Publié en 1968, cette interview d' un Sénégalais analphabète et sans papiers évoque la grande misère morale, intellectuelle et de moyens de personnes qui s' auto excluent de la société en pensée ( leur esprit est reste au village) et en moyens: pour pouvoir envoyer de l' argent au village, elles vivent exclusivement entre elles. Ce texte n' a pas pris une ride.
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Mamadou (...) lui, il fait son deuxième séjour en France (...) Il dit que quand il retourne au village " si je rapporte assez d' argent , alors peut-être je prends une autre femme" (...)
Si tu es a Rouen ou à Paris qu'est ce que ça fait ? Toutes ces villes là c'est pareil pour moi, toutes ces villes là c'est pas chez nous. (...)
Alors j' ai tapé. Fort, oui, j' ai pris une corde comme ça et j' ai tapé. Elle ne disait rien, parce que c'est normal, chez nous, c'est pas comme ici. Les femmes, chez nous, c'est pas pareil comme chez vous
Puisque je te le dis, on ne peut pas rester là-bas. Il n'y a pas d'argent là-bas. (...) celui qui vient de la brousse, comme nous, eh bien pour avoir son passeport, il faut payer.
Tu donnes l'argent aussi sur le bateau.