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La grande guerre de Charlie tome 3 sur 10
EAN : 9781090916020
Delirium Editions (16/10/2012)
4.46/5   12 notes
Résumé :
Le jeune Charlie Bourne et son unité, empêtrés dans la Bataille de la Somme, doivent survivre à de nouveaux assauts allemands de plus en plus implacables, tandis que le front s’enlise. A l’issue d’une bataille longue qui aura causé plus d’un million de victimes des deux camps pour un gain minime, les survivants auront enfin droit à un peu de répit. De retour le temps d’une permission à la vie civile, Charlie constate avec amertume que la guerre a aussi de terribles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à "1er août 1916 - 17 octobre 1916". Il contient les 24 épisodes de 4 pages chacun parus au début des années 1980. Cette édition comprend également 2 pages retraçant la carrière de Joe Colquhoun, 4 pages sur l'utilisation des zeppelins pour les bombardements de Londres, et une postface de 5 pages d'anecdotes de Pat Mills sur ces épisodes. Tous les scénarios sont de Pat Mills et les illustrations (en noir & blanc) de Joe Colquhoun.

Le tome précédent se terminait en plein milieu de l'Opération Wotan, un offensive brutale des allemands pour réussir à conquérir quelques tranchées de plus dans la bataille de la Somme. Suite à une blessure, Charley Bourne a le douteux plaisir de revoir le docteur "non". de retour dans les tranchées, il subit une offensive au gaz, avec la Croix Bleue et la Croix Verte. Victime d'une blessure plus importante que la précédente, il finit par être rapatrié chez lui à Londres, où il rentre chez ses parents. Sa mère participe à l'effort de guerre en travaillant dans une usine de munitions. C'est également l'époque où Londres est régulièrement bombardée par les zeppelins.

Dans une précédente introduction, Pat Mills expliquait que l'une des difficultés était de pouvoir renouveler les histoires, alors même que la majeure partie de l'action se situe dans les tranchées à effectuer des attaques et des replis. Pendant une moitié du tome, le lecteur assiste donc aux combats opposants les anglais aux allemands. En termes de personnification de l'ennemi, Mills utilise le raccourci qui consiste à le décrire comme fondamentalement mauvais et assoiffé de sang, alors que les anglais ne font que défendre leur bon droit. Il s'agit d'une des limites liées à la bande dessinée de l'époque que Mills n'arrive pas à dépasser dans le cadre de l'opération Wotan. Par contre, une fois l'opération terminée, le colonel Zeiss se retrouve en but à la même ségrégation de classe sociale en Allemagne que Bourne dans les tranchées. Cela le rend un peut moins monolithique. Coté anglais, là aussi la narration traditionnelle des récits de guerre reprend un peu le dessus, pour des actions plus héroïques et parfois guère probables. Fort heureusement, Mills continue d'effectuer ses recherches avec sérieux et insère dans sa narration des anecdotes incroyables telles celle relative au transport de mitrailleuse sur le champ de bataille. Il continue également à mettre en évidence que les armes sont des outils dont la technique est soumise à des limites. En particulier il y a la séquence consacrée au refroidissement de la mitrailleuse utilisée par les anglais. Pour les amateurs des récits de guerre de Garth Ennis, il est facile de reconnaître l'un des thèmes de cet auteur (le caractère faillible de l'armement alors qu'il y va de la vie du soldat).

Heureusement, Pat Mills dispose d'autres atouts scénaristiques dans sa manche qui font oublier ces scènes de combats qui n'arrivent pas toujours à s'émanciper de la glorification des soldats se battant pour la patrie en tuant vaillamment l'ennemi, soit des individus semblables à eux (mis à part pour l'uniforme et la langue). le retour du docteur est toujours aussi atterrant. L'apparition de la police de guerre revient sur la thématique de la discipline et des déserteurs en mettant en évidence une organisation efficace où les individus obéissant aux ordres accomplissent des actions dont la moralité devient difficile à déterminer (contraindre par la menace les soldats à retourner dans les tranchées). le passage des champs de bataille vers la vie civile à Londres se fait en douceur. Mills a encore une fois bien effectué ses recherches et le lecteur découvre l'accueil réservé aux vétérans, l'engagement des ouvrières dans la production d'arme et leur condition de travail (à commencer par les mesures d'hygiène et de sécurité, et leur peau prenant une teinte jaunâtre ce qui leur valait le surnom de canari), l'implantation des usines dans les quartiers populaires de la ville, les secteurs ravagés par les bombes (le quartier de Silvertown). S'il continue de caricaturer grossièrement les classes supérieures de la société (à commencer par le propriétaire de la manufacture d'armes), il n'épargne pas non plus les petits profiteurs (avec le retour d'Oliver/Oiley, le beau-frère de Charley, beaucoup plus crédible que dans le tome précédent). Mills continue également à faire oeuvre pédagogique en mettant en scènes des incursions de zeppelins germaniques au dessus du sol britannique. Les 4 pages d'introduction permettent au lecteur d'apprécier le niveau d'exactitude du scénario de Mills, et de mieux cerner les enjeux relatifs à ces attaques. Et puis, au détour d'une scène, Mills achève le lecteur en mettant en évidence l'éternel retour de la bêtise humaine (en particulier avec le vétéran de la guerre de Crimée). L'humanité semble condamnée à répéter les mêmes atrocités, dépourvue de capacité d'apprentissage, incapable de tirer les leçons du passé.

