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sur 483 notes
Grande fan du film des soeurs Wachowski... le film Cloud Atlas reste loin devant le roman à mes yeux en terme d'adoration. Mais est-ce que ça compte tant que ça ? J'ai tout de même bien envie de vous parler de ce roman qui est pour le moins intéressant.

J'ai beaucoup aimé le style de David Mitchell. C'est à ce jour le seul de ses romans que j'ai lu (même si j'en ai acheté deux autres qui attendent patiemment dans ma bibliothèque), mais je le trouve incroyablement original. Dans le film des Wachowski, six histoires se mélangent à travers des séquences, des plans et des scènes appartenant tantôt à l'une, tantôt à l'autre. Dans le roman de Mitchell, les six histoires sont là, mais forment davantage une sorte de mille-feuille (histoire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 6, 5, 4, 3, 2, 1). Ça fait beaucoup moins de noeuds dans le tête que dans le film. En tout cas je trouve ça très original pour un roman. Chaque histoire a un style et une forme qui lui est propre, le Journal d'Adam Ewing, les lettres de Robert Frobisher... etc. Certains styles sont plus agréables que d'autres, j'ai eu beaucoup de mal avec Mr. Cavendish (qui n'était déjà pas mon préféré dans le film) par exemple, mais j'ai adoré les lettres de Frobisher. En tout cas cette forme de roman donne une lecture vivante et ménage un bon suspense à chaque fin de partie.

À présent, parlons des histoires plus en détails. Les quatre premières, c'est à dire : le journal d'Adam Ewing, les lettres de Robert Frobisher, demi-vies de Luisa Rey et l'épouvantable calvaire de Timothy Cavendish sont relativement similaires à ce que j'ai pu voir dans le film des Wachowski. Étant donné que j'ai vu le film en premier, et qu'il y est particulièrement fidèle, j'ai trouvé cette partie de la lecture un peu fade, spécifiquement pour les parties trois et quatre que j'aime un peu moins que les deux premières. Je pense toutefois que si j'avais découvert le roman, j'aurais davantage apprécié. Comme ça n'est pas le cas, au milieu des jérémiades de ce cher Cavendish, j'ai bien cru que j'allais délaisser ce livre (au moins pour un temps) car c'est difficile de s'intéresser quand on a l'impression de déjà tout connaître (et puis ça faisait déjà plus de 200 pages que j'y étais). Heureusement, j'ai tenu bon.

Les deux histoires du milieu (partie cinq et six donc) sont elles très différentes de ce qu'il se passe dans le film, ce qui a grandement ravivé mon intérêt. Mais... je les ai trouvée moins bien que celles présentées dans le film. L'oraison de Sonmi-451 perd un peu de sa superbe à mes yeux. Au sein du roman, Sonmi est un personnage plus complexe, bien moins facile d'accès pour le lecteur, et dont la fin tragique sonne sans gloire contrairement au film. Elle qui véhiculait un message d'espoir et de paix malgré son destin, elle semble ici seulement une victime de plus, dans une société à laquelle il faut se résigner. Voilà, le roman porte beaucoup moins d'espoir, moins de triomphe pour ses personnages, ils sont davantage liés dans leurs malheurs, je préfère le côté positif et grandiose de Cloud Atlas film.

Enfin, Zachry, dans la dernière partie, est noyé dans une histoire bien plus vaste que dans le film (j'imagine que cette partie a beaucoup été changée notamment à cause des moyens que cela aurait demandé de la reconstituer). Il y a toujours Meronyme, et le début de son histoire est assez similaire, en revanche la fin... m'a laissée totalement perplexe. Il y avait beaucoup moins de sens, je n'ai pas tellement compris où l'auteur voulait en venir avec cette dernière histoire... sans compter que [attention au spoil], c'est Meronyme qui porte la tâche de naissance, et non pas le narrateur (Zachry), comme pour les cinq autres histoires. Bref, là encore, j'apprécie davantage ce qu'ont voulu faire les Wachowski, en essayant de lier davantage le sens de chaque histoire (et même de toutes les histoires entre elles), tandis que le roman propose plutôt simplement de montrer un lien plus ou moins fort de chaque histoire sur la suivante.

