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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle idée a bien pu germer dans la tête de Michael Mention pour se pencher sur ce match de football épique et mythique qui opposa la France et la République Fédérale d'Allemagne au cours du Mondial 1982 à Séville ?
En moins de 200 pages l'auteur va nous faire vivre le match, décortiquant minutes par minutes les principaux faits et gestes des joueurs, intégrant dans l'équipe un footballeur fictif, qui nous livrera ses pensées LIVE.
Grâce à l'auteur et à cette écriture au cordeau qui mélange avec brio des faits et des paroles qui se sont réellement passés avec des éléments de fiction bien dosés, on se replonge comme s'y on y était dans ce match aux rebondissements incroyables. On est littéralement avec les joueurs, avec les spectateurs , avec tous ces français qui trépignent, sautent, crient devant leur télé.
Quel scénario rêvé quand on repense au contexte dramatique, à cette pression fantastique qui reposait sur les épaules de nos bleus, si proches d'une première finale.
Avec ce match d'anthologie que tous les plus de cinquante ans ont encore en mémoire, l'auteur nous plonge également dans une époque. Celle de Mitterrand et son idéal socialiste, cette nation black, blanc, beur où le souvenir de la deuxième guerre mondiale et cette haine tenace envers les boches ne demande qu'à se se raviver quand des allemands sur le terrain adverse font tout pour nous empêcher de gagner ce match , quitte à user d'extrémités comme la violence du gardien Harald Schumacher envers Battiston. Schumacher, surnommé à l'époque le boucher de Séville par de nombreux supporters comme reporters français et étrangers.
Qu'on soit amoureux ou non de ce sport, il est impossible de ne pas se passionner par ce récit plein de jus et de vie, où un combat plus qu'un jeu de ballon se livre , la fairplay ayant été depuis longtemps relégué aux vestiaires.
En bonus, une belle playlist éclectique signée Michael Mention qui accompagnera avec bonheur la lecture de ce roman.

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Tout part d'une demi-finale, celle entre la France et la RFA lors de la coupe du monde en 1982. Un match d'anthologie pour son intensité et pour son scénario. Un match à Séville qui restera dans les mémoires et qu'a choisi l'auteur pour thème central de ce roman unique. Un roman comme un seul souffle. Un roman où chaque chapitre est une partie du match. Michaël Mention n'a pas son pareil pour construire des récits, des romans noirs tendus. L'écriture, la forme, tout un ensemble de procédés permettent souvent à l'auteur de capter l'attention du lecteur. Ça fuse et c'est encore une fois le cas ici. La politique s'invite, le contexte sociétal des années 80 aussi. L'auteur toujours fidèle à son travail documentaire conséquent transporte le lecteur dans ces années là. On retrouve les joueurs de l'équipe, leurs personnalités. « Jeudi noir » est un roman qui se lit d'une traite et qui tend vers le thriller.
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Jeudi noir, de Michael Mention

Protéiforme, un mot utilisé à tort et à travers dans les nombreuses chroniques de livres que je peux voir. Comme si c'était le mot à placer impérativement pour montrer qu'on a du vocabulaire.

Si je ne devais l'utiliser qu'une fois (Je dois avouer bien aimer ce mot en fait), c'est pour un auteur comme Michael Mention. Un Western ? Les errances de Miles Davis à New-York ? Les Black Panther ? Une trilogie anglaise ? On valide tous ces sujets, tous ces thèmes. A chaque fois que je ferme un des ses livres, je me dis la même chose. « Putain il est bon ! »

Avec Jeudi noir, le mec se dit, je vais faire un livre, sur un match de foot, et ça va être bien. Bon certes, ce n'est pas n'importe quel match, mais va faire toi un roman qui tient la route autour de 22 mecs qui courent après un ballon. France RFA, demi-finale de la coupe du monde de football de 1982, un match qui est entré dans l'histoire du football…mais pas que.

