Alfred Tennyson, grand poète anglais, tisse le voile du mystère de toute histoire :
"Parfois pour moi c'est presque péché
De confier aux mots mon angoisse cruelle
Si, comme la Nature, un langage révèle,
Et dérobé à la fois l'esprit en lui caché."
Alex Michaelides endort la conscience du lecteur pour l'embarquer dans un décor de théâtre illusionniste. Tout semble déjà joué dans ces scènes de meurtres sanglantes de jeunes filles, scènes qui se succèdent les unes aux autres. Un rituel grec impliquant le sacrifice d'une jeune fille, sur fond de tragédie grecque, Déméter arrachant mille fois sa fille Perséphone des enfers. le tout dans le parfum métallique des pierres d'une université de Cambridge, dans laquelle évolue Zoé, la nièce de Marianna, psychologue issue de cette même école, et dont l'origine hellénique palpite à chacune de ses pensées.
Tout était déjà joué pour moi des les premiers chapitres, et je me voyais replonger dans des polars répétitifs, dans lequel le meurtrier est toujours évident, en épisode de Columbo non intentionnel. J'ai eu des doutes très marques sur un personnage, puis un autre, pour tomber des nues dans les toutes dernières pages. Un coup de sabre littéraire dans mes certitudes, et la révélation finale m'a totalement deroutée ! Bref, un vrai coup de maître !
La couverture m'avait envoûtée, entre statue et or mouvant, et le texte m'a séduite à mon insu ! Captivant tout en ronronnant doucement, ce roman est un piège dsns lequel il me fut très doux de tomber !