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The Dark Knight Returns est un comics de Frank Miller qui questionne et redéfinit le personnage de Batman.

Âge de cinquante-cinq ans, Bruce Wayne reprend du service après dix ans d'inactivité en tant que Batman pour combattre la violence extrême qui règne dans les rues de Gotham, à laquelle il répond par l'extrémisme de ses méthodes et une opposition brutale à la police et à l'état. le personnage est poussé dans ses derniers retranchements par ses ennemis, mais aussi par ses anciens alliés, puisqu'il doit se confronter à Superman. Il se trouve par ailleurs mis à mal par la télévision, omniprésente dans le récit, caricaturale dans ses propos, inversant les valeurs et questionnant la légitimité des actions du justicier masqué.

À travers un trait dur, Frank Miller a fait rejaillir toute la violence de l'univers de Batman, ce qui a métamorphosé non seulement l'homme chauve-souris, mais aussi l'industrie des comics.
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Et bien pour un classique je n'ai pas du tout apprécié ce récit qui part dans tous les sens, aux graphismes pas terribles et fouillis. J'ai fait l'effort mais non, cela ne le fait pas et finalement je n'accroche pas au travail de Frank Miller. Une déception.
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Je dois avouer que c'est avec ce Batman que j'ai commencé à lire les comics du fameux chevalier noir, mais j'ai été assez séduit par celui-ci. En fait, j'ai même été conquis, alors que je suis un farouche opposant aux BD de super-héros. Mais pour faire plaisir à une amie à qui je prête régulièrement de la BD, je me suis lancé dedans, et cela m'a suffisamment plu pour que je m'y lance plus avant.

Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est vraiment le trait particulier de Franck Miller, avec un ensemble qui fait très noir, mais aussi très typé comics. J'ai été vite rebuté dans les premières pages et à partir d'une dizaine, je ne faisais plus du tout attention. L'ensemble est très bon, autant dans les cadrages que les mises en page, et au final, j'ai lu le tout sans même m'attarder sur le dessin. Je n'ai pas été jusqu'à l'apprécier, mais je l'ai trouvé efficace. Diablement efficace même, car il contribue en grande partie au ton noir du récit, ainsi qu'à la grandeur d'un Batman avec ses poses assez impressionnantes (et une musculature digne de Schwarzy).

L'histoire n'est vraiment pas dénudée d'intérêt, avec ce Batman sur le retour, vieillissant, plus aussi alerte, qui sent aussi le poids des médias, de la société qui le refuse en partie, et le crime qui corrompt la ville. Ici, Batman affronte tout et tout le monde (ou presque) avec une vieillesse qui pèse lourd sur lui.

Ce que j'ai beaucoup aimé, outre le scénario qui s'annonçait très bon, c'est le point de vue sur Gotham, la représentation de Batman dans les médias, le traitement des vilains classiques (notamment le Joker qui reste emblématique à mon avis), et plusieurs autres points sur lesquels on sent un travail de réflexion, cherchant une nouvelle voie pour le chevalier noir. Dans l'ensemble, Batman est également très intéressant, tout comme son alter ego Bruce Wayne. Alfred joue un rôle toujours identique, mais c'est surtout la vision de Superman qui est intéressante (et sur laquelle je ne dirai rien, pour vous ménager la surprise). En fait, beaucoup de choses méritent réflexion dans cet ouvrage très sombre sur le chevalier noir.

Sombre, en effet, il l'est. Tout est noirci, autant les âmes que les gestes, Gotham semble devenir une ville d'anarchie et pourtant Batman veut encore y croire. Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est que de nombreuses références à d'autres Batman viennent ponctuer l'ensemble, et qu'un néophyte peut s'en sortir assez bien, mais qu'une personne vraiment au fait des histoires de Batman peut encore en tirer plus par rapport à l'univers de l'homme chauve-souris.


