Une deux trois

Il s'agit ici plus d'un roman psychologique noir que d'un réel thriller.
Celui-ci se passe à Tel-Aviv et met en lumière des facettes de ce pays inconnues à mes yeux: d'une part, la spécialisation de certains avocats dans la recherche d'origine européenne (Portugal, Roumanie, Espagne, Pologne ou République tchèque) de leurs concitoyens afin de prétendre à une double nationalité et, d'autre part, le système israélien d'aide à la personne avec une excellente prise en charge des personnes âgées, principalement par du personnel issu de l'immigration.
Une deux trois est le portrait de trois femmes bien différentes dans une Tel-Aviv contemporaine, trois histoires qui finiront par trouver un dénominateur commun. Je ne souhaite pas en dire plus au risque de dévoiler le livre. 😉
Le style de Dror Mishani est très agréable, ses personnages ont de la consistance et le livre, encore une fois ici aucun suspens (ce n'est absolument pas l'objectif de l'auteur), se révèle un très, très bon roman psychologique.
Personnellement, j'ai été moins emballée par le dénouement / le final que j'ai trouvé finalement très banal au regard des 316 pages précédentes.
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Elles sont trois femmes, dans l'Israël d'aujourd'hui. Il y a Orna, une enseignante divorcée, mère d'un garçon demandant beaucoup d'attention, qui fait la connaissance d'un avocat, Guil, homme avec lequel elle va vivre une relation d'adultes, sans que jamais celle-ci ne soit passionnelle. Il y a Emilia, émigrée lettone parlant peu l'hébreu, employée comme auxiliaire de vie dans différentes familles, notamment chez le père, mourant, d'un certain Guil... Il y a Ella, une thésarde qui se lie avec un homme, à la terrasse d'un café. Un certain Guil...

Chacune des trois parties est consacrée à une femme, à ses doutes, sa trajectoire personnelle le temps de quelques semaines. Des récits parfois un peu longs, qui ne vont laisser voir l'intérêt polar, le côté Série Noire, qu'à la fin de la première partie, avec cet assassinat soudain et incompréhensible.

Et il faudra attendre la fin de la deuxième partie pour un regain de noirceur, et l'apothéose de l'issue du roman qui enfin livre au lecteur une belle pirouette, un dénouement assez réussi et qui peut justifier son estampille Série Noire de Gallimard.
Un livre inégal dans son intensité, mais bien maîtrisé par l'écriture et la construction du récit.

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Je n'apprécie pas particulièrement la littérature générale israélienne. Mais quand ma libraire m'a proposé un polar hébreux maintes fois primé, je n'ai pas pu refuser.

J'ai été agréablement surprise par ce roman plutôt lent, nous donnant le temps de faire connaissance avec Orna, puis avec Emilia, et enfin avec Ella. de s'attacher à elles, leur histoire, leur personnalité.

Des femmes en plein questionnement sur leur vie : l'une attaché à son enfant, trop sans doute, que son ex-mari vient chercher ; l'autre travailleuse immigrée ayant eu une fausse couche dans son pays natal ; et enfin la dernière, mère de trois filles ne rêvant que de partir.

J'ai aimé les suivre, lentement : leurs doutes, leurs atermoiements quand on leur propose une escapade à deux, et leur dernier souffle, tragique.

Un roman lent et moderne sur le destin de trois femmes qui ont rencontré le mauvais homme au mauvais moment.

