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Dans une nouvelle démonstration, toujours aussi rigoureuse, riche et claire, Léonora Miano nous présente l'autre langue des femmes, celle qui existe pour ce qu'elle est, et pas pour ce qu'elle représente, plaquée comme elle l'est dans nos contrées comme une langue exclusivement effective contre une vision patriarcale et occidentale du monde.

L'introduction, précise, explique dans les moindres détails, par une progression parfaitement structurée, ce que l'autrice entend par cette langue, et comment cette langue est depuis, bien longtemps, omniprésente, en Afrique subsaharienne. Les deux parties de la démonstration s'intéressent ensuite à présenter, par des exemples tout aussi précis, des portraits de femmes ayant pratiqué, de diverses façons, cette langue : femmes qui ont conduit des peuples, qui ont lutté contre les pratiques coloniales, qui ont mis en pratique leurs propres conceptions de la sexualité, de ce qu'est être femme… Avant de conclure sur l'importance de prendre davantage en compte, en Occident, cette langue davantage tournée vers la sororité qu'elle ne l'est en vérité : en effet, la parole africaine – mais elle n'est pas la seule – est encore bien souvent inaudible, notamment en termes de féminisme, montrant à quel point l'inégalité de genre n'est qu'un des avatars d'autres inégalités, au sein d'un même genre, construites par l'intermédiaire, finalement, de ce qui est en premier lieu décrié : le patriarcat. Conclusion somme toute très intéressante, menée à ce point par la démonstration, logique et justifiée, qui précède, mais qui perd tout de même, à mon sens, parfois un peu de poids rhétorique par la multiplication des exemples.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce nouvel ouvrage de Léonora Miano : même s'il m'a moins convaincue qu'Afropea, il n'en reste pas moins éclairant, et pertinent.
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Leonora Miano nous invite à réfléchir sur le féminisme mis aujourd'hui en exergue. Elle nous signale qu'il ne comprend pas tous les féminismes, qu'ils soient locaux, liés aux traditions ou géopolitiques. le terme aujourd'hui dédié (à ce qu'il reste encore à définir) universalise des revendications se rapportant le plus souvent à celles des femmes occidentales, les plus médiatisées.
L'écrivaine franco-camerounaise ne rejette pas en bloc le féminisme comme un nouvel impérialisme (p 164), elle ne cherche pas non plus à « exhumer » (p 131) des femmes aux destins exceptionnels pour en faire des modèles. En revanche, elle insiste sur celles qui, en collectif, anonymes le plus souvent ont su influer à leur manière sur leur communauté. Car c'est de ces dernières que l'autre langue des femmes peut naître et doit se distinguer de celle des hommes, sans pour autant la nier : une voix de résilience et d'intégrité, de partage et de respect, de féminité dans la dignité. Elles expriment avec force leur droit d'exister au monde en tant que femme.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/09/15/leonora-miano-lautre-langue-des-femmes/
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Une alternative africaine au féminisme occidental


L'autre langue des femmes, un essai de la romancière franco-camerounaise Léonora Miano, puise dans un matrimoine subsaharien pour poser les jalons d'une alternative africaine au féminisme occidental. de cet objet surprenant qui présente des modèles a priori traditionalistes, la lectrice européenne peut retenir la profusion édifiante des mythes féminins et l'injonction à la construction d'une identité féminine par les femmes elles-mêmes.


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« L'autre langue des femmes », c'est celle que déclame le choeur de voix des femmes subsahariennes en un chant de celles qui prennent en main leur destin, qui inventent leur vie.
Des voix qui comblent ces silences qui séparent davantage que les différences.
LA voix de la solidarité en l'expression d'un féminisme né de leurs histoires, de leur mémoire, de leur regard.
Un féminisme comme langage adapté à leur société, à leur système propres qui ne serait pas une traduction d'un féminisme occidental imposant sa vision du monde, édictant son mode de pensée. Celui indissociable d'une certaine forme de racisme.
En un refus d'une soumission intellectuelle et des anachronismes, elle scande la restitution d'une vérité comme un ancrage à soi-même, elle loue ces femmes actrices d'une histoire qui n'appartient qu'à elles, autrices d'une Histoire collective de la fidélité, de la solidarité, de la collectivité.
« L'autre langue des femmes », ce sont les récits des reines, des panthères, des rebelles, des combattantes. Des héroïnes mythiques qui ont écrit leur propre légende, des femmes qui ont composé leur vision de la féminité.

« L'autre langue des femmes », c'est une analyse brillante de Leonora Miano qui se fait la voix des femmes subsahariennes en leur restituant leur vérité. Elle analyse le riche matrimoine culturel des sociétés au sud du Sahara, dont l'histoire s'est construite par des femmes qui surent se donner du pouvoir, elle théorise un féminisme égalitaire et non victimaire qui se construit en soi et pour soi.
Elle transmet cette langue qu'il nous faut découvrir, qu'il leur faut redécouvrir.
Pour une sororité universelle.
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Réflexion innovante dans le champ populaire de la sociologie des genres. Néanmoins, je reste sur ma faim. Miano nous invite à repenser nos perceptions duelles entre homme et femme en interrogeant l'uniformité universaliste du modèle féministe. Les luttes de genres ont-elles émergé de la même manière dans l'Europe occidentale et en Afrique subsaharienne ? Reposaient-elles sur les mêmes paradigmes ?
Et quels échos ont les évènements européens dans les communautés de femmes du Togo, du Nigéria ou du Cameroun ? Que dire du rituel ? du quotidien ? Des contextes économiques ou sexuels ?

Miano tente d'y répondre par l'étude de cas mythologique et/ou historique. Et ça marche plutôt, force est de constater. Mon regard d'homme blanc cis-genre européen à été maintes fois altéré, comme un pas de côté pour percevoir différemment l'ombre et la lumière.

Mais voilà, le discours se fait plus philosophique que sociologique. L'énumération ressemble peu à peu à un deck de situations qui, bien que démontrant une certaine homogénéité des caractéristiques de la femme subsaharienne, ne donne pas à entendre le dialogue entre cette femme subsaharienne et la femme européenne. La fin sonne même comme une revendication à l'isolationnisme. Et bien sûr, ça s'entend. Qu'avons-nous à apporter à la discussion, nous l'Europe, après tant de siècles de surdité sélective ?
Peut-être est-ce notre interventionnisme qui est frustré ?
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C'est pas mal du tout. Miano n'est pas manichéenne : elle nous propose des histoires-mythes d'Afrique subsaharienne, en nous montrant différents profils de femmes qui ont gagné leur place parmi les grands, sans être misérabiliste ni victimaire, ce qui est aujourd'hui un exploit. le style est agréable, on découvre plein de choses.
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