Si j'ai attribué la note culte, c'est autant pour son statut dans l'anthologie des Batman que pour ses nombreuses qualités. le dessin, comme dit, mais aussi l'histoire qui n'est pas en reste et propose plusieurs petites histoires toutes aussi intéressantes et bien liées entre elles. le texte est beaucoup présent, mais il est bien traité et ne gène pas la lecture qui est plutôt dense. En fait, ce comic est vraiment un pilier dans l'univers des super héros et de Batman en particulier, une oeuvre adulte et sérieuse, mais qui sait conserver des côtés amusants (surtout avec le personnage de Robin) et des côtés émouvants aussi.

Et surtout, j'attribue cette note car la lecture de cet ouvrage m'aura clairement fait changer d'avis sur les comics et surtout sur les super héros. J'accepte enfin d'en lire, et je pense que je ne vais pas tarder à m'en procurer encore, en espérant tomber sur des aussi bons. C'est bête, mais Batman The Dark Knight Returns m'aura enfin fait aimer les comics de super-héros, et c'est pour moi un signe incontestable de réussite. Je lui décerne le culte sans trop d'hésitations. Pour moi, un immanquable du genre.
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Trop jeune pour mesurer affectivement l'impact qu'a eu ce comics sur Batman, et ayant principalement grandi avec l'excellente série animée et les films de Burton, je saisis cependant tout à fait la portée qu'il a pu représenter pour les contemporains.

Batman incarne à bien des égards un envers du super-heros, et c'est souvent visible dans Dark Knight Returns. Manitou de wall street sur le retour, vérolé par l'alcool et un peu anar ("ni Dieu ni maître")... Mais aussi diablement réac et bas de plafond (ce qui n'est pas incompatible avec l'essence d'une chauve-souris dont la tête peut se situer indifféremment en haut ou en bas) : la justice actuelle défend uniquement la crapule !


En dehors de ce que la BD représente symboliquement dans le traitement du héros, il n'y a pas vraiment du sublime que l'on pourrait attendre d'un chef d'oeuvre. Ça reste aussi manichéen qu'une chanson de geste : on reste dans cette vision d'une justice très américaine, qui n'en explore que superficiellement les limites et qui explique aussi le succès de ces histoires aux États unis. Aucune réelle interrogation sur les fondements du bien, du mal, de la notion de justice, à part amenées un peu inélégamment avec les souvenirs de Pearl Harbor)


Le comics est très (trop) bavard et surchargé de texte (qui n'atteignent jamais des sommets d'intérêt), ce qui tend à rendre l'intrigue un rien confuse. Les dessins m'ont un peu laissé indifférents, sauf dans de belles pleines pages un peu plus viscérales.

Peut-être me faudrait-il le temps de la digestion pour apprécier à sa juste valeur ce monument, qui me donne malheureusement une impression un peu surcôtée, à l'image des films de Nolan.

Hier ou aujourd'hui, il ne suffit pas d'écorner l'image d'un héros pour rendre ses tréfonds réellement profonds...
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Frank Miller est quelqu'un qui aura beaucoup apporté à Batman. Aussi bien par l'intensité dramatique qu'en explorant les origines de ses personnages, il est sans doute l'auteur le plus influent parmi ceux qui auront orienté ce super-héros vers un univers résolument sombre et adulte. En découlent des récits haletants doublés d'un certain nombre de questionnements sur la justice et d'élégies sur notre humanité si fragile.
Mais Frank Miller, c'est aussi beaucoup de sorties provocatrices, une fascination pour la violence, et de nombreuses accusations de fascisme. Un cas épineux que je ne pouvais pas me contenter d'éluder : si je ne fais d'ordinaire jamais de politique dans mes critiques (et j'insiste : dans mes critiques, plus sur le blog en général), ici il va bien falloir que je livre malgré tout une analyse de ce qui m'a déplu dans sa pensée, d'autant plus que je m'attaque à son oeuvre-phare : The Dark Knight Returns.

