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EAN : 9782290334683
128 pages
J'ai lu (09/06/2003)
3.72/5   6280 notes
Résumé :
L'avare

Molière

Harpagon, riche vieillard, fait subir à toute sa maisonnée sa passion aveugle et tyrannique pour l’argent. Son avarice fait obstacle aux projets amoureux de ses enfants, le pousse à soupçonner ses proches et donne envie à ses serviteurs de le tromper. Quand il apprend que son fils est son rival auprès de la belle Mariane et qu’une cassette pleine d’or lui a été dérobée, sa fureur est à son comble et frappe de stupeur tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (180) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 6280 notes
L'Avare n'est pas, des pièces de Molière, celle que je préfère et ce pour diverses raisons.
Premièrement, je n'y retrouve pas les qualités d'écriture qui me ravissent tant parfois chez l'auteur et dont on peut faire l'éloge dans le Tartuffe, à titre d'exemple.
Deuxièmement, ce qui donne normalement de la valeur à une comédie, c'est son potentiel comique, son pouvoir à faire rire sans retenue et sans complaisance. Ici, je n'ai que souri et à de rares endroits ce qui n'est pas la meilleure performance qu'a su réaliser Molière sur ma personne.
Ce faisant, et c'est mon troisième point, l'essentiel des passages vraiment drôles ont été repompés quasi intégralement dans des comédies existantes et ne sont donc pas, à proprement parler, de Molière. Je pense notamment au vol de la cassette et au quiproquo entre l'argent et la fille d'Harpagon qui vient tout droit de la comédie de Plaute La Marmite (Aulularia). La scène du prêt entre le fils prodigue et son père usurier ainsi que l'épisode fameux de l'inventaire des vieilleries à acquérir sont une recopie quasi intégrale d'une pièce du Normand Boisrobert (La Belle Plaideuse). de même que la fameuse tirade d'Harpagon qui hurle à l'assassin suite au vol de son argent, qui est un emprunt très fidèle à Larivey dans Les Esprits, lui-même s'étant largement inspiré de Plaute, ce dernier calquant sa pièce sur celles de Ménandre et lequel encore n'était probablement pas le premier à tirer le portrait de l'avarice maladive.
Quatrièmement, l'intérêt, dans la construction et pour la structure de la pièce, d'avoir surajouté des histoires d'amour alambiquées, croisées, compliquées, bancales opposant les pères et les fils parmi les frères et les soeurs ne m'apparaît pas clairement pour l'efficacité du portrait caricatural du vieil avare maniaque et pathologique qu'il se propose de brosser. Voire, et c'est mon point de vue, tout ce fouillis, ce cafouillis, ce brouhaha ne fait qu'affaiblir la puissance et la justesse de la satire.
Cinquièmement, le coming-out final est d'une nullité affligeante, qui sent le bâclé et qui plante le spectateur au milieu d'une fin décidément trop facile et trop faiblarde. On est très loin des très bonnes comédies de caractère de Molière comme le Malade Imaginaire ou le Bourgeois Gentilhomme. Finalement, tout bien pesé, je préfère l'avare de Plaute (La Marmite) à celui de Molière, mais cela n'engage que moi.
Bon, ceci étant dit, je me sens un peu dure car Molière reste Molière, et, même en petite forme, sa pièce reste supportable et de temps en temps très agréable, mais ce n'est pas le Molière des grands soirs, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, rien de bien numéraire ni très sonnant et encore moins trébuchant à mettre dans la cassette d'Harpagon… autant dire, pas grand-chose.
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L'Avare c'est pour moi une des meilleures pièces de Molière.Lue en classe de quatrième,notre professeur de français nous avait fait visionner le film avec Louis de Funès afin de faire une analyse comparative entre l'adaptation cinématographique et le texte.
Le personnage d'Harpagon est juste énorme,il représente à lui tout seul les pires défauts du genre humain.En plus d'être avare,c'est un tyran,un égoiste,un sexiste et j'en passe,le tout porte à rire de sa personne tellement il est grotesque.
En général ces gens là dans la vraie vie on les évite comme la peste,mais en lecture on en redemande.Je crois que dans le genre radin on ne fait pas mieux,et dieu sait si l'avarice a été souvent traitée en littérature mais cet Harpagon possède le petit je-ne-sais-quoi qui lui garantis la place numéro un du podium des pince-maille.
A lire et à relire.
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Ô classique des classiques ! Lu à l'école, vu à la télévision, savouré au fil des années, L'Avare nous accompagne tout au long notre apprentissage des livres et de leur imprégnation dans notre culture française classique.

