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EAN : 9782070652440
304 pages
Gallimard Jeunesse (29/01/2015)
3.91/5   238 notes
Résumé :
Ici raconte l'histoire d'un lieu, vu d'un même angle, et celle des êtres qui l'ont habité à travers les siècles. Dans cet espace délimité, les existences se croisent, s'entrechoquent et se font étrangement écho, avant d'être précipitées dans l'oubli. Richard McGuire propose ainsi une expérience sensorielle inédite, puissante et presque magique du temps qui passe.
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 238 notes
Dans ici, Richard McGuire nous convie à un vertigineux voyage immobile et ça décoiffe !
Ici, c'est bien là que ça se passe, et pas ailleurs ! Imaginez un même lieu, c'est-à-dire la pièce principale d'une maison avec sa cheminée, ses meubles et sa décoration, puis imaginez que ce lieu vit, bouge, se transforme au grès des années qui passent. Les gens qui le traversent ont des préoccupations de leur époque et de leur âge. On s'aime, on s'y dispute, on se prend en photo, on danse ou fait le ménage et, chaque 24 décembre, trône un sapin illuminé. Plus troublant, il y a aussi les bois, les étangs et les amérindiens qui vivaient là bien avant que la maison se construise. Et puis, puisqu'on nage en plein irrationnel, il y a les années futures, celles des catastrophes et même celles où la maison n'existera plus mais continuera à être visitée.
Les époques se superposent, les années se mélangent et on revient en arrière ou on fait un grand bon en avant, c'est comme un jeu de piste qui nous entraîne sur les pas de ces gens dont le seul point commun est d'être passé dans cet espace. le dessinateur croque des instants de vie et, parfois, cela donne des scènes cocasses sur la même page, comme ce personnage déguisé en ours qui se dandine l'année 1975 alors que, en 1609, un amérindien raconte une histoire de bête sauvage à sa compagne.
Cette façon de dérouler l'histoire du lieu en mélangeant les époques est assez déroutante au début, puis, très vite, on est gagné par la magie du procédé.
Chaque page a sa couleur dominante et le graphisme change lorsqu'on aborde les périodes antérieures à la maison.
J'ai beaucoup aimé le graphisme et les couleurs de cet album plein de poésie où le temps est aboli.

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Un lieu unique pour une infinité de temps.

Quel roman graphique surprenant !
Avec un style à la Edward Hopper, Richard Mc Guire s'amuse avec le temps qui passe.
Un seul angle de vue représente la pièce d'une maison en double page qui subit les transformations du temps. Les personnes d'une (même ?) famille y défilent, les années se côtoient, les siècles s'y invitent, les millénaires balaient tout.

Ce qui surprend au premier abord, c'est le non respect de la chronologie. Ma première réaction fut "Mais c'est quoi ce foutoir ?" et la deuxième réaction qui ne fut pas longue à venir, juste après avoir tourné quelques pages puis être revenue trois fois en arrière : " Mais c'est génial !!"
De page en page, c'est un véritable défi au temps qui passe et à l'intérieur même d'une double page, les instants s'entrechoquent.

Voyez-vous même :
Au détour d'une petite case, un chat noir de 1999 fait sa toilette sur un fond de paysage brumeux datant de 1623 alors qu'une femme au chignon soigné de 1957 se demande bien ce qu'elle est venue trouver dans cette pièce.

Un roman graphique qui mérite d'être feuilleté des milliers de fois..histoire de vérifier encore une fois si le loup de 1430 ne se serait pas transformé en bête immonde de 10175. ( non, non je ne me suis pas trompée de date !!)

