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3,23

sur 179 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ce livre est une claque! Je suis incapable de dire si je l'ai aimé ou non. Je lui ai attribué deux étoiles mais vu qu'il résonne en moi après lecture, peut-être en mériterait-il plus.
Cette simple lettre d'amour est surtout celle du désamour. Mais elle est aussi une véritable dissection du sentiment dans son état le plus primitif. Débarrassé des fioritures, de l'altération littéraire qui l'accompagne généralement l'amour est présenté dans sa vérité la plus cruelle voire abjecte. Vous l'aurez compris Yann Moix livre ici une confession plus qu'intime, il se donne à voir dans sa nudité la plus crue, avec une délectation certaine dans l'exercice. Il ne s'en cache d'ailleurs pas et réussit ce tour de force en s'appuyant sur la littérature (proustienne notamment) alors qu'il décrie tout ce qu'elle a de plus trompeur et charmeur. Citer les artifices pour en user, en abuser...
Il y a dans cette lettre du cynisme (bien qu'il s'en défende) mais aussi certainement de la lucidité, un regard pertinent sur les diktats de la société, qu'on le veuille ou non, surtout que ça nous plaise ou non.
Quelques petites citations permettent de donner le ton: " "Pour le sexe, je préférais la présence des femmes ; pour les sentiments, je préférais leur absence." ou encore : ""Un homme, quand il aime, aime toujours déjà ailleurs ; il appelle "femme de sa vie" la prochaine femme qu'il rencontrera – il vaque de brouillons en brouillons. La définitive, pour lui, est incessamment la suivante. […] Aimer un homme, c'est fabriquer un infidèle."
Voilà, maintenant si vous ouvrez ce livre, vous savez à quoi vous en tenir!!!
Toutefois, malgré la vigueur et l'originalité de ce texte, je suis déçue par la fin. Il me semble que l'auteur en nous livrant une autre partie de lui-même à chercher à s'excuser, à légitimer ses pensées. Il y a un retour dans ce romantisme tant décrié qui amoindrit voire contredit tout ce qui a été dit auparavant. Tant qu'à se montrer dans sa plus grande vérité autant l'assumer jusqu'au bout! A moins que tout cela ne soit qu'un effet littéraire dont je n'aurais pas saisi le sens...A vous d'en juger!
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Après Naissance , roman gargantuesque, à l'écriture prolixe, plus de mille pages toujours dans ma bibliothèque en sommeil après plus de cent pages soporifiques à la verve effervescente Yann Moix dans ce nouvel opus plus court Une lettre d'amour explore l'amour pour le disséquer au vitriole.
Le titre est plutôt trompeur, cette lettre est surtout un prétexte pour une biographie de l'amour du narrateur. l'auteur de cette lettre, Yann Moix, livrant sa philosophie de l'amour avec ses expérience passées.
Yann Moix aime les aphorismes, se délectent avec acidité de ces mots assassins, combattant dans l'ombre les idées reçues, Don Quichotte des infidèles, narcissique de sa mégalo, collectionneurs de femelles, crie sa frustration de ne pas savoir aimer pour se perdre dans un délire de psychopathe.
Yann Moix aime se livrer, sans pudeur, sans timidité qui est sienne, rédige une lettre fausse d'amour pour se parfaire dans la dissection des sentiments celui de l'amour que porte un homme à une femme ...

"Dès une femme aime un homme, elle fabrique un infidèle"

Cette citation résume la moralité et la cruauté de l'amour pour l'homme selon Yann Moix, faible dans la chair, entasse les conquêtes conséquence de cette société de débauche .
Racontant en filigrane cette aventure terminée avec cette femme, muse de cette lettre, puis son constat sophistique de son non amour avec une malice machiste de cette conquête tant faussement aimé pour se liquéfier avec brutalité vers un amour ancien - cet amour interrompu de jeunesse - brisant cette déclaration de non amour ...

Un roman sans saveur
L'écriture reste le meilleur de cette lettre sans sentiments ....
Déçu fortement

