train de piquer un roupillon dans sa voiture de police. le bruit assourdissant des motos le réveille : il jette un coup d'oeil et s'empresse de se rendormir, faisant celui qui n'a rien vu. La ville a organisé une sorte de veillée funèbre : les habitants racontent des anecdotes au sujet du défunt, sous une tente. Wayne évoque la fois où Clyde Wallace est parvenu à semer la police, alors qu'il avait un coffre plein de marchandise. L'assistance rit de bon coeur. C'est au tour de Denny de monter sur l'estrade où se trouve le cercueil. Mais c'est Marnie qui se trouve dans l'assistance, qui prend la parole, commençant par dire que Clyde n'était pas son papa, mais qu'il l'a élevée, et que c'était un homme bon.

AWA (Artists, Writers, Artisans) Studios est une maison d'édition créée en 2018, et dont les premières publications ont eu lieu en 2020. Elle publie aussi bien des histoires courtes et complètes, que des récits s'inscrivant dans un univers partagé. Jeff McComsey a déjà écrit et parfois dessiné quelques histoires depuis la fin des années 2000. Edwards est un artiste avec plus d'années d'expérience, ayant par exemple collaboré avec Mark Millar (1985) et Rick Veitch (The Question: Falling in Place). le récit commence comme une histoire de bikers, mais avec des motardes plutôt que des motards. La dernière page du premier épisode confirme qu'il y a bien un élément surnaturel : la présence de Grendel n'est pas cantonnée au titre, même si rien ne permet de savoir a priori s'il s'agit d'une adaptation transposée au temps présent, ou d'une version beaucoup plus personnelle du monstre apparaissant dans le poème Beowulf, probablement composé vers la fin de premier millénaire. le lecteur suit donc Marnie Wallace, la fille adoptive du défunt Clyde Wallace, alors qu'elle revient dans la petite ville où elle a grandi et qu'elle la redécouvre avec ses yeux d'adulte : le trafic de cannabis, toute l'économie locale basée dessus, la présence de cette créature surnaturelle, sa place dans l'écosystème de la ville qui ne s'appelle pas Grendel par simple coïncidence.

Dès la première page, le lecteur est confronté à l'âpreté des dessins. Les traits de contour sont un peu épais. Les aplats de noir revêtent des formes étirées et déchiquetées. L'artiste joue beaucoup avec le degré de précision, par endroit très minutieux (les armes dans le sac), parfois restant au niveau de l'impression (la végétation). Cela confère à la narration visuelle, une sensation assez touffue et pesante, un registre descriptif qui passe du minutieux à l'esquissé, parfois les deux étant présents au sein d'une même case, le noir étant toujours présent pour assombrir chaque image. du coup, l'oeil du lecteur est attiré par des éléments très concrets qui ancrent le récit dans une réalité palpable et réaliste : l'ensemble des armes dans le harnachement de Clyde Wallace, les différents modèles de véhicule, les bouteilles de bière avec leur étiquette, le capharnaüm dans la grande pièce des Wallace, sans oublier sa tête de renne empaillé, des restes de nourriture dans des assiettes sales, la grande hache que nettoie Marnie, ou encore les plantes autour de la véranda de Pap. Dans le même temps, il ressent l'ambiance installée par les dessins flirtant avec l'impressionnisme : les traits appuyés des silhouettes de Marnie et de l'individu qu'elle affronte se confondant presque avec des traits de mouvement, les traits de la carcasse éventrée d'un porc donnant l'impression de se confondre avec les traces laissées par le couteau ou l'objet coupant, les troncs d'arbres comme de fin piliers, et bien sûr la silhouette enténébrée de Grendel dont il est impossible de distinguer les détails.

Dans leurs postfaces respectives, les créateurs évoquent la passion de Tommy Lee Edwards pour la mécanique moto. Il ne l'utilise pas pour les dessiner de manière détaillée, en revanche le lecteur ressent que le dessinateur représente quelque chose dont il a l'expérience, que ce soit la position sur la moto, ou son inclinaison sur la route. En quatre épisodes, le scénariste doit aller droit au but. Il peut donc s'appuyer sur l'artiste pour réaliser des images apportant une bonne densité d'informations, que ce soit sur les différents environnements, et sur les personnages par leur tenue vestimentaire, et leurs gestes, soit lors des séquences de dialogue, soit pendant les affrontements. de son côté, il met à profit par les dialogues pour donner une idée sommaire du caractère des principaux concernés, c'est-à-dire Marnie, et un peu pour les personnages secondaires comme Denny et Pap. Il les utilise également pour établir la situation, la dynamique du trafic, et la manière dont Marnie accepte l'existence de Grendel. Effectivement, le lecteur acquiert rapidement une compréhension de la dynamique économique en place grâce au trafic, et progressive du rôle de Clyde au sein de la communauté, de la place de Grendel ces années passées, et des réactions que cela provoque en Marnie.

Le scénariste ne joue donc pas sur la question de l'existence de Grendel, puisqu'il l'établit de manière claire à la fin du premier épisode. L'enjeu du récit réside ailleurs. Petit à petit, il apparaît le rôle que Clyde a pu jouer pour Marnie, et comment elle souhaite honorer sa mémoire. Il y a donc une forme de prise de conscience de l'adulte qu'elle est devenue sur la réalité des actes des adultes qui l'entouraient quand elle était enfant. Il y a également une confrontation de valeurs un peu délicate, entre celles que lui a inculquées son père d'adoption, et celles qu'elle a développées après avoir quitté la ville, même si elle a choisi une vie de cheffe de meute, pas toujours du bon côté de la loi. S'il y est attentif, le lecteur se rend compte que la relation entre le frère et la soeur est évoquée en passant, mais avec nuance sur celui le plus apte à prendre la succession du père. Il est également possible de voir en Grendel, une incarnation des actes délictueux du père (Clyde) que la fille (Marnie) doit regarder en face. Elle doit se confronter de manière frontale à cette forme d'héritage, à la part de son père qu'elle porte en elle puisqu'il l'a éduquée. Il y a là une métaphore pas si ras-les-pâquerettes que ça. Envisagée sous cet angle, la fin du récit prend tout son sens.