Ce roman graphique a reçu le fauve d'or d'Angoulême de 2016 ; c'est amplement mérité !
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Un roman graphique, insolite et déroutant.
En 1989, Richard McGuire, artiste new-yorkais ,dessina 36 planches, qui tout en restant entre les quatre murs du salon d'un appartement de banlieue , voyage dans le temps, de milliers d'années, aussi bien dans le passé , que dans le futur.
Aujourd'hui ce voyage est concentré dans ce livre incroyable, composé comme une symphonie, dessiné dans le style Pop Art, mais aussi évoquant les oeuvres d'Edward Hopper, Vilhelm Hammershoi ou Richard Hamilton.Ce déplacement dans le temps,sans changer d'espace ,fait aussi terriblement penser aux installations d'Ilya Kabakov.
Les planches se superposent ,avec leurs dates,à un rythme de plus en plus vite, comme un film,au point de vous donner le vertige, finalement pour revenir au point de départ.
Je l'ai lu et visualisé , déjà deux fois,car il y a une myriade de détails,de l'histoire aussi, qui font sens et qui nous pousse à réfléchir et participer à l'oeuvre.Un livre exceptionnel ,trés stimulant pour l'imagination du lecteur.
Fortement conseillé à qui l'idée ne rebute pas!
Merci Coriolis!
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Pas besoin de s'embarquer dans un vaisseau spatial pour changer de dimension, et ainsi jouer avec la relativité générale, il suffit d'un moment en compagnie de Richard McGuire. J'ai adoré cet album insolite qui raconte l'histoire d'un lieu sans ordre chronologique comme s'il était une porte dans l'infini de l'espace-temps, comme si les murs dont on change les couleurs avaient la mémoire de la vie. Ce sont des bribes d'un quotidien très banal qui se font écho d'une époque à l'autre, dans cette maison pas si ordinaire que ça puisqu'elle est construite non loin d'une demeure historique et sur un important site amérindien. Ce sont les bruissements du vivant et des émotions, les gens qui s'aiment se séparent, vieillissent et meurent. Les enfants naissent, jouent, dansent. Des histoires s'esquissent et s'estompent aussi vite...c'est parfois frustrant, on a envie de s'attacher à des personnages, mais ici, tout est fugace. On remonte très loin dans le passé avant l'arrivée des humains, et on part très loin dans un futur post-apocalyptique. Sans case, en pleines pages, juste des fenêtres rectangulaires qui s'ouvrent dans le passé ou le futur, l'auteur raconte l'histoire d'un point dans l'espace, qui pourrait être "ici" ou "ailleurs", avec des dessins sobres et des aplats de couleurs douces. Une typographie des plus surprenantes complète cette oeuvre sensible totalement innovante, qui nous interroge également sur notre rapport au temps, à la mémoire, aux lieux, aux autres, à la vie. Ni une BD, ni un roman graphique, et pourtant, on nous raconte bien une histoire, on ne sort pas indemne de la lecture de cet album fascinant, qui nous rappelle juste ...notre modeste place dans l'univers.
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Le coin d'une pièce, une fenêtre, une cheminée blanche.
C'est tout.
C'est Ici.
Avant la construction de la maison, des Indiens vivaient là.
Encore avant, mais alors looongtemps avant, il y a eu des dinosaures.
Depuis la construction, des familles s'y sont succédées.
Le tout est servi en vrac, avec une petite date dans le coin pour qu'on sache l'année.
Parfois la date est dans le futur.
Au début j'ai tenté de suivre une famille après l'autre, de revenir en arrière, d'avoir une lecture chronologique.
Laissez tomber.
Lisez comme ça vient.
L'effet est étrange ; je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ou pas.

Traduit par Isabelle Troin.