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Très décevant. On a le sentiment de lire un exercice de style dont le propos est complètement déconnecté de la réalité. Rien ou presque n'est crédible et la lecture est poussive. Dommage car j'apprécie pourtant Yann Moix.
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Une simple lettre d'amour confirme l'image que j'ai de Yann Moix en regardant ONPC de Laurent Ruquier : il maîtrise parfaitement et joliment la forme de notre langue française.
Forcément, quand je précise "la forme", c'est qu'en général, mon opinion sur le fond diffère.
Effectivement, cette lettre de "rupture" d'un jeune homme de vingt-sept ans révèle sa nature déplaisante de pervers narcissique (terme à la mode que je nomme plus communément "tordu"). Plus on avance dans cette lettre et plus le discours de ce jeune homme tourne autour du sexe, comme s'il se sentait obligé de justifier ce bas instinct qu'est son appétit sexuel.
Le dernier chapitre a beau donner une explication sur sa personnalité peu recommandable, elle n'excuse rien.
Décevant donc. Je ne suis pas sûre de relire du Yann Moix...
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Yann Moix n'y va pas par quatre chemins. Pour évoquer l'amour, ses frasques, ses phases successives, sa grande labilité ; il tergiverse et adopte le procédé d'une « lettre de… » dans l'espoir peut-être(je ne suis pas convaincu qu'il soit homme à avoir des espoirs fondés) de rallumer une sorte de paix des sexes.
A défaut, c'est la hache de guerre qu'il déterre. La lettre d'amour se transforme en brûlot, le schéma en décorrélation méthodique de l'autre. Il ne perd pas un instant à démystifier le pot-aux-roses d'amour et le leurre constitutionnel inhérent semble-t-il à ce sentiment. Là où chacun, chacune réclamerait à corps et à cris une vérité du ou des sentiments, force est de constater pour le narrateur – auteur que la tendance de fond serait plutôt à une imposture généralisée : chacun, chacune tenant sa posture, son rôle, son personnage dans ces hyménées de la séduction. Attention aux déconvenues !
Cela ne semblait pas un souhait premier, objectivé par quelque résolution pré-maïeutique, à grand renfort de préjugés – non, ce schéma passa au fil du roman pour être apparu rapidement suite à des réflexions et ce, dès l'adolescence du narrateur. On aurait peine à ne pas chercher dans sa voix celle de Yann Moix, dans ses prises de position radicales, que seule autorise une sortie de relation amoureuse, celle de l'écrivain à la ville. Misogyne, diriez-vous ? je ne pense pas que ce terme corresponde tout à fait au tempérament du besogneux locuteur du roman. Certes, il y va de diatribes contre la (les) femme(s), expose comment lui les consomme assidûment, comment il les délaisse tout aussi vite, mais… il tend à se justifier, à avancer des raisons. Comme tous les misogynes, diriez-vous ? non, il ne se contente pas d'argumenter, il prend et façonne, donne vie et matière à un système métaphilosophique : se trame ainsi sous nos yeux un sens critique, pas une passade insouciante et décousue d'elle-même. L'inconvenance le cède donc à la liberté de parole et à une opinion structurée ; un paradigme désenchanté.
Le locuteur a souffert, de trop, après avoir fait tant souffrir ses comparses féminines. Était-ce un juste retour de choses ? lui, le Don Juan, l'être dévolu au péché charnel dupliqué, reprisé, marcotté, dans le cirque d'évolution des particules humaines qu'est Paris, se voyait désormais fébrile et dépendant, exact au rendez-vous de sa vie mais déjà dans le savoir du poids que cette femme ferait peser sur lui. Yann Moix, c'est l'exergue de la quatrième de couverture qui le dit, considère que chaque femme aimante fabrique un infidèle. le personnage est plus souvent amoureux dans l'attente, dans une projection, une idéalisation de l'autre en absence que dans sa fréquentation quotidienne et bassement matérielle. le locuteur ne supportait pas que ses conquêtes s'alanguissent dans ses bras. L'homme aime celle d'après, éternellement repoussée – la fidélité est un crime – la femme est une promesse d'enfermement, toujours déguisée. Il tomba amoureux de telle jeune femme dans le roman au bénéfice du doute et, surtout, machisme invétéré, en vertu de son beau minois. L'auteur du roman reconnaît là quelques forces de la Nature contre lesquelles les assauts de la civilisation et de la culture ne peuvent rien. L'attirance est affaire de pulsion, d'instinct. Mais, il est troublant et déceptif de constater que l'écrivain ne fasse pas l'économie de lieux communs et de figures imposées pour en dépeindre les contours du théâtre amoureux. Il y aurait la femme-proie, les hommes-meute, la bataille (dé-)rangée, et plus avant dans la relation, la trahison du temps qui promeut le regret dans les coeurs, qui isole de l'intimité au profit de l'inimitié…
Très curieusement, la lettre passe en revue l'évolution d'un amour sale et rabougri : au sortir d'une relation qui a déjà pas mal bourlinguée, le propos tient donc en la peinture d'un différend existentiel, irréconciliable, entre les amants. D'une part, il y aurait l'incertitude de trouver l'autre, d'autre part, il y aurait la difficile identification de ses propres états d'âme et leur invariance dans le Temps. Peut-on faire coïncider deux états d'esprit sur la durée ?
Lieu et occasion de tous les extrêmes, l'amour se voit associé sémantiquement à des couples d'antonymes. Et dans une forme de prolongement de ce constat posé dès les premières pages du récit, l'amour expose le narrateur à ses climats radicaux.
Somme de sentences sur l'amour brutal, sur l'amour génital, moins sur l'amour marital, le récit n'en laisse pas de dépeindre une situation générale. Amants singuliers, mais pas trop, nos protagonistes dont seul un à la parole, témoignent de la difficulté d'être ensemble et de vivre pour soi, pour l'autre et pour l'extérieur. La femme du roman n'a pas d'autre passion que son couple, ce qui pour l'auteur passe pour un non-sens.

