Ce que je sais de cruelle expérience, c'est que le temps que l'on passe avec quelqu'un ne vous rend pas expert sur ce quelqu'un - surtout s'il a des secrets à cacher.
La neige tombait comme des plumes d'un ciel nocturne lourd pendant que Karl patientait au feu rouge. Au-dessus de lui, les câbles électriques étaient tendus, menaçants comme des garrots qui attendraient le cou d'une victime encore inconnue.
Des politiciens locaux - jamais timides quand ils'agit de pointer leurs groins empressés à l'abreuvoir- dînaient joyeusement aux frais de la princesse. D'habitude "ennemis mortels" pour les cameras vigilantes et les crétins qui votaient pour eux, ils se tapaient dans le dos comme des cousins perdus de vue depuis longtemps. Karl était toujours déconcerté de voir des hommes de bon sens se faire abuser par cette comédie grotesque, à chaque élection.
Le Motel Royal n'avait l'air ni royal ni d'un motel,plutôt d'un nid à puces d'où même les puces avaient eu la sagesse de partir.
Son modus operandi, c'est un chargeur entier dans le dos et je ne parle pas de téléphone portable.
L’aube remplaçait la nuit ce matin- là quand Karl Kane, nu sous un peignoir rose trop petit, découvrit la main nichée entre le lait et le journal sur le seuil enneigé de son appartement- bureau de Hill Street à Belfast.
L’honnêteté est toujours la meilleure politique, je crois. Elle fait des merveilles pour l’âme, à défaut du compte en banque.
Je n'ai aucun problème avec les coïncidences du moment qu'elles n'arrivent qu'une fois et qu'elles sont entièrement accidentelles.
- Tu te crois malin, Kane? Mais on peut être malin avec la bouche, sans l’être avec la cervelle.
La vérité c'est comme la merde. Plutôt sale quand ça commence, mais au bout du compte , ça finit toujours par sortir.