Si j'essaie de regarder le roman dans son ensemble, j'ai l'impression qu'il parle surtout de l'asservissement, ou même de l'esclavage. En tout cas c'est un thème qui revient beaucoup. Ce serait plutôt une sorte de réflexion sur l'homme, qui malgré les siècles et les contextes, établi éternellement le même genre de société, où une partie de la population va se faire écraser et servir pour qu'une autre partie vive mieux. le fait que les histoires soient liées est quelque chose que j'apprécie, mais j'y vois moins de sens dans le roman de David Mitchell, les liens me paraissent moins évidents.

Pour conclure, j'ai donc trouvé que le roman avait globalement moins de sens pour moi, mais ça n'en reste pas moins une belle et grande oeuvre, innovante, originale, et pleine de poésie. J'ai eu quand même du plaisir à retrouver certaines de mes répliques préférées du film, désolée de ne pouvoir en faire abstraction Mr. Mitchell.
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Comment l'humanité tourne en rond. Plusieurs histoires éloignées dans le tems et l'espace avec cependant des points communs.
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Quel roman extraordinaire, d'un humour caustique à la british et d'un souffle fantastique!
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Je ne connaissais pas ce roman avant la sortie de son adaptation cinématographique. A écouter les avis assez divergents, j'ai préféré le lire avant. Alors, pas de séance ciné mais un petit passage par le salon du livre 2013 m'a permis de le mettre dans ma PAL et de rapidement l'en sortir.
Que vous dire sur ce roman ? Non pas qu'il soit compliqué à lire, ce que je craignais. Bien au contraire. Mais il est dense. On croise plusieurs personnages et plusieurs histoires, chacune s'interrompant pour faire place à la suivante, avant de recommencer, un peu comme les poupées russes gigognes. Au premier abord, on pourrait croire qu'il n'y a aucun lien entre elles.
La première est celle d'Adam Ewing, notable qui traverse le Pacifique et quitte la Nouvelle Zélande pour retourner à San Francisco. Au milieu d'une phrase, alors qu'on commence à bien être plongé dans l'histoire, on arrête tout et on entame la deuxième histoire.
La deuxième histoire, donc, est celle de Robert Frobisher qui se met au service de Vyvyan Ayrs, un vieux compositeur de musique, en Belgique.
La troisième histoire est celle de Louisa Rey qui cherche à mettre en pleine lumière ce qui pourrait être le scoop de sa carrière de journaliste.
La quatrième histoire est celle Timothy Cavendish, un vieil éditeur qui est obligé de fuir la menace d'un auteur peu satisfait de ses services.
La cinquième histoire est celle Sonmi 451, factaire élevée et porte-parole de toute une population.
La sixième histoire, l'histoire centrale et la seule à ne pas être interrompue, est celle de Zachry, un gardien de chèvres qui va voir son monde bouleversé par la tribut ennemie.
L'auteur adopte une narration, un vocabulaire et un style différents pour chaque histoire. Chaque personnage a une personnalité propre et vraiment différente également, malgré une marque sur la peau en commun. Et si les histoires semblent séparées, le lecteur se rend vite compte qu'il y a un lien entre toutes, qui suivent un fil chronologique, allant de 1850 à un futur assez éloigné. le héros de l'histoire est toujours en lutte. Son destin le porte à partir en quête : d'une autre civilisation, d'une oeuvre musicale, d'un scoop journalistique, d'une échappatoire ou d'une destinée. Quelque part, n'assiste-t-on pas à la même histoire qui se répète ? Celle de l'humanité qui va à sa perte ? Celle de la soif de pouvoir dont l'homme semble être l'esclave, et qui ne peut que mener à la destruction ?
"A l'échelle d'un individu, l'égoïsme enlaidit l'âme ; à l'échelle humaine, l'égoïsme signifie l'extinction."
Dans cette optique, tous les récits forment alors un ensemble cohérent, comme dans un orchestre où chaque instrument trouve sa place, pour reprendre le langage de Frobisher. Chaque histoire ne fait que mettre en abîme celle qui suit, simple prolongement assez logique au final.
Tout cela s'enchaîne à merveille et construit une saga qui se dévore, même si j'aurais aimé un lien un peu plus évident entre chaque récit. Un petit peu redondant sur la fin également, mais on ne lit pas ce type de roman et sa construction si originale tous les jours, alors je ne peux que vous le conseiller.
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J'ai découvert avec le film. J'avais adoré cette histoire très originale ni ne rentre dans aucun genre particulier, pour la simple et bonne raison qu'elle met à point d'honneur à varier les styles !

