Flûte, je suis déçue et en même temps, j'aurais du m'en douter : trop peu de temps entre le 1er et le 2ème roman (2 ans, c'est court et parfois long en temps de pandémie) et il faut dire que "
dans son silence" mettait la barre relativement haut.
Le titre est VO est "the maidens" : les demoiselles, les jeunes filles, la suggestion d'une inexpérience, d'une innocence ? le titre français "
Les muses" nous place sur un tout autre plan et d'ailleurs c'est quoi une muse ? Elles sont 9, filles de Zeus et représentent chacune un art : sacré programme. On y rattache aussi
Sappho, la poétesse de Lesbos. On parle de muse pour exprimer l'inspiration poétique, souvent évoquée sous les traits d'une femme.
Donc, nous voici très loin de la Grèce Antique, dans un chouette cadre néanmoins, celui de l'université de Cambridge. Retour à Cambridge donc pour la psychologue de groupe, Marianna (fille décevante d'un père grec qui a fait fortune en tant qu'armateur), 36 ans, qui vient de perdre son compagnon, Sebastian (qui travaillait dans la City) et ne s'en remet pas. C'est Zoé (la vie, oui, je sais ça fait téléphoné, mais c'est ainsi) qui l'appelle car un corps a été découvert, elle craint que ce ne soit son amie Tara dont elle n'a pas de nouvelles : il se passe des choses bizarres sur le campus.
Zoé est la nièce de Marianna, fille de sa soeur et de son beau-frère, morts dans un accident de voiture. Marianna et Sebastian n'avait pas d'enfant ou du moins ne réussissait pas en avoir. Zoé a été élevée par eux après le décès de ses parents.
Marianna va vouloir mener l'enquête autour d'un sulfureux groupe de 6 jeunes filles, jolies, cultivées, riches qui gravite autour du professeur Edward Fosca, qui vont mourir les unes après les autres de mort violente.
Entre Henry, un patient légèrement harcelant, Fred, étudiant en mathématiques, qui fait tout pour croiser le chemin de Marianna, Julian Ashcroft, psychologue pour la télévision, Clarissa Miller, l'enseignante référente de Marianna lorsqu'elle était étudiante (qui fait office de sage tout comme Ruth, psychologue de la psychologue, oui, je sais, c'est compliqué), Marianna tourne en rond comme un chien après sa queue.
Elle manque singulièrement de clairvoyance, Marianna, mais l'amour ne rend-il pas aveugle ? C'est une femme qui étrangement, se caractérise par sa capacité à disparaître dans un groupe, une absente (dans le regard de son père) et Marianna va découvrir qu'être absente, cela permet à d'autre de prendre votre place.
Le roman est entrecoupé d'extraits du journal du tueur et de belles références à Tennyson, à Milton, à la mythologie grecque, mais je n'ai pas retrouvé le charme du 1er roman. Ce nouveau texte m'a semblé plus creux, les héros moins attachants, voir pas du tout. J'attends le prochain roman de Michaelides en espérant qu'il prendra tout son temps pour l'écrire.