Faut-il toujours classer les choses, notamment les romans, les mettre dans des cases, dire de quel genre ils sont, parce que là, je préfère vous dire, je ne sais pas comment faire pour classer cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié)

Le narrateur est un 23eme joueur sur le terrain, il va raconter le match minute après minute. Une immersion totale, incroyable, qui montre à quel point, Michael Mention a dû se documenter pour arriver à une telle prouesse. le narrateur pose aussi des questions, apporte des réponses…parfois. Il se positionne sur des avis tranchés, on dépasse le cadre du sport pour parler de valeurs, de politique, de racisme…On frôle la polémique, certains ne s'en priveraient pas…Un livre qui prend aux tripes…qui m'a bluffé … J'ai adoré.

Le mec te parle d'un match de foot, tu tournes la dernière page du livre t'as la tronche d'un boxeur, et pas celle du vainqueur.

Chapeau MONSIEUR Mention…Et merci


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Le France-RFA du 8 Juillet 1982 à Séville, est le premier match de foot que je me souviens d'avoir regardé à la télé. C'est le soir où je suis tombée amoureuse d'Alain Giresse.
J'avais 11 ans et Michael Mention n'en avait que 2, et je me demande comment il a aussi bien pu retranscrire la fièvre qui avait saisi le pays au cours de cette soirée. En se glissant dans la peau d'un douzième homme, sur le terrain, il raconte le match presque minute par minute, et ce n'est jamais ennuyeux. Mieux : pendant cette rencontre, il raconte une tranche de France mitterrandienne, celle qui, gonflée d'espoir, commence à perdre ses illusions.
J'ai retrouvé un morceau d'enfance dans ce court récit audacieux. le soleil qui déclinait, la chaleur, la joie, la tension, l'espoir, la colère, la haine, l'exultation (le but de Gigi !), la déception, la cruelle défaite, les frissons de tristesse, les étoiles dans le ciel noir.
C'est une lecture sympathique, même pour ceux (dont je suis) qui n'aiment pas le foot, un récit nostalgique sur une époque où le fric n'avait pas tout pourri. Souvenirs souvenirs... (Frères d'armes !).
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Avec Jeudi noir, Michaël Mention nous transporte à Séville lors de la Coupe du Monde de football en 1982 revivre minute par minute l'affrontement devenu mythique entre la France de Battiston et l'Allemagne de Schumacher. Honnêtement, pour quelqu'un qui ne s'intéresse au football que de loin en loin, l'argument initial a tout lieu d'être ennuyeux. Mais étrangement, grâce à l'angle choisi pour raconter cette histoire (l'invention d'un douzième joueur fictif qui raconte le match à la première personne, impliquant ainsi le lecteur directement dans la rencontre), Michaël Mention entraine le lecteur au coeur d'une enquête socio-psychologique passionnante. Et cela à un rythme infernal, habilement orchestré par l'auteur qui insère à chaque début de chapitre une citation musicale en lien avec le propos qui va suivre. Efficace et percutant !