Drôle de roman que celui-ci qui dans le format un peu vilipendaire et centré sur le couple, royaume de la désunion, fait penser au Lit défait, de Sagan. le style de Moix explose à chaque page, sans toutefois faire de moi un converti. Les énumérations – longues – sont fréquentes, les comparaisons téméraires voire saugrenues, la poésie tant réclamée peine à surnager (name dropping des auteurs classiques…). En effet, hormis quelques morceaux de bravoure littéraire, le sujet caustique et délibérément charnel inclut comme un inévitable des descriptions truculentes et un langage cru. La poésie peut en être, cela va sans dire, surtout dans une conception moderniste, mais ce n'est pas le souci premier de l'auteur. le principal reproche que je puis lui faire c'est l'exposé d'atermoiements avant et dans le couple aussi connus… qu'éculés. Je ne vois pas la nouveauté sur la formation d'un ensemble amoureux comme je ne vois point l'intérêt d'une ‘fin heureuse' morale où… mais n'en disons pas plus, pour préserver l'intérêt des futurs lecteurs. Toutefois, l'Amour (honneur) est sauf !

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MOIX Yann : Une simple lettre d'amour (poche)
Une lettre de jeunesse écrite à un moment où le mâle ne perçoit la femme que comme un gibier ; réduite à son enveloppe charnelle. L'autre, dans cette histoire, n'existe que comme un faire-valoir ou un objet de coït. Une belle démonstration qui montre l'impasse ou conduit l'amour réduit à sa plus indigente expression, le désir physique.
Un style fleuri qui abuse un peu des adjectifs et parfois des mots savants (pas toujours adéquat), du latin : il y a l'idée d'en mettre plein la vue. Des phrases qui auraient mérité d'être allégées. Un cynisme outrancier. Mais on peut considérer que c'est quand même un écrivain.
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J'ai vraiment beaucoup de difficultés avec cet auteur. Durant toute cette lecture je suis passé d'un sentiment agréable à un sentiment franchement pénible. Certains passages sont très beaux et très bien écrits puis la seconde d'après on tombe sur un passage simplement caricatural et misogyne sans aucun intérêt littéraire si ce n'est de la provocation gratuite. L'idée était pourtant originale et c'est avec curiosité que je me suis plongé dans cette simple lettre d'amour mais l'effet est global est plutôt un sentiment d'irritation. Livre dispensable à mon sens.
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N'ayant jamais vraiment eu de la sympathie pour le personnage télé de Yann Moix, je me suis tout de même dit : « après tout, pourquoi ne pas tenter sa plume ». Ahaha.

Après une rupture appremment difficile, un jeune homme de vingt-sept ans adresse une lettre à son ex aimée, décidant de lui exprimer tout l'amour, pardon, toute l'amertume qu'il porte aujourd'hui à son égard. de la rencontre à la séparation, en passant pas les divers engagements dans un couple, l'amour est personnifié, analysé, disséqué, démembré.

Yann Moix est sans conteste un très bon homme de lettres; sa plume déverse un long flot de paroles dans un style acéré et amer. L'auteur maîtrise bien la plume et le verbe, pour sûr. Transparaît pourtant un personna pédant et égocentrique, et qui veut montrer au monde entier qu'il a eu bobo à cause de cette saleté de Cupidon qui lui a fait croiser la route de cette charmante demoiselle, qui a fini par piétiner son coeur d'une façon barbare et cruelle. Cepedant, m'arrêter au style et à l'humilité quasi absente de l'écriture serait plutôt superficiel, car je l'avoue, ce livre est loin de l'être. La lettre va au-delà de cracher du venin sur l'amour: à travers une narration et une plume cathartiques, on suit doucement la « convalescence » de ce jeune homme profondément (et sincèrement) blessé par son expérience amoureuse. Aigri jusqu'à la moëlle, le presque trentenaire expose ses blessures de guerre à travers d'innombrables formulations métaphoriques qui m'ont, j'avoue, séduite. Il a sans aucun doute un vocabulaire et une plume très riches, lui permettant de souligner encore plus sa douleur.

Et pourtant, j'ai été incapable d'éprouver de la sympathie ou une quelconque compassion à son égard. Résumant l'amour à une simple question de chair, de désir et de pulsion, son style acerbe et plutôt incisif colle bien à ce vécu et dépeint parfaitement cette déception et cette amertume qui semble l'avoir marqué à vie.

Bref, un écrit sombre et caractériel (à l'image de l'auteur?).
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