Ce roman, c'est le destin de 6 personnes liés au fil des générations par une étrange marque de naissance en forme d'étoile. Mais s'il ne s'agissait que d'une marque corporelle… non ! En fait chacun à leur façon, les personnages principaux vont essayer de changer le monde ou en tout cas de bouleverser les préjugés, d'aller là ou personne n'osait aller avant eux.

C'est un véritable pavé. J'adore. Mais ça peut faire peur. A tous les réticents je dirai que vous n'aurez pas l'impression de lire un roman mais six d'un coup ! L'auteur varie tous les styles et tous les genres, s'adaptant à l'époque dont il est question. Car on n'écrit pas de la même façon en 1850 (date approximative de la première histoire, celle de Jonathan Ewing) et en 2300 et des brouettes (dernière histoire, post apocalyptique). Vocabulaire, tournure de phrase, personnalité du héros (droit, discret, volage, audacieux, réticent, arrogant, culoté, etc. ) tout est adapté pour donner à chaque historiette son identité propre.

L'auteur donne aussi différents tons à chaque aventure et il manie tous les genres à la perfection : on commence par un récit de voyage, puis on enchaine avec un romance dramatique, une enquête policière, une comédie (ma préférée !), de la dystopie et on finit par du post-apocalyptique.

Les histoires sont emboitées les unes dans les autres, comme des babas russes. le livre est en forme de miroir : au milieu de chaque histoire, ça coupe et on enchaine sur la suivante. Pile au moment le plus intéressant bien sûr. Il faut donc attendre la dernière page pour connaitre le fin mot de l'aventure de Jonathan Ewing.

Même si chaque histoire semble indépendante l'une de l'autre et avoir son style propre, les liens entre chacune d'elle sont ténues. D'ailleurs chaque histoire est racontée et « léguée » d'une façon ou d'autre autre pour être retrouver plus tard dans l'histoire suivante. J'ai d'ailleurs aimé le fait que l'auteur choisisse un support de « transmission » différent à chaque fois. On a donc un journal de bord pour Jonathan Ewing, qui sera retrouvé et lu par Robert Forbisher, le musicien qui relatera ses aventures à son seul véritable amour dans des lettres. Lettres qui seront découvertes par la journaliste Louisa Rey lors de son enquête. Les découvertes de cette dernière seront relatées dans un manuscrit transmis à Timothy Cavendish pour l'éditer. Les aventures de ce vieux bonhomme seront quant à elle portées à l'écran et visionnées des années plus tard par la serveuse (presque) automate Sonmi -451. Zachry et Meronym pour leur part mettrons la main sur l'enregistrement du discours final de cette dernière. Et pour finir, l'histoire de Zachary sera racontée sous frome de témoignage oral aux petits de sa tribus.

Je le disais plus haut et j'insiste sur ce point particulier de roman car il fait sa force : les personnages « du destin » semble être liés entre eux par une force invisible, comme s'ils étaient des réincarnations successives. Plus que leur motivation à faire changer les choses, ils ont parfois des visons ou des sensations de jà vu de certaines scènes… que leur « double de destin » a vécu ! Et bien sûr, il y a cette fameuse musique, « Cartographie des Nuages », composé par Robert Forbisher si envoutante et profonde !

Je tiens tout de même à préciser que pour ceux qui ont vu le film il y a certaines différences assez notoires. Notamment l'âge de certains personnages principaux. le cinéma a enjolivés certaines choses (ne vous attendez pas à une histoire d'amour à Neo Séoul) mais reste sur d'autres très fidèle allant jusqu'à retranscrire presque mot pour mot des dialogues !