Pas facile de réaliser une histoire consistante en seulement 4 épisodes, en prime sous forte influence d'un conte (Beowulf) et d'une série télé (Sons of Anarchy). Tommy Lee Edwards donne une identité visuelle très personnelle à la série, avec des dessins amalgamant avec élégance des éléments très descriptifs et une approche plus impressionniste. Jeff McComsey raconte une histoire assez légère, tout en contenant des ingrédients qui en font plus qu'une simple histoire de chasse au monstre, avec un combat acharné en la valeureuse héroïne et l'horrible monstre. Il manque un peu plus de profondeur pour qu'elle soit indispensable.
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Grendel, bourgade perdue au coeur du Kentucky, prospère grâce à la culture du cannabis. Mais la petite ville cache un lourd secret.
L'histoire de Jeff Mccomsey est ici complète, regroupant les 4 épisodes. On plonge dès la première page dans un monde âpre et violent, où les personnages développent quand même une morale toute personnelle et un attachement les uns aux autres. Mais l'horreur rattrape peu à peu les personnages qui vont se retrouver confrontés à une créature cauchemardesque. Adaptant à notre époque le poème de Beowulf, l'auteur offre une version horrifique de la légende influencée par la série Son of Anarchy. le résultat est un peu léger mais quand même intéressant à lire.
Le dessin de Tommy Lee Edwards, au trait un peu brouillon, colle vraiment bien à cette histoire. Il croque un univers étouffant et poisseux à cette histoire, insistant sur certains détails et fondant les autres dans le décor. Si le résultat est assez particulier et peut rebuter, le rendu est vivant et foisonnant.
Une BD que j'ai vraiment appréciée, malgré une intrigue un peu légère que j'aurais aimé voir développée.
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Grendel est une « paisible » ville paumée au fin fond du Kentucky où le trafic de drogue prospère grâce à la production de cannabis locale. Lorsque le chef de la pègre est retrouvé violemment démembré en pleine forêt, ce n'est évidemment pas la police que l'on fait appel mais à ses enfants, et notamment sa fille qui est la chef d'un gang de motardes… Les secrets de famille seront alors déterrés. Ce comics en 1 tome est une réécriture du mythe scandinave de Beowulf dans un contexte moderne où notre héroïne badass se lancera dans une quête vengeresse des plus sanglantes. Mêlant les genres country noir, thriller et horreur, cette BD ne fait pas dans la dentelle et va à l'essentiel tout en proposant une chronique sociale et désabusée.
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Bienvenue à Grendel, Kentucky… son gang de motardes, les Harlots, son business de la weed, son ancienne mine de charbon…

Ça démarre avec une esthétique type film de bikers des années 70, à ceci près que c'est Marnie, grande blonde dure à cuire qui commande, puis ça continue dans l'inspiration Beowulf… une lutte contre une créature monstrueuse, sorte de mère nourricière qui assure la prospérité de la cité à condition qu'on lui donne de la chair humaine de temps en temps…

Marnie va donc devoir se transformer en « Buffy » pour combattre le monstre et ses peurs d'enfance par la même occasion. le tout dans un dessin bien marqué comics us, dynamique, sombre et coloré à la fois.

Au final, si tu as envie d'un thriller horrifique et fantastique, peuplé de bikeuses et de trafiquants, tu as trouvé : c'est rapide, prenant, violent mais supportable… un bon divertissement sanglant pour démarrer le Week-end (et les vacances !)
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Une bande dessinée horrifique dont les dessins m'ont fait penser au style comics des années 60-70. Marnie fait partie d'un gang de motardes. A la mort du "père", tout le monde se retrouve à Grendel, Kentucky où la "famille" a prospéré dans le commerce de la weed. Mais pour cela, il a fallu négocier avec une étrange créature monstrueuse qui se nourrit de chair humaine. Dans l'inspiration de Beowulf, nous assistons à la lutte de Marnie qui va aussi découvrir son passé. Envie de violence, de gore et d'hémoglobine, sur fond de fantastique, cette bande dessinée est pour vous ! #GrendelKentucky #NetGalleyFrance
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critiques presse (4)
ActuaBD
31 mars 2022
Des giclées de sang et de viscères sombrement dessinées par Tommy Lee Edwards. Un trait épais, noir, à l’encrage traditionnel. Les mines sont patibulaires, même chez ces dames à motos vrombissantes.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Bedeo
13 mars 2022
Le sang est donc là, et l’ambiance underground, en marge de la société qui colle au habitudes des gangs de bikers ou des trafiquants d’herbe locaux, est mise en avant. [...] Le comic Grendel Kentucky se lit d’une traite et plaît par son format one shot rapide.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LigneClaire
15 février 2022
Un thriller qui dérape dans l’horrible, le gore mais qui a des atouts et pourquoi pas un vrai charme indéfinissable, diabolique. Jeff McComsey au scénario et Tommy Lee Edwards au dessin jouent une partition qui un relief certain et se laisse dévorer c’est le cas de le dire à pleines dents.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Sceneario
09 février 2022
Un encrage gras, qui va à l'essentiel en jouant très intelligemment sur les lumières, les masses d'ombres, une narration aux petits oignons et un sens des ambiances absolument parfait ! On est subjugué par chaque page, par ce qui s'en dégage, ces textures, c'est du très beau travail !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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