Peut-être un peu moins bien apprécié que Les Fourberies de Scapin, le Bourgeois Gentilhomme ou bien le Malade Imaginaire, L'Avare n'en est pas moins l'une des comédies de Molière les plus réussies. Créée en 1668, elle met en scène le bien connu Harpagon, le "rapace" en grec ancien, LE personnage omniprésent tout au long de la pièce, l'Avare par excellence. Par ses longues tirades marquantes au possible, son "sens de la famille" et son mépris sans foi ni loi des désirs d'autrui, Harpagon est le prétexte parfait pour aborder des thèmes toujours d'actualité comme l'avarice, la tyrannie domestique, l'égoïsme et le sexisme, le tout avec un angle bien entendu toujours comique qui sied au talent de Molière.

Les habitués de Monsieur de Poquelin retrouveront avec soulagement le fameux "coup de théâtre" qui résoud les problèmes mis en place dès les premières scènes de la pièce. L'ensemble est beaucoup trop culte et matière à réinterprétation pour ne pas le savourer à chaque lecture. Un classique !
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Ma première rencontre avec l 'oeuvre de Molière, remonte aux années du collège. Durant deux années de suite, nous avons eu le même professeur de français. Honnêtement, c 'était un très bon prof ! IL nous a fait aimé le français.
Avec lui j 'ai appris à bien lire les textes de français et de là est né mon goût de la lecture. Je serai toujours reconnaissant à ce grand Monsieur: bon professeur,
bon pédagogue aimant son métier d 'enseignant. Nous avons avec lui abordé :
Les Femmes Savantes, le Bourgeois Gentilhomme, Tartufe etc....
Revenons à la pièce objet de cette critique : l''Avare.Molière l 'a dit, je fait rire les hommes en leur montrant leurs défauts . Nul n 'est parfait et celui qui croit le contraire est un nigaud ! Harpagon, le personnage central de cette pièce théâtrale, est connu pour être un homme avare, ladre, pingre.IL aime l 'argent,jusqu 'à la folie.Harpagon a deux enfants .Cléante est son fils et Elise, sa fille. Harpagon veut épouser Mariane, fille d 'Anselme, pour obtenir la dot. Mais il ignore que son fils, Cléante est amoureux de Mariane. Et cette situation, donne une pièce pleine de quiproquos.
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L'Avare de Molière ! Oh comme cela sonne déjà à merveille ! une comédie adaptée, étudiée, appréciée et qui n'a jamais perdu de son charme.

Le sujet du vieillard avare est sans doute l'un des favoris pour les dramaturges d'autrefois et même pour les romanciers. Un sujet que des contemporains de Molière ont eux aussi traité. Par ailleurs, on dit que pour créer sa pièce, Molière s'est inspiré d'une comédie de Plaute intitulée « La marmite ». Cela n'est pas faux surtout lorsqu'on constate la ressemblance entre certaines scènes et surtout le monologue très célèbre d'Harpagon. Néanmoins, il faut préciser qu'il existe des différences capitales. le genre des deux comédies est différent, l'une étant une comédie d'intrigue alors que l'autre, celle de Molière, est une comédie de caractère et de moeurs ; en plus, Harpagon est avare par choix et attitude personnels, tandis qu'Euclion l'est devenu par pur hasard, de peur de perdre un trésor inattendu.

