Il y a quelques années, le musée a fait peau neuve, mais ce livre d'une qualité matérielle exceptionnelle reste d'actualité. Il permet de préparer une incontournable visite pour ceux qui passent des vacances en Alsace ou tout simplement d'effectuer la visite pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer à Colmar.
« Au début du siècle,
Joris-Karl Huysmans donne une description passionnée du Retable d'Issenheim : “Là, dans l'ancien couvent des Unterlinden, il surgit, dès qu'on entre, farouche, et il vous abasourdit bientôt avec l'effroyable cauchemar d'un Calvaire. C'est comme le typhon d'un art déchaîné qui passe et vous emporte, et il faut quelques minutes pour se reprendre, pour surmonter l'impression de lamentable horreur que suscite ce Christ énorme en croix, dressé dans la nef de ce musée installé dans la vieille église désaffectée du cloître.”
Et il garde se souvenir du Musée d'Unterlinden : “Sous les arcades gothiques, découpées dans le granit rouge, l'on a entassé des débris de statues, des pierres tombales, de vieilles ferronneries, d'antiques enseignes, et, par les fenêtres des salles ouvrant sur la galerie, l'on aperçoit les rangées de livres de la bibliothèque des bouquins aux veaux fauves gravés d'ors éteints, ou bien le bric-à-brac d'un minuscule Cluny, avec d'anciennes bombardes et des boulets de pierre, des faïences, des dinanderies et des bois.”
Aujourd'hui, le musée ne présente plus cet aspect hétéroclite. Malgré la diversité des sections, il est connu essentiellement pour abriter le Retable d'Issenheim. Réuni autour de polyptyque de Grünewald, un riche ensemble de peintures et de sculptures illustre la production artistique du Rhin supérieur et de l'Allemagne du Sud de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. Les oeuvres médiévales, réparties autour du cloître s'intègrent parfaitement l'architecture de cet ancien couvent gothique. »