Scénario

TDKR innove en ceci qu'il fait vieillir Batman à l'occasion de ses cinquante ans : un parti pris surprenant pour l'époque mais tout à fait cohérent avec le personnage. En effet, Bruce Wayne affaibli face à une Gotham toujours aussi tentaculaire ne fait que renforcer le pessimisme de l'univers, et accentue ce que Miller appelle lui-même « des tourments wagnériens ». La plupart des super-héros possèdent une retraite confortable ; mais il en est un qui ne s'en satisfait pas. Nous découvrons donc un Batman torturé par son inaction face à l'injustice, hanté par l'idée qu'il mourra en laissant Gotham aussi dangereuse qu'il l'avait trouvée, fasciné par la mort au point de l'esthétiser à travers les différentes façons d'envisager la sienne. Mais Batman n'a plus de Robin, Gordon s'apprête à quitter son poste, et Albert aurait dû embrasser une vie plus paisible depuis bien des années. Bien entendu, l'arrivée d'un certain Gang des Mutants, sur fond d'une petite guerre de routine des USA contre un petit État d'Amérique latine, va forcer notre justicier à reprendre sa casquette…
Sur ces faits qui fleurent bon la joie de vivre, Miller va déchaîner tous les principaux antagonistes du Batverse tout en en faisant apparaître quelques nouveaux : Double-Face, le Joker, Superman, le nouveau et tout frais gang des Mutants, et Catwoman qui reste malheureusement de côté en maquerelle grisonnante. Là où des comics plus récents comme Silence se vantaient de réunir tous les personnages de Batman (tout en oubliant le Pingouin) pour accoucher au final d'un récit boursouflé et incohérent, on assiste ici à une surprenante maîtrise de la succession des adversaires au sein du récit : ni trop peu ni trop nombreux, ils s'enchaînent en rythme tout en faisant franchir à chaque affrontement un nouveau palier dans l'élévation de Batman au rang de légende.
Batman oblige, le Joker possède une place de choix : si vous n'avez pas réussi à regarder The Dark Knight jusqu'au bout, sachez seulement que ce n'est rien par rapport à ce qui vous attend ici. Plus laid et vicieux que jamais, il prépare une revanche pour toutes ces années passées à l'asile d'Arkham. Une case en particulier, dans une certaine émission télé, n'a pas fini de me traumatiser… Des trucs que je ne souhaiterais même pas à Ruquier ou à Hanouna.
Enfin, le retour d'un justicier violent et s'érigeant au-dessus des lois n'est pas sans déranger quelques figures intellectuelles ou judiciaires. le récit est donc ponctué de différents débats et journaux télévisés visant à établir si Batman doit ou non se faire arrêter par les flics. La question elle semble vite répondue… jusqu'à ce que des gens se voulant les alliés de Batman aillent bien, bien plus loin que lui.

Dessins

Disons-le : j'ai mis du temps à me décider sur l'aspect plastique. le style de Frank Miller est le total opposé de celui qu'on attendrait pour les super-héros : simple, sans grand décor, à la fois nerveux et rigide, le tout en privilégiant des cases petites voire le gaufrier. S'il adopte ce qu'en BD franco-belge nous appellerions le style « fil de fer », il est loin de posséder la précision d'un Schuitten ou l'harmonie d'une « ligne claire » à la Hergé ou Jacobs ; les personnages sont carrés et tout en muscles, avec un mélange entre simplification et détails prosaïques qui rappellent presque au premier abord des dessins d'enfant. Se faire surprendre, pourquoi pas ; mais les scènes d'action en prennent un coup.
Du moins, c'est ce que je me disais… jusqu'à ce que je me prenne une claque avec une scène grandiose et tragique montrant un Superman au bord de l'agonie. le travail des couleurs y sublime la scène, tout comme il vient rajouter à l'album avec ce qui semble de l'aquarelle cette esthétique assez unique. le style pictural est également adapté au récit qu'il raconte : la vie de différentes boules de nerfs ambulantes, qui passent plus de temps à appréhender le prochain coup de l'autre qu'à se caillasser. Et ça caillasse beaucoup.
On trouve aussi des découpages très intéressants (bien que pas si novateurs si comme moi vous avez eu des cours de fac sur l'underground de la BD) : case scindée en deux rompant un gaufrier pour signifier l'écoulement d'un silence, grandes images longeant d'autres petites pour montrer d'un côté les catastrophes et de l'autre l'intensité de l'urgence du compte à rebours avant la prochaine, changement de couleur des cartouches pour indiquer qu'on change de voix off… Autant d'expérimentations qui servent toujours le récit plutôt que de le complexifier.

