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Citations sur Train de nuit pour Lisbonne (119)

Les hommes ne supportent pas le silence, sinon, cela voudrait dire qu'ils se supportent eux-mêmes.
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Je tremble à la seule idée de la violence involontaire et inconnue, mais inéluctable et irrésistible, avec laquelle des parents laissent en leurs enfants des traces qui, comme des cicatrices de brûlures, ne s'effaceront jamais.
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comment serions-nous heureux sans curiosité, sans question , doute ni arguments?sans la joie de penser?
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Peut-il y avoir quelque chose de plus fou que ceci: être mis en mouvement par un désir qui n'a pas d'objet concevable?
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S’il est vrai que nous ne pouvons vivre qu’une seule partie de ce qui est en nous, qu’advient-il du reste ?
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Grégorius tourna les talons et marcha lentement vers le pont de Kirchenfeld. Quand le pont fut en vue, il eut le sentiment étrange, aussi inquiétant que libérateur, qu'à l'âge de cinquante-sept ans il allait pour la première fois prendre sa vie en main.
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En se souvenant de la mort, rectifier la relation avec les autres. Mettre fin à une hostilité, s'excuser pour le tort que l'on a fait, exprimer une reconnaissance à laquelle on n'était pas disposé par mesquinerie. Des choses que l'on a considérées comme trop importantes, leur accorder moins d'importance : les coups d'épingle des autres, leurs grands airs, et en général le jugement capricieux qu'ils portent sur vous. Le Mémento, comme invite à sentir autrement.
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C'est une erreur de croire que les moments décisifs d'une vie , lors desquels sa direction habituelle change pour toujours, devraient être bruyamment et crument dramatiques sur fond de violents bouillonnements s intérieurs. (...)

En vérité le drame d'une expérience qui détermine la vie est souvent d'une incroyable douceur.

(p.54)
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Vous et moi, nous sommes tous les deux admirateurs de Marc Aurèle et vous vous rappellerez ce passage de ses Pensées : "Injurie-toi, injurie-toi, tu te fais violence à toi-même, ô mon âme ; car plus tard tu n'auras plus le temps de t'honorer. Car chacun n'a qu'une vie, une seule, et la tienne est déjà presque achevée sans que tu aies eu le respect de toi-même, mais tu as fait comme si tu plaçais dans les âmes des autres ton bonheur... Mais quand on n'est pas attentif aux émotions de sa propre âme, on est nécessairement malheureux."
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Tout commença quand il regarda soudain les élèves penchés sur leurs cahiers comme s'il les voyait pour la première fois.
Lucien von Graffenried, qui, pendant le tournoi d'échecs annuel dans l'aula où Gregorius affrontait une douzaine d'élèves, avait en secret déplacé une figure. Après avoir joué sur les autres échiquiers, Gregorius s'était de nouveau arrêté devant lui. Il s'aperçut tout de suite de la tricherie. Calmement, il regarda le garçon. Une rougeur flamboyante envahit le visage de Lucien. "Tu n'as pas besoin de ça", dit Gregorius, et ensuite il s'arrangea pour que le jeu s'achève sur une partie nulle.
Sarah Winter, qu'il avait trouvée un jour à deux heures du matin devant sa porte, parce qu'elle ne savait pas ce qu'elle devait faire de sa grossesse. Il lui avait préparé du thé et l'avait écoutée, rien d'autre. "Je suis contente d'avoir suivi votre conseil", lui dit-elle une semaine plus tard, "c'était beaucoup trop tôt pour un enfant."
Béatrice Lüsher, avec son écriture régulière, moulée. Sous le fardeau de ses résultats constamment parfaits, elle vieillissait terriblement vite. René Zingg, qui frôlait toujours les notes les plus basses.
Et naturellement, Natalie Rubin. Une fille avide de la faveur du maître et qui ressemblait un peu à une demoiselle bien élevée des siècles passés, inabordable, adorée et redoutée pour sa langue acérée. La semaine dernière, elle s'était levée après la sonnerie de la récréation, s'était étirée comme quelqu'un qui se sent bien dans son corps, et elle avait sorti un bonbon de sa poche. En marchant vers la porte, elle l'ôta du papier et quand elle passa devant Gregorius, elle porta le bonbon à sa bouche. A peine avait-il touché ses lèvres qu'elle interrompit son geste, se tourna vers Gregorius, lui tendit le bonbon écarlate en demandant : "Vous en voulez ?" Amusée par la stupeur de Gregorius, elle avait ri de son rire rare et clair et avait fait en sorte que leurs mains se touchent.
Gregorius les passait tous en revue. D'abord il eut l'impression qu'il ne faisait que tirer un bilan intermédiaire de ses sentiments à leur égard. Ensuite, arrivé au milieu des rangées de bancs, il s'aperçut qu'il pensait de plus en plus fréquemment : ont-ils encore une longue vie devant eux ; à quel point leur avenir est-il encore ouvert ; tout ce qui peut encore leur arriver ; tout ce qu'ils peuvent encore vivre !
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