Tout comme le film "Coup de tête" de Jean-Jacques Annaud (auquel l'auteur rend hommage) ne parle de football que pour mieux souligner les travers de la société, avec Jeudi noir Mention utilise un match de foot pour revenir sur l'histoire (la petite et la grande) qui oppose à intervalles réguliers la France et l'Allemagne, et pour poser un regard juste et sans concession sur la société dans laquelle nous vivons : une libre tribune, voire un tribunal, qui va secouer les consciences… En 1979, avec "Coup de tête", Jean-Jacques Annaud filmait la fin des Trente Glorieuses, la lutte des classes, la médiocrité d'une société raciste, machiste, qui de surcroît méprisait déjà immigrés et chômeurs, unis dans la même galère. Ainsi parlait François Perrin :
« Moi aussi j'ai beaucoup voyagé pendant ces quelques mois de chômage. Je connais bien l'Afrique maintenant. Avec un balai et sans quitter Trincamp j'ai découvert le Sénégal, le Togo, le Mali, le Tchad… le nombre de tribus que j'ai pu croiser ! J'en arrivais à me demander ce que faisaient les missionnaires dans la brousse alors qu'il y a tant de boulot dans nos caniveaux. Je suis allé là où l'homme blanc ne s'aventure plus. Et tout ça sans passeport, avec seulement une carte de chômeur. »
Une génération plus tard, rien n'a changé. Le football, déjà opium du peuple (celui-là même qui faisait dire au président Sivardière : « J'entretiens onze imbéciles pour en calmer huit cents ») et catalyseur de haine (souvenons-nous, là encore, des encouragements prodigués par le président à ses joueurs : « On ne marque pas avec ses pieds, on marque avec ses couilles. On ne gagne pas avec sa technique, on gagne avec sa haine ») le football donc, s'il a gagné en professionnalisme et en ferveur des supporters, a surtout perdu de sa magie avec les affaires à répétition (le match OM-VA, le scandale de la FIFA, etc.) et peine à expliquer les salaires mirobolants d'hommes surpayés à courir derrière un ballon… La force de ce Jeudi noir, c'est de rendre au sport, et au football en particulier, ses lettres de noblesse, ses valeurs de solidarité et d'unité, qui disparurent au fil du temps. Ainsi se referme ce beau livre, avec ces quelques phrases à méditer :
« L'important n'est pas d'être français, mais de s'accepter comme tel. S'accepter pour mieux accepter l'autre, qu'il soit allemand, malien ou je ne sais quoi. En finir avec ces barrières inutiles que sont le racisme, les religions, l'exclusion. Noirs, Blancs, catholiques, musulmans, juifs, hétéros, homos… on est pareils. Tous mortels. Alors, qu'on arrête nos conneries et qu'on profite de la vie, ensemble. »
En reposant Jeudi noir, le lecteur aura aussi une pensée émue pour l'acteur Patrick Dewaere (qui incarna lumineusement François Perrin dans "Coup de tête") qui est l'âme de ce roman. Michaël Mention a bien compris que les fêlures, les failles, les fragilités de ce fauve n'étaient là que pour mieux laisser passer la lumière, cette lumière qui nous relie les uns aux autres, dans notre humanité.
Alors Michaël, si un jour tu lis cette chronique, je me permets de plagier Patrick Dewaere qui écrivit ces mots à Jean-Jacques Annaud après le tournage de "Coup de tête" :
« Je souhaite que tu comprennes cette chronique de A jusqu'à Z et que surtout tu sentes ce qu'il y a entre les lignes. Des fois j'ai peut-être l'air de dire n'importe quoi mais c'est surtout parce que je le dis n'importe comment. Je t'embrasse. »