Dans les notes de fin de volume, Pat Mills indique qu'il lui est impossible d'envisager la vie de Charley Bourne autrement qu'illustrée par Joe Colquhoun. Au fil des épisodes, le lecteur apprend à apprécier le niveau de détails de ce dessinateur, son style rugueux adapté aux réalités horribles qu'il dépeint, ses compositions factuelles, évitant autant que faire se peut de reprendre les stéréotypes glorifiant la virilité des soldats, leur bravoure, leur toute puissance. Comme dans le scénario de Mills, le lecteur tombe de temps en temps sur une case trop proche des récits de guerre à la sauce romantique, mais il s'agit d'une occurrence fort rare. La majeure partie du temps, les dessins de Colquhoun sont sans pitié, sans fioriture, dépourvus de glorification de la violence. En plus de l'exactitude historique des uniformes et des armes, Colquhoun a l'art et la manière de faire ressortir l'horreur des situations, l'aspect primitif des combats à l'arme à feu, ou à mains nues. La scène où les tommies se retrouvent dans un abri souterrain obligés de sortir sous le feu de l'ennemi devient difficile à soutenir dans ce qu'elle a de pragmatique, avec uniquement la certitude d'une froide exécution sans gloire ni panache. La vue du ciel de l'hôpital militaire de campagne montrant les blessés croisant les nouveaux arrivant fait ressortir toute l'implacable ironie de ces mouvements en sens contraire, sans besoin de texte pour expliquer ce que l'image montre avec évidence. Colquhoun sait faire revivre de manière aussi plausible, aussi bien les rues de Londres en ce début de siècle, que l'envergure impressionnante des zeppelins. L'intérieur de la manufacture de bombes permet de constater la rigueur de Colquhoun pour dessiner avec exactitude cet environnement industriel fruste.

Ce troisième tome présente quelques imperfections telles qu'un ennemi trop méchant, ou des scènes de combats qui se rapprochent d'une vision idéalisée du soldat. Mais Mills et Colquhoun font preuve d'une inventivité et d'une rigueur qui contrebalancent ces moments moins réussi avec une évocation édifiante des réalités en temps de guerre : les limites technologiques des armements et leurs conséquences pour les soldats, l'incidence des classes sociales sur l'organisation militaire, l'adaptation de l'économie capitaliste aux temps de guerre, le décalage entre les soldats et la population civile, etc. En toute honnêteté, les maladresses de la première partie me conduiraient à n'attribuer que 4 étoiles à ce tome un peu en dessous des 2 premiers. En toute subjectivité affective, l'intelligence des points de vue de Pat Mills et Joe Colquhoun me conduisent à faire abstraction de ces passages moins réussis pour ne retenir que la richesse des thématiques, l'honnêteté de leur représentation de cette époque, l'humanité de leurs personnages. Il convient de souligner que l'édition française reproduit comprend les quelques pages couleurs originales (quelques couvertures et une poignées de premières pages), alors que l'édition anglaise a reprographié ces pages en noir & blanc.
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Charly Bourne né en 1900, en mentant sur son âge, s‘est engagé à seize ans et depuis son arrivée en France il combat autour de la Somme. Dans ce troisième volume qui couvre l'automne et l'hiver 1916-1917 un cran supplémentaire est franchi dans l'horreur avec l'usage devenu systématique des gaz, l'emploi ponctuel de l'aviation pour bombarder les tranchées et la brutalisation imposée par un colonel allemand qui a servi sur le front russe. Parues à l'origine dans la revue "Battle" l'ensemble de ces bandes devraient donner lieu à la parution de 10 volumes. le scénariste se centre sur le vécu des soldats comme à son habitude, toutefois il approche dans ce troisième tome de façon importante la façon dont les soldats en permission rendent compte à leur proche de la teneur du conflit. Il continue par ailleurs à évoquer la teneur du courrier que les tommys envoient à leur famille. Des précisions documentaires sur les faits mis en scène dans la fiction et un développement de quatre pages sur les bombardements subis en grande partie du fait des zeppelins terminent ce volume.
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Charley's War est un chef-d'oeuvre de la bande dessinée britannique, paru sous forme d'épisodes dans la revue britannique Battle entre 1979 et 1986. Excepté quelques épisodes publiés dans les magazines “Bengali” et “Pirates”, cette histoire réalisée par Pat Mills et dessinée par Joe Colquhoun n'avait pas encore réussi à franchir la Manche. Grâce au label Delirium, fruit d'une collaboration entre les éditions Ça et Là et 360 Media Perspective, c'est maintenant chose faite… et de bien belle manière !