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J'ai passé un très bon moment avec ce livre si particulier qui m'a vivre des aventures très différentes les unes des autres et éprouver beaucoup d'émotion. J'ai aimé tous les personnages et apprécié leur histoire, chacune pour une raisons différentes. Tous essayent de changer le monde ; tenter l'aventure LA grande, là où personne n'est jamais allé avant eux. C'est comme un cycle qui se répète et une mentalité d'acier pour chaque personnage que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Petite préférence pour l'histoire de Timothy Cavendish où je me suis tordue de rire (bien que ce soit celui qui ait le moins fait pour « l'humanité » parmi les héros. Je conseille le vivement.
Lien : http://lecturesduneguenon.wo..
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Comme un sextet où chaque instrument jouerait séparémment avant d'empiéter les uns sur les autres, le roman de David Mitchellnous invite à suivre une par une les histoires de 6 personnages à travers le temps: David Ewing notaire américain qui navigue dans les mers du Sud, Robert Forbisher, musicien anglais fils déshérité d'un lord anglais réfugié en Belgique auprès d'un musicien connu, Luisa Rey journaliste américaine equêtant sur un complot dans l'énergie atomique, Thimothy Cavendish, éditeur anglais enfermé contre son gré dans une sévère maison de retraite , Son-Mi 451clône génétiquement modifiée afin d'être serveuse -esclave dans un fast-food coréen du futur proche et Zachry, jeune paysan d'après la chute de notre civilisation. Six personnalités qui devront faire face à des épreuves plus ou moins rudes; six destins qui s'entrecoupent avant de reprendre en deuxième partie du livre. six vies qui nous interrogent sur notre rapport à la civilisation, au progrès, au temps qui passe, sur les éternels travers de l'humanité et sa soif de pouvoir jamais satisfaite. Quelles société voulons-nous? Sommes-nous prêt à être les gouttes d'eau dans l'Océan qui refusent l'esclavage parce qu'un océan est composé de millions de gouttes et qu'il faut bien commencer quelque part? Ou bien accepterons-nous, par peur de perdre nos privilèges, que les plus faibles soient asservis?
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Très bon roman choral où s'entremêlent plusieurs histoires, suffisamment riches et indépendantes pour se suffire à elles-même, et qui auraient même pu être éditées séparément. Et pourtant ces histoires se complètent pour parvenir à raconter une même histoire, celle de la civilisation humaine dont l'évolution est en proie à deux forces qui s'opposent : l'asservissement des hommes et leur capacité à s'entre-aider. La civilisation porte en elle à la fois les ferments qui peuvent amener à sa destruction et ceux qui, au contraire, favorisent le progrès social. Chaque histoire est liée à celle qui la succède dans le temps par différentes voies de transmission, écrite ou orale.
Un récit qui illustre l'histoire de l'homme en train de s'écrire grâce aux actions et aux vies des individus, qui nous rappelle que notre époque, dans toute sa complexité, est le résultat de ces actions individuelles successives, que l'évolution humaine repose sur notre connaissance du passé et notre vision du futur.

Chaque histoire a son propre style, ce qui lui confère plus d'authenticité et permet de mieux l'encrer dans son époque, au risque de donner à l'oeuvre finale un côté patchwork ou d'amener à penser que l'auteur aurait pu seulement souhaiter démontrer sa dextérité (même si celle-ci est manifeste). Certaines histoires sont drôles (celle de Cavendish a un ton délicieusement ironique), d'autres touchantes (comme celle du musicien passionné Robert Frobisher). La moins convaincante est peut-être l'histoire d'espionnage de Luisa Rey en guerre contre l'industrie nucléaire. Si l'auteur maîtrise le roman historique, il semble avoir plus de difficulté à manier le récit d'espionnage, mais, heureusement, personne n'est parfait.
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Bel exercice de style.
So what ?
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Cloud Atlas est mon roman préféré. Je le trouve captivant du début à la fin.
Les personnages sont uniques et tellement bien dépeints. J'avoue mon petit faible pour Frobisher et Sonmi.
Mais surtout, Cloud Atlas nous fait réfléchir au détour de passages magnifiquement écrits et d'une remarquable beauté. On pourrait écrire un recueil entier de citations tirées de ce roman tellement les passages nous font réfléchir.
Et pour tout ceux qui ont vu le film, comme tous les films inspirés de romans, le livre est tellement plus complet... foncez !
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Pfff !
Que c'était laborieux !
Si la forme était originale, le fond lui beaucoup moins : trop moralisateur, trop clichés.
Tout y passe !
Enfin bref... Quel temps perdu !
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