Fond politique

Mais vous m'avez vu venir, là où je serai plus réticent, c'est bien entendu le message qu'il y a derrière. Si dans les productions comics récentes, l'ambiguïté sur l'héroïsme que suscite nécessairement un milliardaire tabassant impunément les pauvres a été exploitée avec intelligence selon la critique par Batman White Knight (que j'ai choisi de ne pas lire pour tout un tas de raisons, ce qui s'avère une décision que je commence à sérieusement regretter), ici nous sommes dans la pure tradition conservatrice et libertarienne dans laquelle Batman a infusé. Gotham City est rongée par l'insécurité due au laxisme des autorités, et il nous faut un homme fort (j'ai envie de dire : providentiel) pour nous sauver. Et qui de mieux pour ça qu'un riche pour remettre tout le monde dans le droit chemin ? Quant aux criminels, les seuls motifs sociologiques qu'on avance sont des excuses incompréhensibles ou bidons servies par des hommes de paille sur les plateaux télés. Ils semblent être méchants juste parce qu'ils sont méchants (la palme revient à la néonazie avec des croix gammées tatouées sur les seins). La seule critique intelligente qui en ressort est que Batman est motivé avant tout par le sexe qu'il refoule : quand on voit Wayne qui accepte un duel avec le chef des Mutants juste parce que « son corps l'appelle », on se demande si Miller n'a pas fait, peut-être malgré lui, une brillante analyse de ses pulsions profondes.
Là où ça devient véritablement problématique, c'est que Batman va bien plus loin dans la violence que ce à quoi on était habitués, décidé même à la fin à faire ce qu'il s'était toujours interdit : tuer, même un être aussi dangereux et irrécupérable que le Joker. le message autour des méchants peut se résumer ainsi : « les ennemis ne changent jamais : détruis-les avant qu'ils ne te détruisent ! » Les vies des Soviets ne comptent visiblement pas, soit dit en passant : Superman en dézingue à la pelle alors qu'il continue d'être le Gary Sue de DC Comics.
The Dark Knight Returns, c'est l'anti-Watchmen, sorti à la même époque : un comic super-héroïque introduisant des thématiques philosophiques et expérimentant de nouvelles formes d'histoire et de narration, mais délivrant un message politique d'un bord totalement opposé. Je ne suis ni le premier ni le dernier à le dire. Quand Alan Moore critiquait fermement les méthodes expéditives d'un Rorsach ou un Comédien, ici elles semblent les seules envisageables pour faire régner l'ordre. Ça passe quand ça casse.

« J'ai des droits… »
KRAAAASHHH
« Tu as des droits. Des tas de droits. Parfois, je me surprends à les compter jusqu'à en devenir fou. Mais dans l'immédiat, tu as un éclat de verre planté dans l'artère de ton bras. Tu te vides de ton sang. Et je suis la seule personne au monde qui puisse t'amener à l'hôpital à temps. »

Ceci étant posé, Frank Miller ne va pas non plus faire une promotion de la violence totalement décomplexée : on est tout de même dans une BD se voulant avoir une dimension philosophique, il faut donc s'interroger un minimum sur le moment où elle cesse d'être légitime. Et les admirateurs de Batman adoptent un tel puritanisme qu'ils finissent finalement par desservir leur cause. Jusqu'à ce que Batman les prenne en main… et montre qu'un héros ne sert pas qu'à la baston.
La misère sociale n'est pas totalement occultée : Bruce Wayne refuse de s'en prendre au menu fretin qui n'a choisi l'illégalité que pour survivre à la pauvreté (on trouve d'ailleurs quelques belles pages bien que complètement désespérées sur la misère sociale, dont notamment une qui m'a fortement ému). Les femmes ne sont pas non plus en retrait, avec quelques figures très déterminées… dont le nouveau Robin, et d'autres illustrant des réalités plus tristes (comme Catwoman). Miller condamne également les racistes et les homophobes par différents personnages secondaires, trop stupides pour donner envie d'être comme eux ; au final, le discours reste suffisamment nuancé pour qu'on accouche de l'oeuvre d'un conservateur autoritaire plutôt que d'un facho pur jus.

