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Et bien pour un classique je n'ai pas du tout apprécié ce récit qui part dans tous les sens, aux graphismes pas terribles et fouillis. J'ai fait l'effort mais non, cela ne le fait pas et finalement je n'accroche pas au travail de Frank Miller. Une déception.
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Disclaimer : avant de commencer, sachez que dans cette critique comme dans la plupart de celles qui l'ont précédé, vous serez sans nul doute spoillé. Je tiens également à préciser que j'ai lu une édition spéciale de ce comics qui est en noir et blanc et comporte en tous 4 parties. Commençons.

Batman et le Joker sont certes indissociables, mais leur combat est-il éternel? le concept de Batman est d'être un super-héros grâce à un entraînement coriace et prenant. Se peut-il que Bruce Wayne puisse rester un Batman à vie où fatigue-t-il ? C'est la réponse à laquelle ce comics répond.
Il débute dix ans après la dernière apparition de Batman, la chauve-souris devrait être devenue chauve et arborer un sourire gâteux. Pourtant Bruce Wayne est torturé par la vision de sa ville assaillie par le Mal. Pour lui, il est impossible de prendre sa retraite dans un monde où l'injustice est plus forte qu'avant son engagement. Il enfile donc à nouveau son costume pour combattre le crime. La ville est mise à mal par les mutants, et très vite par le Joker en personne. Mais entre-temps d'autres super-héros ont fait leur apparition, on les appelle “les fils de Batman” et ils combattent le crime avec une violence qui n'est pas digne de la chauve-souris. On se pose alors la question de l'influence néfaste que peut avoir Batman sur la jeunesse. Quelle autre solution lorsque l'on grandit avec un modèle de super-héros défiant le crime, que de le défendre soi-même ? On devient ce que l'on admire. Batman fait donc son retour dans un Gotham à feu et à sang et pour couronner le tout, un nouvel ennemi s'ajoute à la liste: les forces de police. Si Wayne a pris un sacré coup de vieux, il en est de même pour son fidèle acolyte: Gordon. Ce dernier prend sa retraite pour laisser place à une nouvelle commissaire, Elle Yindel, émettant un mandat d'arrêt contre Batman.


le comics s'ouvre sur ce qui le rythmera durant ses 200 pages, le journal TV. En effet, l'on connaît l'ascension du crime dans la ville grâce au journal TV, cette présence malsaine qui a un effet aussi étouffant qu'en réalité. En pleine pandémie mondiale, on sait à quel point le jingle d'un JT peut faire peur. C'est un peu la même chose qui se passe ici, chaque case comprenant le présentateur ou la présentatrice n'augure rien de bon. L'effet est plutôt réussi car plus on avance, plus leur apparition est rapide et inquiétante. le rythme s'accélère jusqu'à devenir intenable. Ils sont aussi là pour nous renvoyer à notre propre bétise. Lorsque la présentatrice annonce le programme du soir “ à ce sujet… Ne manquez pas notre émission spéciale ce soir… vos stars préférées répondent à la question : où étiez-vous quand les lumières se sont éteintes?” (p.185) alors qu'un femme témoigne de la catastrophe et annonce une suite très probable et bien plus redoutable. On a une réelle satire de la société qui cherche à buzzer sur tout et n'importe quoi et sur les médias qui utilisent les scandales dans l'unique but de faire de l'audience. On a une réelle question qui se pose sur le sens des priorités de nos médias actuels qui serait : faut-il alerter ou informer ? Faut-il désamorcer les informations trop lourdes et créer du divertissement grâce à elles où les traiter avec le sérieux qu'elles impliquent? Ces questions restent en suspens, mais il est bon de les trouver dans ce comics en arrière plan car elles ne sont pas forcément mises en avant mais elles sont bien là et quoi de mieux qu'une satire camouflée par une ironie bien grinçante?

On l'a mentionné, le rythme de la BD augmente continuellement jusqu'à atteindre un stade de non retour. Mais parfois elle augmente si vite qu'elle le fait au détriment du lecteur. On se retrouve submergé par toutes les histoires entre chassés: le journal TV, Batman, Robin, les mutants, Joker, la poupée parlante. Ça devient tellement fouillis qu'on se perd. Les planches elles-mêmes sont si submergées qu'elles pourraient déborder, ainsi la fête foraine n'est qu'un ramassis de rails, de barbe à papa, de lumières éclatantes et de gamins. On ne discerne plus ce qu'il faut voir et c'est dommage. Mais le fait que les dessins soient aussi remplis que la tête du lecteur indique peut-être une volonté de la part de Franck Miller, le dessinateur.

Un autre point faible de ce comics serait son héros, Bruce Wayne. Nous avons conscience dès le début qu'il a vieilli, et que son âge est un handicap pour lui. C'est pourtant quelque chose que l'on nous répète et même que l'on nous assène à chaque combat, à chaque effort du super-héros. Batman et Gordon ont une voix omnisciente qui décrit leurs actions, leurs pensées. Chaque coup porté est le fruit d'une réflexion qui nous est amené par cette voix, une réflexion sur le coût/bénéfice de chaque coup : suffira-t-il ? ou sera-t-il trop fatiguant pour persévérer ? La fougue de Batman l'a quitté et même si elle le reprend lorsqu'il remet son costume, il n'est plus le même et en a conscience. Il est très intéressant de traiter le retour d'un super-héros après une longue absence, mais, de cette manière, nous avons la sensation d'avoir affaire à un vieillard sénile. Batman a besoin de l'aide de Carrie Kelley, aka Robin(e), qui du haut de ses treize ans, remémore à Bruce son habilité d'antan. Cela n'est pas nécessaire, ce Robin ouvre un nouveau chapitre de sa vie, il n'est pas nécessaire de faire de lui le fantôme d'un souvenir déjà lointain. Il est clair dès le début que Batman a vieillit et qu'il laissera sa cape dans cet ultime combat.

Batman Returns fait s'affronter Batman et Superman et joue de leur relation entre supers à la manière de Batman VS Superman. Seulement, ici nous avons affaire à deux amis, deux acolytes qui ont le même but: protéger à tout prix. Ils sont partenaires et ne se tournent pas le dos comme illustré dans le film de Zack Snyder. Leur relation est ici nettement plus intéressante et salutaire. La mort de Batman étant temporaire, elle ne dure que quelques cases, Franck Miller a conscience que le lecteur attend une suite et sait que ce n' est pas terminé de Batman. Dans le film, la mort de Superman n'émeut personne or la scène est tournée de manière à tirer sur notre corde sensible, là se trouve la différence flagrante entre les deux: les comics font confiance à leurs lecteurs souvent très fidèle, ils peuvent donc se permettre bien plus de choses, tandis que les films s'adressent à un public inconnu. C'est une force que le comics illustre à chaque numéro, sans pour autant rejeter les nouveaux lecteurs, on se souvient de la lentille de reconnaissance faciale présente dans La Cour des Hiboux. On a un réel univers parallèle dans les comics, un public souvent fixe et donc une plus grande force et une plus grande liberté dans le scénario. Et croyez-moi, nous ne sommes jamais déçus.
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