Regarde-les danser

" Il était une fois un palais où régnaient la fête et la décadence, et à la tête d'elles, une reine insouciante... jusqu'au jour où le Masque de la mort rouge vint semer la peste, le chaos et la terreur. " Ce film, Léon, petit garçon rêveur et solitaire, le connaît par coeur. Il le visionne chaque fois que sa mère, Julia, actrice encore méconnue y jouant le premier rôle, s'absente. Ce qui arrive de plus en plus souvent avec les castings qui s'enchaînent... Les nouveaux rôles que Julia décroche, et les contrats juteux qui les accompagnent, semblent repousser les murs de leur espace de vie : du lit partagé dans un petit studio, à la belle maison, jusqu'à l'immense villa labyrinthique que Léon explore pour tenter de tromper l'ennui. Si les jeux ne manquent pas, Léon n'a qu'une seule idée en tête : retenir sa mère qui lui échappe constamment...


Premier coup de coeur de l'année 2024!
D'abord il faut saluer la beauté de cette Bd nous replongeant dans l'univers de Roy Lichtenstein , un monde beaucoup trop coloré par rapport aux émotions du petit garçon .
L'histoire est absolument tragique tout au long des pages du livre on a envie de soutenir Léon qui a une mère de plus en plus absente et des jouets à n'en plus finir trop présents. La cause: la starification de sa mère.
La narration mêle plusieurs sujets et angles d'interprétation mélangeant l'univers du masque de la mort rouge, célèbre roman d'Edgar Allan Poe, qui fut le premier grand rôle de sa mère, les points de vue de Léon qui sont exacerbés par la grandeur et même l'on peut dire la décadence d'une villa beaucoup trop grande. le final est magistral car on comprend que le personnage du masque rouge de la reine dans le film c'est dans la réalité Léon pour Julia.
Dans le masque rouge le film, cette représentation de la mort qui apparaît nébuleusement dans cette fête renvoie à la reine son abandon de son peuple et par conséquent ses fautes ses péchés.Dans la bd Léon devient cette personnification des péchés de Julia .
En résumé une très belle oeuvre empreinte d'onirisme et de psychédélisme, prêt à toucher le coeur des âmes sensibles

Julia, la mère de Léon, assume le double rôle de parent et d'actrice. Un jour, sa carrière prend un nouveau tournant et Julia prise pour un rôle qu'elle n'osait espérer, va être de plus en plus sollicitée. Cette évolution va affecter non seulement sa vie, mais aussi celle de Léon. Au fil des absences de Julia, de plus en plus longues et nombreuses, leur petit appartement va se transformer pour devenir une maison de plus en plus spacieuse, mais également empreinte d'absence, d'ennui et de solitude.

« Je m'en fiche, moi, d'avoir une vie facile. Tout ce que je veux, c'est ma maman ! ... Si je n'ai pas ma maman, je n'ai rien... »

L'histoire se déroule à la frontière de l'imaginaire et de la réalité, explorant la complexité d'une relation mère-fils, les dynamiques familiales, l'enfance, l'absence, ainsi que les peurs et les cauchemars. Elle aborde aussi des réflexions sur la célébrité, l'ascension professionnelle, le luxe, la vie nocturne et la quête de reconnaissance dans le milieu artistique.

L'histoire est moderne, atypique, déroutante et intrigante, où se mêle un univers fantastique. Graphiquement, nous avons aimé nous perdre dans cette ambiance colorée, mystérieuse, riche et merveilleuse. Cette bande dessinée est une invitation à se laisser emporter, à errer et à se perdre...

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