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L'histoire nous est racontée à travers le regard d'un joueur fictif. Il parle avec fougue, passion de tout ce qui se passe. Par chance, il ne parle pas trop technique. Les joueurs le font-ils dans la vraie vie ? le stress, la peur de perdre, la peur de se blesser, la colère qui demande la vengeance, la suspicion de complicité au sein de l'équipe, la joie lorsqu'un but est marqué... Tout un panel d'émotions se succède montrant la véritable tension qui peut se passer pendant un match d'une telle importance. Ce match n'est pas qu'un simple match de demi-finale, c'est un match où s'affronte la France et l'Allemagne, l'Histoire, le mur de Berlin, la liberté… C'est pour cela que les pays en question regardent le match d'un autre oeil.

Puis vient cet acte violent d'un joueur allemand sur un français. L'hospitalisation en urgence d'un joueur. La colère des équipiers qui veulent une punition pour ce joueur que l'arbitre ne donnera pas. Comment va Patrick ? Aucun joueur ne doit savoir car il risque de perdre sa concentration. Cette ambiance très particulière est palpable à travers les pages. Même si je n'apprécie pas le foot, j'avais envie de savoir comment cela se finissait. Je ne savais pas qui allait gagner. J'avais un retard de 35 ans. le plus est le regard des joueurs, du personnels des équipes, de la presse après l'évènement. Ce qui donne du crédit à la perception du récit par l'auteur.
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8 juillet 1982. Séville. 21 h approchent à grands pas. le public s'échauffe, ça chante et ça crie à tout va. Dans les vestiaires du stade Ramón Sánchez Pizjuán, sous l'oeil bienveillant de Michel Hidalgo, les joueurs finissent leurs étirements. L'équipe s'apprête à rentrer sur le terrain... Face à elle, la RFA. Une demi-finale qui s'annonce déjà difficile, l'Allemagne de l'Ouest étant favorite. À leur entrée, le public hurle, ravi de voir cette équipe française à ce niveau-là. Bientôt 21h, le thermomètre culmine à 33°. Chaque équipe prend place sur le terrain et se fait face. Corver, l'arbitre, regarde sa montre. Et donne le coup de sifflet... Les fauves sont lâchés !


La force de frappe de Mickaël Mention est de s'emparer d'un sujet aussi original qui, de prime abord, pourrait en rebuter certain(e)s. C'était évidemment sans compter sur cette narration à la première personne. le match, comme si on y était grâce à ce douzième joueur fictif sur le terrain qui narre, minute après minute, cette demi-finale ô combien capitale pour l'équipe de France. Une demi-finale sous tension comme il n'y en aura jamais d'autres. D'ailleurs, bien plus qu'un match, c'était presque une guerre, un combat à mort que se livraient ici ces 22 (ou 23) joueurs. Au-delà du sport, un enjeu évidemment politique.
Une retranscription, certes romancée, mais d'une grande justesse et d'une force incroyable. Pour cela, l'auteur s'est fortement documenté, que ce soit à partir de romans, d'interviews d'anciens joueurs de chaque équipe ou des commentateurs de l'époque, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Il nous fait revivre, entre espoir, violence, injustice, une rencontre aujourd'hui devenue mythique. Il s'attarde, certes, sur le match, nous détaillant les blessures d'un Battiston ou d'un Rocheteau, les échanges ou encore ce coup violent de Shumacher, mais il nous fait également part du contexte politique, à savoir une France mitterrandienne et une RFA un brin complexée.
Que l'on aime ou pas le football, ce roman est passionnant, fort, parfois éprouvant et parfaitement séquencé, une écriture nerveuse et minutieuse, inspirée par la musique (de Deep Purple à Barbara en passant par Brian Eno ou Ferrat), donnant du rythme à cet événement d'anthologie.
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Dans « Jeudi noir », Mickaël MENTION raconte, dissèque et replace dans son contexte politique et historique d'après-guerre la terrible demi-finale de coupe du monde de football du 8 juillet 1982 qui a dégénéré en règlement de compte entre la France et l'Allemagne. Il montre ainsi comment le sport est le miroir de la société, un moyen d'expression, un catalyseur voire un amplificateur d'émotions, de messages, de faits. Il prouve surtout que si les blessures profondément ancrées dans nos peuples semblent parfois être comblées, elles sont susceptibles de se rouvrir à la moindre occasion ou provocation.


Pour cela, Mickaël MENTION a eu l'idée originale et intéressante de nous faire vivre cette rencontre France-RFA de l'intérieur, par le biais d'un joueur fictif de l'équipe de France pour narrateur. Ce narrateur nous racontera le match qu'il est en train de jouer : les faits, les sensations, puis les sentiments et les réflexions sociétales qui enflent en lui et tout autour, au fur et à mesure que la douleur de cette rencontre interminable met les organismes et les nerfs des joueurs, comme du public, à rude épreuve et les pousse à agir sans se contrôler, dévoilant des sentiments que le vernis social et la raison poussent à dissimuler en temps normal.


