Merci à l'auteur de m'avoir proposer de chroniquer ce roman.
Le roman commence très rapidement par l'attaque sur Timéo, donc on est tout de suite dans une ambiance sombre et bizarre. Les pistes sur lesquelles enquête Tim l'entraîne à se poser des questions sur le fonctionnement de son monde, les indices qu'il collecte rendent l'énigme plus dense : pourquoi supprimerait-on des archives toutes traces se rapportant aux religions ? Quel est le lien avec la découverte sur la disparition des dinosaures qu'Allan et lui ont faite ?
L'intrigue est plutôt bien ficelée, même si je me suis doutée de qui tirait vraiment les ficelles uniquement parce que j'ai lu trop de roman de science-fiction dans années 80, bien que certaines choses m'aient fait douter. Là où le bas blesse, c'est dans l'avancement de cette intrigue. C'est malheureusement linéaire. Tim trouve toujours la bonne information au bon moment et fonce tête baissée à la prochaine étape, sûr de lui. Pas de "retour à la case départ, ne touchez pas 20 mille francs", Tim n'échoue pas.
Mais si l'intrigue est bien, les personnages sont horripilants.
Quand Tim, et même Allan, ne peuvent s'empêcher de faire la remarque, par l'intermédiaire du narrateur ou directement en dialogue, qu'une femme a de jolies courbes, qu'une autre est mieux en chemisier et jupe courte qu'en treillis militaire (alors qu'ils ne se connaissent pas). Et bon, même si les relations durables n'ont plus court, je trouve quand même malsain de noter ses performances et ses partenaires... (je veux dire, se laisser un mémo, pourquoi pas, mais aller jusqu'à compiler un fichier Excel avec l'intensité de tous les ressentis, bon, l'impression qu'Andrew Tate est passé par là, un peu).
De plus, Tim est juste trop doué partout. Il est beau et athlétique sans faire trop d'effort, il est un petit génie de l'informatique, créant des programmes qui sont la solution à beaucoup de choses, qu'il avait comme par hasard codé parce que l'envie lui avait pris. En plus il résiste aux poisons qu'on lui injecte plutôt bien il est compatissant et altruiste. Non, vraiment, il est trop fort, ce Tim. (Et on passera sur les remarques euh désobligeantes envers Allan qui a un physique plus banal)
Et merci surtout à Jade de penser A TOUT. Quand ils partent, Tim et elle, en expédition dans les montagnes, qui a pensé à apporter de la nourriture ? Jade. Qui est là pour calmer l'ardeur de Tim parce que ça brusque les autochtones ? Jade. Qui est là pour faire l'éloge des compétences mécaniques et informatiques de Tim ? Jade ! Support émotionnel et cuisinière. Mmmmais c'est tout.
Vraiment, l'intrigue aurait pu être encore plus intéressante si elle avait été mieux servie.
Les personnages secondaires desservent l'histoire plus qu'autre chose. On reste sur notre faim quant au destin d'Allan et Léa la policière, de Jade qui est blessée en bas d'une falaise ayant courageusement dit à Tim de continuer sans elle, qu'elle ne ferait que le ralentir.
Franck Ripler est un peu un mauvais fusil de
Tchekhov, on entend parler de lui, on en voit un petit bout, mais il ne sert pas à grand-chose à part être une ombre menaçante qui pourrait être le méchant. Il n'y a pas vraiment d'enquête sur lui, on ne sait pas à quel point son organisation est puissante. (Oui, spoiler, ce n'est pas lui le méchant, sinon il ne serait pas inutile)
Et pour finir en beauté, parlons (sans spoilers) de la fin. Je vous donne un chiffre.
20%
De "monologue du vilain". de dialogue techniquement puisqu'il y a deux voix. Mais le trope est là.
Il y a 40 pages de Monologue du Vilain. Sur 230. le Vilain qui nous explique, sous couvert d'expliquer à Tim qui est impuissant à ce moment-là, pourquoi il a fait tout ça, pendant 40 pages.
Au-delà de ces 40 pages lourdes à lire, le reste de la fin est bien. Je ne suis pas étonnée, mais pas déçue, de ce qui arrive à Tim (heureusement d'ailleurs, sinon l'armure en scenarium aurait été sacrément épaisse)
En gros les idées sont là, mais plein de choses ne sont pas assez poussées jusqu'au bout, ce que donne un roman qui paraît incomplet. (Et les personnages que sortent des romans des années 70-80 dans leur manière de penser, bon, en 202X, on y repassera)
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