Comment décrire la peine d'un adolescent privé de mère lorsque son père est acusé d'assassinat ? Comment décrire sa douleur lorsque ce dernier d'enfuit, avouant par là même sa culpabilité aux yeux de tous ?
Ricou est encore jeune et doit alors prendre en charge sa famille, travailler, reprendre la place de son père, gabarier, sur les eaux de la rivière Vézère, qui rythme la vie du village. Mais il s'est aussi juré de retrouver son père et de le venger…
Livre poignant et magnifiquement écrit où on découvre comment on peut devenir adulte par les épreuves, dans les affres de l'adolescence. L'apprentissage par la force des choses des responsabilités et de la dure réalité de la vie hors du cocon familial.
Excellent livre.
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Lorsque le Biang disait « la rivière », il ne voulait pas dire seulement l’eau. Il parlait des saules et des aulnes, des algues et des herbes, abris des libellules, des insectes et des oiseaux. Il parlait des rochers, des anses calmes où les crapauds viennent frayer, des sources vers lesquelles remontent les écrevisses, il parlait d’un monde qui avait un sens, d’amont en aval, et où chacun, de l’algue à l’homme, avait sa juste place.
Ses yeux regardaient, sans trop le voir, ce monde flou et gris où il ne verrait sans doute plus jamais son ami. Un monde où il entendrait dire : « Est-ce normal qu’il défende si fort l’assassin de son père ? »
Dis, Miassou, dis, quand tu nous as tapé dessus quand on a dit ue le père… enfin, tu sais… Eh bien, nous, on a cogné tous ceux qui nous ont dit qu’il a tué le vieux monsieur.
Et Mélina, avec un sourire sauvage, approuvait.
Dis-moi ce qui se passe en moi ? J’ai mal et c’est presque une joie. Je veux tuer un homme.
Dis, Miassou, c’est vrai que le père est un assassin ?