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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Avec ce livre, je suis allé de surprises en surprises. Je précise, de bonnes en mauvaises surprises. Dommage, quand il existe tant d'excellents ouvrages en librairie ou en bibliothèque ! Pour tout avouer, j'ai même été tenté de refermer ce livre dans les pages 170-180 (le livre compte 302 pages), en plein épisode « Kama Sutra » : c'est tout dire !

L'avant dernier chapitre (« Encore un mois, encore un an ») rachète un peu le tout : voici enfin le moment où Hélène prend la plume et raconte avec simplicité sa vie sentimentale et amoureuse. Courant d'amant en amant, déçue par les uns comme par les autres, elle s'épanouit enfin à 50 ans entre les bras de William « adorable, comme à son habitude, [répondant] avec son accent anglais de petit garçon qui ne comprend pas la question que le professeur vient de lui poser ». La note finale de ce chapitre vous attristera : à 50 ans, Hélène « sait [enfin] comment être heureuse parce qu'elle connaît les pièges de la vie ». C'est heureux pour elle, mais sa jeunesse est derrière elle. Quant à son avenir, lisez la suite.

Le dernier chapitre (« Épilogue : Je t'aime ») est franchement pénible. Hélène est décédée à l'âge de 62 ans. Yann Moix ne nous épargne rien : « décrépitude », « cimetière de Montargis », « cortège », « fourgonnette couleur de suie », « Totengräber » (fossoyeurs en allemand), « dépouilles », « souvenirs de glaise » … Cette danse macabre s'achève dans la nécrophilie : Nestor (en fait, Yann Moix) « touche le bois du cercueil » avant de déposer un baiser sur « la face immobile », sur « le masque blanchâtre et sec d'Hélène [qui a] la fixité des choses définitives ». Les « lèvres [de Nestor] baisent maintenant la verdure de [la] muqueuse dissoute » alors que lui revient en tête l'image du squelette et des os d'Osiris.

Que dire du reste du livre ?
Si vous aimez la pornographie, le verbe cru et l'image des corps en chaleur, alors vous serez servis : « Hélène est une véritable experte en matière de fellation. Extirpant le cône lumineux de la moite chaleur du slip, elle en épluche la corolle d'ivoire, caressant d'abord de la main les veinules gonflées d'un rouge brillant très pur. Des lèvres ensuite, doucement, mais sûrement, elle humecte la fleur pastel en forme de flamme. La langue foudroie la tige, en mouille de salive toutes les façades. […] Sa belle vigueur maintient la dragée haute … ». N'en jetez plus ! C'est vulgaire, voire obscène et on est à mille lieux du talent déployé par Patrick Grainville dans « La caverne céleste ».
Si la scatophilie et la coprophagie ne vous répugnent pas, vous serez passablement éblouis : « le trou d'Hélène a la rondeur du cercle. Emmerdé de taches crépusculaires aux pourtours, il a la gueule bouillante d'une lune posée sur la moire du lac à minuit. […] Il expose ses croûtes, sa matière en strates séchées superposées. […]. Avec l'ongle je gratte un peu, je sculpte, je crée des formes auxquelles le hasard n'aura pas songé. Je raye la couche excrémentielle … Je lape et déguste les desserts ignobles … ». Amis de la poésie, bonsoir !
Pour le reste, soyez indulgents surtout si vous êtes experts-comptables ou cadre dans quelque entreprise que ce soit, ou même retraité. Aux premiers, Nestor, jalousant leur réussite et leur pouvoir, envoie piques sur piques. Il voue les seconds aux gémonies dans la mesure où les cadres représentent pour Yann Moix un pur produit d'une société ouvertement dénoncée comme haïssable (lisez ce qu'il dit à propos des émissions de télés, des chanteurs de variétés, des soirées gloubi-boulga destinées à infantiliser les masses). Quant aux retraités, qui courent - sur le tard et pour quelques années encore - après le bonheur, Yann Moix les rabaissent au rang de quasi-cadavres, déambulant au milieu de la belle jeunesse, affichant outrageusement leurs trognes et leurs souvenirs d'un autre temps.

Le début du livre est séduisant (j'ai indiqué qu'il y avait de la surprise dans l'air). Avec sa sensibilité à fleur de peau, Yann Moix nous plonge tout de suite dans un univers de sentiments poussés à l'extrême. Son inventivité en matière de vocabulaire n'est pas sans rappeler les bonnes pages de Rabelais : il y a du souffle et de la puissance évocatrice dans ces lignes. Mais au fil des chapitres, la fièvre qui habite Nestor (il ne vit que pour admirer Hélène et en faire sa femme) se mue en une passion obsessionnelle : on quitte l'idéalisation de l'enfance heureuse de Nestor, enfance passée aux côtés de la petite écolière, pour s'en aller vers du harcèlement et de la filature amoureuse, Nestor poursuivant sa belle sans relâche, à tous les âges de sa vie et dans toutes les situations. En avançant dans votre lecture, vous serez probablement gênés par le portrait féminin d'Hélène, non pas tant par sa précision que par son angle d'approche : pour Nestor, Hélène n'est qu'un corps sans caractère, sans personnalité, décérébré. Bref, une nature morte au service de l'homme. Une folie qui met mal à l'aise, surtout si on y ajoute le côté névrotique de l'histoire.

Au final, ce livre ne se lit pas comme une offrande. Certes, l'écriture est intéressante et assez originale, mais la légèreté du scénario, l'absence de suspense, l'outrance de certaines descriptions, la dénonciation injustifiée de certaines pratiques sociétales, la femme fantasmée et idéalisée comme pur objet du désir masculin, la froideur du propos et les répétitions (en boucles infinies et névrosées) des mêmes mots et des mêmes expressions affadissent voire enlaidissent l'ouvrage. Vous avez entre les mains une curiosité dont vous pouvez tenter la lecture … en diagonale.
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Hector a 12 ans quand il rencontre Hélène et qu'il décide qu'elle sera la femme de sa vie. Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, il y a des passages intéressants, agnifiques, mais si eu en compraison du reste. Mais surtout, que dire de cet auteur ?
Comment peut-on gâcher un talent pareil dans une telle débauche de sexe, de dégueulasserie, de vulgarité ? Les chroniqueurs de la littérature disent que c'est un chef d'oeuvre et j'en reste pantois. Bien sûr, Yann MOIX est brillant, intelligent, doté d'un style certain (que je n'aime pas, mais bon...), oui c'est vrai. Mais je suis sorti littéralement dégouté de cette lecture. Certains pasages sont à la limite du supportable et je me demande ce qui peut se passer dans la tête d'une personne "normale" pour écrire de pareilles insanités. Je ne suis pas pas une oie blanche, je tiens à le préciser, non plus qu'un défenseur d'une quelconque morale, mais j'ai des limites et elles ont été franchies.
A vomir.
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