L'image que je retiendrai :

Guil, le mauvais homme, est avocat chargé de faire obtenir aux israéliens en faisant la demande une double nationalité de différents pays d'Europe.
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C'est l'histoire d'un type bien propre sur lui qui a une fâcheuse tendance à estourbir les dames après les avoir séduites, ou presque, elles y mettent peu du leur. La première, aux prises avec ses histoires psycho-érotico-reproductives, finit par céder au monsieur, au bout de plus de cent pages. Ça dure un peu, on (je) m'intéresse moins que peu à ces histoires de petite bourgeoise frustrée, Bretécher, au secours ! Donc le personnage principal la trucide, bon, est-ce bien dramatique ! La seconde recueille nettement plus la sympathie du lecteur (la mienne) (de l'auteur, éventuellement). Venue de Lettonie, sa triste vie de femme de ménage vient s'achever dans les mains, à défaut des bras, du même étrangleur. Exit la seconde. le numéro trois, une fliquette au retour de son congé maternité (on se reproduit beaucoup dans ce livre !) va piéger le criminel. Sa chef est en train de mourir d'un cancer, ça émeut dans les chaumières. le méchant est fait aux pattes, la morale est sauve. En enlevant cent pages au début, cinquante au milieu, quelques dizaines à la fin, cela ferait une nouvelle policière tout à fait aimable.

Désir et manipulation mènent trois femmes qui gravitent autour d'un tueur séducteur. L'intrigue se tisse lentement, les crimes se font attendre, dans ce polar original, pour conduire à une fin tragique.

Je ne connaissais pas Dror Mishani et ce polar est une excellente surprise. Très bien traduit et donc très bien écrit il raconte 3 histoires différentes, 3 univers reliés par prédateur commun. Mais la force du livre tient dans son faux rythme et dans son final étonnant. de nos jours à Tel Aviv une divorcée ultra-névrosée, une aide à domicile lettone et une femme mariée en crise vont subir un destin commun. Enfin......
L'analyse psychologique est particulièrement fine. du très bon polar donc.

Mishani, Une deux trois série noire gallimard

Il s'agit de trois histoires de femmes, dans un contexte de rencontre, sur un fond d'histoire policière. Les trois épisodes sont liés, avec comme point commun un individu nommé Guil, dont on pourrait dire qu'il n'est pas le partenaire attendu ou rêvé.
Le contexte est le même, le brassement des populations en Israël, où vit et écrit l'auteur, Dror Mishani.

Orna, enseignante divorcée, très soucieuse de son fils, décide, sans trop y croire (ou en attendre) de parcourir les sites de rencontre. Elle est à la fois curieuse et défiante, intéressée et sans illusion. Son comportement sonne juste, on comprend à la fois ses soucis, ses réflexes de femme abandonnée, son attachement à son jeune adolescent de fils : elle ne voudrait pas qu'il souffre du contexte de la séparation, elle veut se le garder. Pour moi, un récit prenant, lu avec intérêt et plaisir.
Emilia : situation matérielle et psychologique différente, mais elle aussi entre en contact avec le fameux Guil. Les attentes du lecteur, qui connaît le scénario d'après l'aventure précédente, induisent une observation attentive de celle qu'il considère comme une victime : tombera-t-elle ou non dans les pièges précédents ? On la prend en pitié sinon en affection.
Jusqu'ici tout allait bien, mais le troisième épisode m'a déçu, introduisant une nouvelle femme, et une enquête de police. On a un sentiment de déjà vu ou lu (que l'auteur présente au futur simple car programmé d'avance) !
Des longueurs, l'ensemble m' a paru diffus et confus. L'intérêt initial est retombé ; J''en veux à l'auteur de me fournir des clés que je n'attendais pas, sur le récit, mais rien sur le comportement de Guil, qui rest inexpliqué.

Excellent polar construit autour de trois femmes, deux cadavres et un suspect.
Quel plaisir de lire un polar de cet acabit !!

Trois rencontres, deux cadavres, un suspect. Ce qui caractérise le plus ce roman, c'est la douceur. Une douceur en fin de compte traîtresse, ce qui tendrait à démontrer qu'il n'y a pas besoin d'hémoglobine, de scènes violentes, pour rendre une atmosphère angoissante.

il écrit bien Mishani, très bien même. Et il sait raconter des histoires alors lisez le et je ne raconte pas l'histoire.