Vestiaire de l'enfance

Déçu comme souvent par les romans de Modiano. Dans ce roman-ci il ne faut pas chercher à lire Modiano comme un auteur ordinaire. Son écriture est labyrinthique et floue à la fois. Seul le soleil du pays où se trouve le personnage amène de la clarté. La narration a toujours un air de ne pas y toucher, partant de détails insignifiants pour tisser un toile d'une rare cohérence dans la complexité humaine.

j'étais nerveuse un jour, et j'ai commencé ce livre par hasard, dans la maison, voiture, en marchant, jusque sentir la boule de nerf se détacher de moi. Je voyais de la douceur mélancolique, une poésie transparente puis, moi calmée, les yeux désaseptisés redevenus foudre, je découvrais un autre livre. Une impression de bouger physiquement mais ne jamais rien atteindre, courir dans une ville située nulle part, le refuge bullaire que tous s'interdisent d'éclater, totalement et asphyxiant.

Dans un pays méditerranéen indéterminé, hispanophone et cosmopolite, un français exilé écrit des feuilletons radiophoniques avec régularité et sans passion. Pourquoi l'exil ? On ne sait pas, mais quelque lourd secret l'a contraint à changer de nom. Il est protégé par un étrange chauffeur garde du corps qui l'attend chaque jour, cadeau d'une riche Américaine décédée dont on ne sait pas grand chose. On pourrait faire des pages avec ce qui est mystérieux et inexpliqué.
Pour le reste, Jimmy Sarano rencontre une jeune femme avec un sac en paille, Marie, et lui revient en mémoire, une petite fille du passé. Petit à petit, les souvenirs reviennent.

Modiano, quoi !