Je vous dis que mon fils n’a rien fait de plus sage
Qu’en recueillant chez soi ce dévot personnage ;
Que le ciel au besoin l’a céans [ici] envoyé
Pour redresser à tous votre esprit fourvoyé
[...].
On ne peut faire rien, qu’on ne fasse des crimes
Ma bru, qu’il ne vous en déplaise,
Votre conduite, en tout, est tout à fait mauvaise ;
[…]
Vous êtes dépensière ; et cet état me blesse,
Que vous alliez vêtue ainsi qu’une princesse.
Quiconque à son mari veut plaire seulement,
Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.
DORINE
Si…
MADAME PERNELLE
Vous êtes, ma mie, une fille suivante,
Un peu trop forte en gueule, et fort impertinente ;
Vous vous mêlez sur tout de dire votre avis.
DAMIS
Mais…
MADAME PERNELLE
Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils ;
C’est moi qui vous le dis, qui suis votre grand-mère ;
Et j’ai prédit cent fois à mon fils, votre père,
Que vous preniez tout l’air d’un méchant garnement,
Et ne lui donneriez jamais que du tourment.
On n’y respecte rien, chacun y parle haut
Et c’est tout justement la cour du roi Pétaud
Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée, et les gens qu’elle joue ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France que tous ceux que j’ai joués jusques ici. Les marquis, les précieuses, les cocus et les médecins, ont souffert doucement qu’on les ait représentés, et ils ont fait semblant de se divertir, avec tout le monde, des peintures que l’on a faites d’eux ; mais les hypocrites n’ont point entendu raillerie ; ils se sont effarouchés d’abord, et ont trouvé étrange que j’eusse la hardiesse de jouer leurs grimaces […]. C’est un crime qu’ils ne sauraient me pardonner ; et ils se sont tous armés contre ma comédie avec une fureur épouvantable.
Préface