Bon, bon, bon…

Par contre, la production récente de l'auteur ne s'encombre pas de toutes ces subtilités. Miller était militariste et patriote dans TDKR, soit ; mais cela l'a peu à peu amené à devenir xénophobe, notamment envers le Moyen-Orient. Parmi ses récents faits d'armes, il a notamment incorporé Greta Thunberg au sein des méchants de l'univers DC sur la dernière planche de sa courte BD The Golden Child. le comble étant qu'il l'a réalisée pour lutter contre les dérives populistes…
Niveau dessin, on a définitivement basculé dans l'auto-caricature. L'autre jour, durant mon pèlerinage hebdomadaire à l'excellentissime librairie de bandes dessinées L'étrange rendez-vous, je tombe sur Terreur sainte, son brûlot post-11 septembre. Et les persos sont… comment dire ? des bites sur pattes qui se marravent de la façon la plus bourrine possible.
Enfin, quitte à râler, touchons un mot de DC, dont la politique est incompréhensible pour le néophyte. Double-Face retrouve un visage normal dans TDKR, mais aussi dans Silence. Bon, la maison a fait des reboots, toussa toussa, mais Miller continue de sortir des suites à son Dark Knight ! Donc, qu'est-ce qui est canon et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Conclusion

Bref, The Dark Knight Returns est un classique de la BD étasunienne, à lire ne serait-ce que pour son intérêt historique. de mon côté, j'y ai trouvé ce que j'attendais d'une aventure de Batman, bien qu'au départ j'aie eu toutes les peines du monde à m'y accrocher. Si on met de côté le fond idéologique douteux de l'auteur, on découvre un récit intelligent et rythmé qui n'a eu de cesse de nourrir les imaginaires. Il paraît qu'on en a sorti un dessin animé très cool, qu'il faudra bien que je regarde un jour, car après tout, c'est pour ma culture…
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On retrouve dans « Batman : Dark knight » tout l'univers violent, sombre et désespéré de Franck Miller avec un dessin austère et macabre en relation directe.

L'intérêt principal de cette intégrale est de montrer un héros vulnérable, affaibli, en perte de vitesse et en proie à un doute permanent sur le fondement de sa lutte et sa capacité à la mener encore à bien dans une société qui l'a déclaré hors la loi.

Outre les classiques et toujours efficaces histoires avec Double Face et Joker, je n'ai pas spécialement adhéré aux histoires de gangs mutants.

Le contexte historique et politique des années 80 donne une saveur particulière au récit, avec la crise des missiles de Cuba et le probable affrontement nucléaire Est-Ouest.

Miller caricature également la sur médiatisation de la société avec les continuels (et assez insupportables) flashs d'informations qui viennent hacher en permanence le récit.

Enfin, l'affrontement symbolique entre Superman et Batman oppose deux faces de l'Amérique, celle du parfait soldat surhomme invulnérable à la solde du gouvernement face à un héros solitaire, libre, rebelle et ambivalent.

