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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫ Alors comme un tueur, il a réglé son heure
Assis sur les genoux, ultime seppuku ♪

Le soleil et l'acier. La fascination qu'a pendant longtemps exercé ce titre sur moi ! (oui parce que je suis fascinée avec pas grand chose) Je me demandais bien quel genre de métaphore ou de secret d'alcôve ou de je ne sais quoi mais qui pourrait bien avoir quelque chose du somptueux Rashōmon de Kurosawa se cachait derrière un titre aussi banal en apparence mais oh, on va pas se faire avoir, c'est Mishima hein, rien de simple, jamais, chez lui.
Et donc voilà, je l'ai enfin lu et on peut dire que la réponse n'est pas exactement à la hauteur de l'attente puisque le soleil est la métaphore de l'astre incandescent autour duquel gravite la Terre tandis que l'acier est celle de la fonte qu'on pousse, tire et soulève dans des salles spécialisées.

Bref, plus premier degré, tu meurs ! Ce titre n'est rien d'autre que les ingrédients principaux du régime bien-être vanté par Yukio Mishima.
Enfin, régime "bien-être" ayant pour seul but la bonne préparation au romantique voyage vers le non-être parce que le doublé bronzette-musculation n'a pas pour Mishima vocation à faire le kakou, l'été, sur les plages de Miyakojima mais bien celui de se présenter dans la mort sous le meilleur aspect physique possible, par respect.
Pour lui il est inimaginable de mourir trop gras, trop maigre ou mal foutu de quelque façon que ce soit.
On ne peut d'ailleurs que louer cet engouement pour le culte du corps qui nous a permis de connaître son oeuvre car nul doute que sans cette ferveur esthétique il se serait suicidé bien plus tôt, peut-être même dès sa déstabilisante rencontre, enfant, avec une représentation du Saint Sébastien agonisant criblé de flèches, souvenir ému sur lequel il revenait déjà longuement dans sa Confession d'un Masque.
Heureusement, se sculpter un corps idéal, ça demande du temps.

♪ ♫ Un fidèle s'est levé, le sabre a tranché
La tête du guerrier, qui s'est mise à rouler ♫

A la chair et à l'enveloppe corporelle, Yukio Mishima y oppose l'esprit car, il nous le certifie, chez lui la connaissance des mots (le moi) lui est venue avant la connaissance du corps (sorte de verger entourant le moi) et la conciliation des deux, à priori impossible du fait de la nature même des mots : corrosifs, nocturnes et égotiste qui semble incompatible avec l'entretien du corps qu'on offre en spectacle (pas les nombreuses photos de Mishima posant torse nu et musculature en avant qui contrediront le propos) et l'honorable chair suante et exténuée.

♫ Aujourd'hui que tu es mort, tout le monde y pense encore
L'acte spectaculaire, t'a rendu légendaire ♪ ♪

Récit introspectif parfois un peu confus (ou alors c'est moi ?) du fait des multiples directions prises quelquefois toutes en même temps mais qui nous offre malgré cela une clef fort utile à la compréhension de l'oeuvre du grand écrivain japonais en général et de son illustre suicide en particulier.
Un auteur qui semble ne jamais finir de surprendre et de... fasciner.

♫ ♪ Aujourd'hui t'es plus rien, tu restes l'écrivain
Les héros de tes bouquins suivent les mêmes destins. ♫ ♫
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Clairement un livre où je me suis retrouvé du point de vue de l'auteur, un bijou littéraire comme j'en ai rarement lu. Yukio Mishima à cette pâte qui m'a fait lire le livre (tout comme confessions d'un masque) d'une traite et raconté avec une simplicité et une écriture aérée. Je recommande ce livre à tout ceux qui ont besoin de motivations pour mener leurs projets notamment sportifs à bien .
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