Bien plus que les performances sportives qu'ont dû déployer les joueurs ce soir-là, Mickaël MENTION met ici en lumière le parallèle entre équipes nationales et nation toute entière. Bien entendu, ce qui s'est passé ce soir-là n'a pas une seule cause et est dû à un enchaînement de détails qui se sont déroulés pendant cette soirée ; Mais dans le feu de l'action, quand l'enjeu est la victoire à tout prix, l'autre redevient l'ennemi à abattre pour chaque partie qui veut gagner. C'est pourquoi, si a priori ce récit pourrait sembler réservé aux amateurs de football, il est en réalité très intéressant et abordable même par les néophytes : Car son intérêt réside dans le rapprochement que fait l'auteur entre l'affrontement des joueurs des équipes de France et d'Allemagne sur le terrain en cette époque de guerre froide, et les relations politiques des deux pays que l'Histoire leur connaît, avec leur lot de guerres, de désaccords, de batailles, etc…


Le lecteur va donc voir évoluer tout un panel de sentiments chez le narrateur français : envers le sport, ses coéquipiers, ses adversaires avec qui, en d'autres circonstances, il pouvait avoir des rapports amicaux. Au départ, il est fier que le sport permette de faire jouer ensemble des nations qui se sont déchirées et ont du mal à tirer un trait sur leur histoire commune. Il pense et espère que cette rencontre fera comprendre à tous que la nouvelle génération d'Allemands n'est pas responsable des horreurs nazies passées… Il est fier de faire partie d'une équipe de France métissée, qui prouvera qu'on peut jouer loyalement contre les Allemands de la RFA qui, depuis la seconde guerre mondiale, sont ostracisés du fait des horreurs commises par leur pays.


Malheureusement, une telle pression pèse sur les épaules de tous les joueurs que la rencontre sportive va tourner en affrontement entre nations, et rouvre des blessures sociales encore mal cicatrisées : La fatigue aliénant la lucidité de chacun, les Allemands deviennent des « nazis » qui cassent du Français, et cet arbitre qui ne les calme pas et laisse le match dériver est donc forcément un « collabo ». L'Allemagne ne peut pas gagner en écrasant encore une fois la France. D'ailleurs, si elle est en bonne voie de le faire, ne serait-ce pas parce qu'il y a un « traitre » au sein même de l'équipe de France… ? Tout se mélange, le jeu et la politique, le passé et le présent.


Si Mickaël MENTION a pour l'essentiel mis en scène des faits, personnages et propos réels dans son roman afin que le lecteur se fasse sa propre opinion, il se sert à merveille de ce narrateur inventé pour mettre en perspective sport et Histoire, jeu et politique. le récit est extrêmement fort, la tension palpable entre les joueurs. On ressent parfaitement l'évolution dans les pensées du narrateur, et l'on comprend par là-même le glissement qui s'opère dans la tête des nations entières qui assistent à ce match, provoquant accidents et réactions échauffées des supporters et médias qu'il faudra contenir et apaiser.


Même s'il est avéré que certaines substances chimiques, consommées par les joueurs allemands avant ce match sous pression, sont à l'origine de certaines réactions des joueurs, celles-ci demeurent la preuve que la société internationale souffre de séquelles plus profondes, et qu'il faudra plus qu'un jeu pour faire oublier. Les peuples sauront-ils se reprendre et se pardonner à la fin de la partie ? Ou ces blessures sont-elles destinées à se rouvrir à chaque nouvelle occasion… ? Au lecteur de se faire sa propre opinion, au vu de ce qu'il vient de lire, et de ce qu'il a pu vivre par la suite. Une réflexion à découvrir, une tension à vivre ou à revivre même pour les novices en foot, un puissant moment de littérature, de sport, de société et d'humanité. Une belle création de Mickaël MENTION !