Intéressant mais moins culte que « Daredevil » ou que le film« The dark knight » de Christopher Nolan.
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Je ne suis pas un fan de comics mais je voulais lire ce retour de Batman que beaucoup encensaient. Cette BD ne me réconciliera pas avec le genre. Un feu d'artifice de couleurs, d'évènements, d'informations forment un bazar dans lequel j'ai eu bien du mal à ne pas me perdre. Si Batman s'attendait à être bien accueilli lors de son retour à Gotham City pour chasser les mutants, c'est raté … Les policiers ont oublié ce qu'il a pu faire par le passé, les journalistes ouvrent leur antenne à toutes les polémiques qui font vendre, les politiciens sont peureux et incompétents, les citoyens ne pensent qu'à leur petit intérêt immédiat,… dans un tel contexte, même un super-héro a bien du mal !
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Ce qui frappe dans The dark Knight Returns de Frank Miller, c'est l'omniprésence des médias. Pas une planche sans une case de journal TV. Les présentateurs, les badauds, les pseudo-experts, les médecins commentent sans cesse l'action dans une sorte de délire collectif. La société de Gotham est entièrement perçue par ce prisme déformateur. Ce qui était sans doute une caricature en 1985 apparait étrangement proche de la réalité aujourd'hui. Chaque événement est boursouflé, méprisé, ridiculisé par une cohorte déconnectée. La satire est d'autant plus féroce que ce sont les médias qui ressuscitent les méchants traditionnels : Harvey Dent considéré à tort soigné, le Joker invité à un talkshow, les vigilantes, etc. Batman/Bruce Wayne devra sortir de sa retraite pour corriger les erreurs de cette société spectacle, quitte à mourir aux yeux des caméras...
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Gamin j'ai bouffé du super-héros à toutes les sauces avec les illustrés Marvel (Strange notamment) ; j'ai toujours eu une nette préférence pour les univers et les personnages développés par Marvel plutôt que ceux de son éternel rival, DC Comics. A l'exception toutefois du personnage de Batman pour son côté dark parfaitement assumé.

J'ai découvert l'album The Dark Knight Returns dans les années 90, attiré à la fois par le pitch que par son auteur, Frank Miller. Il faut dire que je venais de lire le premier opus de Sin City et que le comics m'avait laissé sur le cul.

En s'attaquant à Batman sur un angle totalement novateur (c'est un Bruce Wayne quinquagénaire pas franchement au top de sa forme qui reprend du service) et en optant pour un ton résolument noir, Frank Miller apporte une réelle maturité au personnage et à l'univers de l'homme chauve-souris. L'album devrait davantage séduire un public adulte (et jeune adulte) que les jouvenceaux (je n'ai pas dit puceaux) en quête de sensationnel.

On découvre un Batman plutôt vindicatif dans sa façon de rendre justice, il répond à la violence par la violence et frappe pour faire mal malgré son âge. Solitaire depuis la mort de Jason Todd (Robin, assassiné par le Joker), Bruce Wayne peut toutefois compter sur le soutien indéfectible d'Alfred, son fidèle majordome. Et plus tard sur l'apparition quasi providentielle d'une nouvelle Robin (oui, vous avez bien lu, c'est une femme, Carrie Kelley, qui endossera le costume de Robin). Bien sûr le commissaire Gordon, aux portes de la retraite, l'un des seuls à connaître la véritable identité de Batman, sera lui aussi au rendez-vous.

Il faut bien avouer que notre justicier masqué va avoir des journées bien chargées. Dans la première moitié du récit Batman va s'acharner à mettre un terme aux agissements du Gang des Mutants qui menace de mettre Gotham à feu et à sang.

Au fil des pages Batman croisera de vieilles connaissances, qu'il s'agisse de Harvey Dent (Double-Face) ou de son plus célèbre ennemi, le Joker. Mais il devra aussi compter avec d'autres héros de l'univers DC Comics tels Green Arrow (Oliver Queen) et Superman (Clark Kent). Il faut dire que l'intrigue s'enrichit progressivement de nombreuses autres dimensions (au-delà de la problématique des Mutants).

Pour sa narration, Frank Miller se place au plus près de ses personnages, notamment Batman et le comissaire Gordon, deux héros d'un autre temps qui ont bien du mal à lâcher prise et sont plus que jamais en proie au doute.

L'intrigue est entrecoupée de débats télévisés autour du retour de Batman et de la façon dont il doit être considéré. Une façon pour l'auteur de dénoncer le poids et l'influence des médias dans la société contemporaine.

