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EAN : 9782262067748
320 pages
Perrin (07/03/2019)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Qu'est-ce que la noblesse et comment peut-elle encore transmettre l'héritage culturel des vieilles dynasties qui l'incarnent ? Telles sont les questions auxquelles ce livre s'efforce de répondre en proposant d'abord une analyse des principes, des traditions et des comportements qui, dans le passé, ont construit l'identité nobiliaire. Il explique la classification de la noblesse, fruit de la diversité de ses origines, ainsi que ses contours juridiques imposés par la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'historien Éric Mension-Rigau consacre l'essentiel de ses recherches aux élites, et plus particulièrement à la noblesse. Dans cet ouvrage, il s'attache à identifier ce qui fait la permanence aristocratique, le socle sur lequel la noblesse a assis pendant des siècles son pouvoir, son rayonnement, mais aussi sur lequel elle s'est appuyée pour transmettre un esprit et une manière de vivre très spécifiques à cette classe. Il s'agit d'un travail qui se veut à la fois historique et sociologique, analysant les transformations à l'oeuvre dans cette société plus ou moins perméable aux impératifs économiques et à l'évolution des moeurs.
Le travail de l'historien est rigoureux et révèle une connaissance approfondie des lignages et de leur inscription dans L Histoire française. Je suis plus réservée sur les apports sociologiques. Méfiant à l'égard des statistiques, Éric Mension-Rigau collecte de nombreux témoignages pour étayer son analyse. Comme il veut assurer un certain anonymat à ses sources, nous ne saurons rien de plus que leur genre et leur année de naissance. Si ce procédé, « en mosaïque », permet de donner vivacité et nuances au document, il trouve ses limites dans le flou qui entoure ces confessions. S'agit-il d'aristocrates fortunés, de nobles ancrés dans leur terroir, de familles princières, de personnes déclassées par l'érosion de la fortune familiale ? Difficile de juger.
Par ailleurs, je me suis rendu compte, au fil de ma lecture, que je ne remettais plus en cause les opinions de ces personnes, que j'acceptais comme allant de soi des jugements et des opinions totalement étrangères à mon milieu social. Je l'explique par la bienveillance avec laquelle l'auteur accueille les propos de ses témoins, une bienveillance proche de la connivence à certains moments. Je l'ai mieux comprise quand, dans Gotha City de Laure de Charette et Benoist Simmat, il est mentionné que l'historien est « lui-même héritier de la dynastie aristocrate des Mension-Rigau ». La distance nécessaire entre le sociologue et son objet d'étude s'était singulièrement raccourcie. Par ailleurs, un simple coup d'oeil aux travaux des Pinçon-Charlot permet de comprendre la différence d'approche.
Le livre est plaisant, très agréable à lire, sans totalement me convaincre sur la pertinence de sa dimension sociologique.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le vécu dont Proust s’empare pour construire son monde de fiction a pour source principale, outre quelques confidences, les médisances et les ragots. Il se délecte de la compagnie des domestiques qu’il arrose de pourboires pour les remercier d’êtres ses indicateurs. Pour trouver « des histoires qui seraient restées insignifiantes si son génie ne s’en était emparé »*, il herborise principalement dans « deux bonnes loges de concierge ». La première est le Ritz. Son maître d’hôtel, Olivier Dabescat (modèle d’Aimé, maître d’hôtel du Grand Hôtel de Balbec dans La Recherche), qui n’ignore rien de la société parisienne, se rend souvent chez lui la nuit, son service terminé, pour le renseigner. Les deux hommes peuvent discuter des heures. La deuxième loge est celle d’Albert Le Cuziat (modèle de Jupien), qui rencontre Proust en 1911, alors qu’il est valet de pied du prince Orlov. Le romancier, qui l’appelle « mon Gotha vivant », apprécie son érudition en matière d’étiquette et de généalogie et, en 1916, lorsque celui-ci ouvre une maison de passe dans l’hôtel Marigny, rue de l’Arcade, il peut compléter ses informations mondaines par des renseignements sur les mœurs des uns et des autres. De la société aristocratique, l’auteur de La Recherche n’est ni acteur ni observateur de premier rang, comme le furent Mme de Sévigné, Saint-Simon ou la comtesse de Boigne. Mais il a parfaitement compris son fonctionnement et excelle à jauger les attitudes et les conduites.
* É de Gramont, Marcel Proust, Christian de Bartillat, 1991
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Video de Eric Mension-Rigau (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Mension-Rigau
Royalistes en France : absence de leader politique, désaccord sur la personne royale et déficit... .https://www.franceculture.fr/emissions/hashtag/les-mandats-sont-trop-courts-pour-mener-des-politiques-le-roi-cest-la-continuiteSpécialiste de l'histoire des élites, Eric Mension-Rigau répond à Anne Fauquembergue
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