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Faire d'un match de football un roman noir. C'est une idée assez originale et un sacré défi. Mais quand on voit que le match en question, est « le » match, le match qui a traumatisé toute une génération, on se dit pourquoi pas d'autant plus quand on sait que pour Michel Platini « Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville. »

J'étais trop jeune à l'époque pour la voir et donc m'en souvenir, mais le récit que l'auteur nous propose ici me parait assez juste et révélateur de l'esprit qu'il pouvait y avoir dans le stade de Séville ce fameux jeudi 8 juillet 1982.

Le roman est entièrement écrit à la 1ere personne ce qui nous permet de faire partie prenante de l'action en cours. Quel joueur sommes-nous ? Nous ne le saurons, et cela n'est qu'un détail. Nous sommes grâce à ce joueur fictif acteur et témoin.

Acteur, car nous sommes dans le match, nous participons au match et grâce à cela nous sentons toute la tension qui monte au fil des minutes, nous sentons tous les états par lesquels les 22 joueurs sont passés.

Témoin, car nous voyons tout ce qu'il se passe entre les joueurs d'un même camp, entre les joueurs des 2 camps, avec l'arbitre et également témoin de la foule électrique faisant monter la tension, et bien témoin de l'attentat historique de la 56e minute ayant contribuée à l'Histoire avec un grand H, car tout ce qu'il s'est passé durant ce match a eu des répercussions dans la politique de nos pays, car apaiser les nations suite à ce match, il y a fallu les interventions d'Elmut Khol et de François Mitterrand.

Cependant, il ne faut pas réduire ce roman à la réécriture d'un match de football, même autant inclassable qu'il est. Ce roman est roman avec une tension permanente, et qui monte de minute en minute. Habituellement, nous avons un compte à rebours en se disant « vont-ils arriver à couper le fil rouge avant que la minuterie soit à 0 ? » là c'est le contraire…on se dit « vont-ils réussir avant la 90e minute ? Avant la 120e minute ? »

Michael Mention manipule son récit de sorte qu'on passe d'un documentaire à un roman noir puis à un drame psychologique. En effet tout n'est pas question de football dans ce récit.
Il faut regarder le contexte, et là encore l'auteur utilise ces données conjoncturelles à merveille, car il ne faut pas oublier qu'en 1982 l'environnement économique n'est pas au mieux, le milieu politique est compliqué, sans parler de l'histoire de nos 2 nations qui est assez tumultueuse.
Tout ce contexte refait surface au fur et à mesure que le temps passe, toutes les émotions vécues sont ressenties comme des résurgences historiques, économiques et politiques, jusqu'au moment où l'idée de la présence d'un collabo dans l'équipe apparait… et là on se dit que oui malgré les apparences, l'Allemagne et la France auront toujours une relation difficile.

Pour renforcer ce sentiment de pression montante, l'auteur nous propose à chaque début de chapitre un titre de rock parfaitement adapté aux quelques minutes qui vont suivre et ceci est fort agréable.

J'ai donc bien aimé ce roman, mais ayant fréquenté assidûment les stades durant de longues années je fais partie d'un public gagné d'avance. Je crains cependant que si vous n'êtes pas un minimum footeux, vous ne soyez pas tenté par ce roman et/ou qu'il ne vous accroche pas.

Sur ces bonnes paroles, je vais regarder ce fameux match dont je m'aperçois que je n'ai vu à ce jour que quelques extraits…
Lien : http://polar.zonelivre.fr/mi..
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Je ne pouvais pas passer à côté de ce livre. C'est sans aucun doute mon plus grand souvenir d'amateur de football. J'avais 12 ans à l'époque et je suis passé par tous les sentiments dans ce match. La joie, la haine, la tristesse...
Et ce livre relate parfaitement ce que j'ai pu ressentir pendant la rencontre.
Je n'ai jamais eu autant de frissons pendant une lecture. Je revoyais le match pendant ma lecture.
C'est bien construit et prenant même si je n'ai pas accroché à la recherche du traître.
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