Un album qui revisite brillamment le mythe et a donné un second souffle au personnage de Batman. Fran Miller poursuivra l'aventure Batman avec deux autres albums qui n'ont pas la même intensité que celui-ci, pour tout dire leur lecture est même parfaitement dispensable.

Incontestablement The Dark Knight Returns est une oeuvre majeure du batverse, c'est en tout cas l'avis partagé par de nombreux inconditionnels de l'homme chauve-souris qui citent deux titres indispensables à l'univers de leur héros préféré : The Dark Knight Returns et Killing Joke (avec Alan Moore au scénario et Brian Bolland au dessin).
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Ce "Dark Knight Returns", de l'auteur américain Frank Miller, est un classique des récits du Chevalier Noir. Publié en 1986, il marque une vrai rupture, dans la représentation (dans tous les sens du terme) du justicier de Gotham, alors encore très tributaire de l'image véhiculé par la série TV des 60's.

Miller choisit de montrer un Bruce Wayne quinquagénaire, porté sur la bouteille, ruminant (encore et encore) l'assassinat de ses parents et, dans une moindre mesure, celui de Jason Todd (ex Robin, voir "un Deuil dans la Famille") et que personne n'a vu depuis 10 ans. A un point tel, que les plus jeunes ("je vous parle d'un temps que les moins de...") pensent que le Batman est une légende. Face à la criminalité grandissante à Gotham, et au retour d'un vieil ennemi, Bruce Wayne décide de ressortir la cape et la cagoule...

Sacré rupture, donc. Sur le papier, il y a tous les ingrédients pour que ce récit en quatre chapitres deviennent effectivement un classique. Et, en bon historien de l'art, je dirais que, d'un point de vue iconographique (l'évolution de la représentation de Batman), c'est indéniable. Par contre, du strict point de vue formel, je suis carrément frustré, tant j'ai l'impression que Miller s'est bien foutu de la gueule de tout le monde en rendant son brouillon, sans que personne ne s'en rende compte.

Déjà, il faut le dire, Miller est loin d'être un grand dessinateur, c'est même assez moche à regarder. Et pire, cela nuit parfois à la lisibilité de l'ensemble. Cela aurait pu être compensé par la composition des planches, mais elles sont relativement semblables (avec de nombreux encarts illustrant les commentaires des journaux TV et autres talk show sur l'évolution de la situation), la monotonie étant parfois rompue par une pleine page inspirée.

L'histoire est plutôt sympa, mais certaines scènes (je pense au combat contre le Joker) auraient méritées un traitement plus "grandiose" visuellement, l'enchainement entre les différentes parties est un peu "à la va comme je te pousse" et la fin parait un peu artificielle. le contexte général (augmentation de la criminalité, tension géopolitiques etc...) est plutôt bien (trop ?) rendu, notamment grâce aux encarts représentant les médias. Au niveau des personnages, c'est dommage que Batman reste un peu bloqué sur le meurtre de ses parents. L'occasion aurait été belle de tirer le bilan de 30 ans de lutte contre le crime. Sinon, j'aime bien le commissaire Gordon, vieillissant, désabusé, alors que la retraite est là. Enfin, l'idée d'une fille pour incarner Robin était bonne, mais pas assez exploitée à mon goût, notamment en ce qui concerne la relation héros / sidekick.

Au final, une histoire qui avait un énorme potentiel, mais dont le rendu parait foutraque, un peu bâclé. Et je ne parle pas des positions politiques de l'auteur qui transparaissent et agaceront peut-être...Mais ce n'est pas encore ce qui me gêne vraiment, la liberté d'expression c'est quand même pas fait pour les chiens. Et puis il faut avouer que sa vision de la société, "à la dirty harry", se prête assez au personnage de Batman.

Dans le genre, j'ai quand même largement préféré le "Year One", ou Miller, épaulé par David Mazzucchelli aux dessins, ne réitèrent pas ces erreurs.
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