Cette imagination de l'avenir qu'on les blancs ! Ne plus penser, accepter le présent, se débarrasser de l'angoisse.
Quand on a un préjugé contre un peuple, on étend les défauts des individus à la race entière, et on restreint les qualités aux individus. C'est stupide !... C'est... indécent !... Croyez-moi ! Il est plus généreux de faire l'inverse. (…) Généraliser les vertus et considérer les défauts comme des exceptions. (p.288)
L'événement qui, à l'origine, inspira ce roman est historique : à la fin du XVIIIéme siècle, quelques mutins du Bounty s'enfuirent de Tahiti, où il eût été trop facile à l'amirauté britannique de les retrouver, et découvrirent en plein Pacifique une petite île déserte et, par la configuration de ses côtes, quasi inaccessibles : Pitcairne. Cet îlot était fertile, et les mutins y auraient vécu heureux jusqu'à la fin de leurs jours s'ils ne s'étaient pas pris de querelle avec les Tahitiens qui les accompagnaient. Britanniques et indigènes se livrèrent alors une lutte sans merci, dont on ne connut les détails que vingt ans plus tard, par le récit, peut-être infidèle, qu'en fit l'unique survivant au Capitaine qui découvrit la petite colonie. (…) De ce rapport assez peu détaillé - source unique - procèdent tous les récits qui depuis, ont prétendu retracer le destin de la petite communauté.
247 - [Folio n° 583, p. 5] Introduction
Quand on est jeune, il ne faut pas trop travailler, Ivoa. C'est quand on est vieux, et qu'il n'y a rien d'autre à faire , que le travail est amusant. (p.56)
L'île, à l'horizon, n'était guère plus grosse qu'un rocher, et derrière elle, s'étendait à fleur d'eau, bouchant tout le sud, un long nuage d'un noir d'encre. Purcell jeta un coup d’œil autour de lui. La mer était grosse et confuse. Et les lames courant vers le nord se faisaient maintenant prendre de flanc par d'autres lames venues du sud-ouest, et déferlaient en cataractes.
Il se demanda pourquoi le principe de respecter toute vie humaine lui paraissait plus important que le nombre de vies humaines qu'il pourrait sauver en renonçant à ce principe. (p.375)
"Que de comédies ! pensa Purcell. Comme les hommes aiment les apparences, et tout ce qui leur donne du pouvoir sur les autres ! En ce moment, Mason serait enchanté d'avoir sur la tête un voile noir et une perruque pour me condamner à mort."
p.469
L'île est une prison, pensa Purcell. Nous avons échappé à la pendaison, mais pas à la prison à vie.
Je n'aime pas lire les préfaces et, moins encore, les composer. Et je me dispenserais bien d'écrire celle-ci, si mon entreprise n'appelait quelques éclaircissements.
L'événement qui, à l'origine, inspira ce roman est historique : A la fin du XVIII° siècle, quelques mutins du Bounty s'enfuirent de Tahiti, où il eût été trop facile à l'amirauté britannique de les retrouver, et découvrirent en plein Pacifique une petite île déserte et, par la configuration de ses côtes, quasi inaccessible : Pitcairn.
Cet îlot était fertile, et les mutins y auraient vécu heureux jusqu'à la fin de leurs jours s'ils ne s'étaient pas pris de querelle avec les tahitiens qui les accompagnaient...
(extrait de la préface signée Robert Merle et insérée en début de l'édition parue chez "Folio" en 1974)
"La peur, pensa Purcell. La peur. Même les braves gens deviennent atroces, quand ils ont peur."
p.480