Challenge Bande dessinée 2023
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critiques presse (9)
Du9
07 avril 2015
L’œuvre de Richard McGuire, Ici, vient brusquement réveiller nos consciences engourdies et nous révéler une réalité : la question du temps, en bande dessinée, n’a peut-être pas été tant explorée que ça.
Lire la critique sur le site : Du9
BoDoi
16 mars 2015
Plus vertigineuse que jubilatoire ou palpitante, la lecture d’Ici s’impose par sa subtilité, car le livre est issu d’une profonde réflexion sur le fond et la forme.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Liberation
09 mars 2015
Du détail domestique au magma de l’histoire, l’Américain Richard McGuire dessine une splendide chronologie du vertige.
Lire la critique sur le site : Liberation
BDGest
05 mars 2015
Véritable Ovni de ce début d'année 2015, Ici fait d'un lieu son personnage principal.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
25 février 2015
Ce jeu de pistes discontinu a tout d'un dispositif expérimental. Il l'est. Mais, en une alchimie visuelle d'une imprévisible fluidité, il libère une myriade de détails qui font sens — ou mystère, c'est aussi fort...
Lire la critique sur le site : Telerama
Chro
17 février 2015
Dans Ici se manifeste toute une série de possibilités de lectures – c’est pourquoi le parallèle avec Building Stories est légitime, dans un premier temps. Mais on aurait tort de limiter le livre aux premières impressions qu’il procure. Il les manifeste toutes ensemble, et c’est bien cela qui en fait toute la puissance.
Lire la critique sur le site : Chro
BDGest
13 février 2015
Truffé de surprises, tant par l’incroyable exploration des possibilités graphiques offertes depuis un angle de vue unique que par les basculements qui, parfois, s’opèrent l’instant d’une case, la lecture d’Ici se révèle fluide et, malgré quelques réserves, agréable de bout en bout.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bibliobs
05 février 2015
Cet auteur américain donne à voir sur 300 pages des scènes depuis le coin d’un salon. Seuls repères, une fenêtre à gauche, une cheminée sur la droite. Si l’espace est fixe, le temps, lui, fluctue. Au fur et à mesure des pages, le lecteur découvre à quoi ressemblait cette pièce en 1957, en 2014, en 1907 lors de sa construction.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Du9
20 janvier 2015
L’ouvrage de Richard McGuire interroge de manière magistrale la nature du temps, d’une humanité aux vies fugaces, de la conscience humaine définie comme une histoire personnelle, et de la relativité de nos existences, chacune forcément étalonnée à l’aune de notre naissance, de la même manière mais à une autre échelle, que notre ère contemporaine l’est à celle du prophète des chrétiens.
Lire la critique sur le site : Du9
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
2213

Bienvenue, merci de régler votre oreillette sur le canal six.
Grâce à notre programme de reconstruction visuelle, nous avons pu accéder à une maison du vingtième siècle qui se dressait autrefois à cet emplacement.
Au vingtième siècle, la majorité des gens portaient sur eux plusieurs objets essentiels. D’abord, un petit appareil qui indiquait approximativement l’heure. Il se composait d’un boitier rond de métal et de verre fixé sur une lanière de peau animale et porté autour du poignet. On l’appelait montre, parce qu’il montrait l’heure.
Un autre de ces objets était un rectangle de peau animale pliée et cousue, qui faisait à peu près la taille de la main. On l’appelait portefeuille. Il contenait des papiers d’identité importants, et ce que l’on nommait autrefois argent.
Le dernier objet est une clé. Un morceau de métal, découpé et limé pour lui donner une forme unique. Il permettait d’ouvrir les systèmes mécaniques utilisés pour protéger les maisons et autres bâtiments. Les gens possédaient beaucoup de clés différentes.
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1995

Je fais souvent ce rêve où je suis sur une plage et un des enfants se noie. Dès que j'en sauve un, le suivant commence à couler.
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Chaque jour le facteur arrive, le chien aboie, le facteur repart. Et le chien croit qu’une fois de plus, il nous a protégés contre un intrus. C’est une relation symbiotique. Un petit rituel, un numéro qu’ils effectuent à deux.
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Chaque jour le facteur arrive, le chien aboie, le facteur repart. Et le chien croit qu’une fois de plus, il nous a protégés contre un intrus.
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Personne ne connaît le mode d’emploi de la vie. Tout le monde tâtonne dans le noir
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