Alimentée par des faits authentiques, ce récit qui traite de la guerre 14-18 invite à suivre les aventures de Charly Bourne : un jeune « Tommy » de 16 ans qui, en mentant sur son âge, se retrouve au front, à quelques jours de la terrible bataille de la Somme. le fait de suivre les pas de ce jeune britannique un peu stupide, mais courageux et foncièrement bon, permet non seulement de plonger le lecteur dans le quotidien de la Première guerre mondiale, mais surtout de lui faire découvrir le point de vue anglais.

Après un premier tome qui se déroulait entre les mois de juin et août 1916 et un deuxième volet qui couvrait la période d'août à octobre, cette saga poursuit la chronologie de la guerre et relate maintenant les derniers instants de cette fameuse bataille de la Somme, qui coûta la vie à plus d'un million de victimes pour seulement quelques kilomètres de terrain gagnés ou perdus. Après une seconde intégrale qui dénonçait l'injustice et l'inhumanité de certaines actions qui se déroulaient dans le camp des alliés et qui se ponctuait par les débuts de l'Opération Wotan, cet album poursuit l'offensive brutale et sans merci des allemands. L'arrivée de la section « du Jugement Dernier » en provenance du front russe ne fait qu'accroître les horreurs perpétrées sur le front. de l'utilisation d'armes chimiques à l'exécution sommaire de soldats obligés de sortir un par un d'un abri souterrain, tous les moyens semblent bons pour prendre quelques mètres à l'ennemi… même si c'est surtout la cruauté qui semble gagner du terrain au fil des pages…

Après un premier tome qui mettait en avant les attaques au gaz et un second volet mettait l'accent sur l'utilisation de tanks, celui-ci commence à souligner l'importance grandissante de l'aviation. D'avions qui balancent des flèches d'acier qui transpercent les soldats dans les tranchées aux gigantesques zeppelins qui s'apprêtent à larguer leurs bombes sur le sol britannique, le ciel n'apporte pas non plus grand-chose de fort réjouissant.

Ce troisième volet met également l'accent sur la ségrégation des classes sociales durant la guerre. Que ce soit le manque de reconnaissance du colonel Zeiss, issu de la classe ouvrière allemande, aux dérives de ce propriétaire d'une usine d'armes en Angleterre, les pauvres n'ont que trop rarement le bon rôle dans cette guerre. Pat Mills ne met d'ailleurs pas seulement le doigt sur le gouffre qui sépare la noblesse de cette classe inférieure qui termine massivement au fond des tranchées, mais également sur le décalage qui existe entre les soldats et la population civile. En ramenant son héros à Londres, l'auteur parvient à souligner cette différence de perception entre ceux qui y étaient et ceux qui sont incapables d'imaginer l'inimaginable.

Si le réalisme de ces scènes tirées de faits réels impressionne, c'est surtout l'humanité dégagée par cette oeuvre qui fait mouche. Au sein de la Grande Histoire, Pat Mills invite en effet à découvrir les petites histoires de simples soldats. Multipliant les détails et les anecdotes (comme celle de ces soldats transportant des mitrailleuses sur leurs dos), Pat Mills restitue la dureté du conflit avec grand brio. le graphisme noir et blanc de Joseph Colquhoun fourmille de détails et contribue également à dépeindre le quotidien des tranchées avec énormément de réalisme. Quant aux quelques pages en couleurs présentes dans ce tome… elles démontrent surtout que parfois, c'est quand même mieux de lire une BD en noir et blanc.

L'une des meilleures bandes dessinées jamais écrites sur la guerre.

Retrouvez cet album dans mon Top comics de l'année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Charlie Bourne se retrouve dans les tranchées de la grande bataille de la Somme. Les allemands tentent une percée et les anglais sont débordés de tous les côtés, la fin semble proche pour tous. le désespoir est présent dans le camps britannique et Charlie Bourne en héros essaie encore de tirer son épingle du jeu.
Le scénario de Pat Mills est très détaillé et essaie d être au plus proche des événements historiques, il nous parle aussi des bombardements allemands sur l Angleterre grâce au zeppelins. Graphiquement le trait de Joe Colquhoun est assez exceptionnel avec un encrage très détaillé et au gros travail sur le noir et le blanc. Un très bon moment, avec un graphisme un peu daté mais tellement pointu.
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L'enfer de la grande Guerre vu au plus près par le jeune tommie Charlie Bourne. Et quand il reçoit la permission de voir les siens à Londres c'est pour connaitre les malheurs de l'Arrière. L'observation des détails de la vie pendant la guerre, ainsi que la palette des caractères humains déployés dans cette tragédie font de cette bd noir et blanc, d'un surprenant réalisme, une oeuvre majeure sur la guerre de 14.
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