A vrai dire, nous sommes loin des comédies où l'on rit de bon coeur, ce rire aux éclats comme nous a habitués Molière. Ici l'affaire est sérieuse ; le sujet est plutôt sombre. Ce vieillard hantée par l'argent, par la possession - et cela apparait dans ses répliques où Molière a minutieusement choisi les mots et le champ lexical adéquat – qui mène sa vie et ses fils avec tyrannie vivant dans la misère et le calcul. Molière a fait preuve d'une maîtrise parfaite dans la création de ce personnage même dans ses manies, ses gestes et son discours. Bien évidemment, nous ne sommes pas loin de la trame classique des amours contrariées des jeunes gens par un vieillard, et en même temps, on retrouve derechef ce dénouement moliéresque tant critiqué et qui contraste avec le reste de la pièce par ses solutions tirées par les cheveux. Mais, il faut noter aussi qu'en plus de la critique de ce caractère maladif, on trouve une critique des moeurs de son temps où la pratique de l'usure était courante (rappelons-nous le Shylock de Shakespeare), où l'argent et le calcul pragmatique gouvernaient les mariages et où les jeunes mènent une vie sans scrupule.

En somme, je crois que cette comédie, par sa gravité, lui manquait peut-être l'écriture en vers pour atteindre la grandeur du Misanthrope ou l'Ecole des femmes ; mais cela ne la prive pas pour autant de sa profondeur.
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Citations et extraits (182) Voir plus Ajouter une citation
MAÎTRE JACQUES : Monsieur, si vous voulez que je vous dise les choses, je crois que c’est monsieur votre cher intendant qui a fait le coup.
HARPAGON : Valère !
MAÎTRE JACQUES : Oui.
HARPAGON : Lui ! qui me paraît si fidèle ?
MAÎTRE JACQUES : Lui-même. Je crois que c’est lui qui vous a dérobé.
HARPAGON : Et sur quoi le crois-tu ?
MAÎTRE JACQUES : Sur quoi ?
HARPAGON : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Je le crois… sur ce que je le crois.
LE COMMISSAIRE : Mais il est nécessaire de dire les indices que vous avez.
HARPAGON : L’as-tu vu rôder autour du lieu où j’avais mis mon argent ?
MAÎTRE JACQUES : Oui, vraiment. Où était-il votre argent ?
HARPAGON : Dans le jardin.
MAÎTRE JACQUES : Justement ; je l’ai vu rôder dans le jardin. Et dans quoi est-ce que cet argent était ?
HARPAGON : Dans une cassette.
MAÎTRE JACQUES : Voilà l’affaire. Je lui ai vu une cassette.
HARPAGON : Et cette cassette, comme est-elle faite ? Je verrai bien si c’est la mienne.
MAÎTRE JACQUES : Comment elle est faite ?
HARPAGON : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Elle est faite… elle est faite comme une cassette.
LE COMMISSAIRE : Cela s’entend. Mais dépeignez-la un peu, pour voir.
MAÎTRE JACQUES : C’est une grande cassette.
HARPAGON : Celle qu’on m’a volée est petite.
MAÎTRE JACQUES : Hé ! oui, elle est petite, si on le veut prendre par là ; mais je l’appelle grande pour ce qu’elle contient.
LE COMMISSAIRE : Et de quelle couleur est-elle ?
MAÎTRE JACQUES : De quelle couleur ?
LE COMMISSAIRE : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Elle est de couleur… là, d’une certaine couleur… Ne sauriez-vous m’aider à dire ?
HARPAGON : Euh !
MAÎTRE JACQUES : N’est-elle pas rouge ?
HARPAGON : Non, grise.
MAÎTRE JACQUES : Hé ! oui, gris-rouge ; c’est ce que je voulais dire.
HARPAGON : Il n’y a point de doute ; c’est elle assurément.

Acte V, Scène 2.
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LE COMMISSAIRE : Laissez-moi faire, je sais mon métier, Dieu merci. Ce n’est pas d’aujourd’hui que je me mêle de découvrir des vols, et je voudrais avoir autant de sacs de mille francs que j’ai fait pendre de personnes.
HARPAGON : Tous les magistrats sont intéressés à prendre cette affaire en main ; et, si l’on ne me fait retrouver mon argent, je demanderai justice de la justice.
LE COMMISSAIRE : Il faut faire toutes les poursuites requises. Vous dites qu’il y avait dans cette cassette ?
HARPAGON : Dix mille écus bien comptés.
LE COMMISSAIRE : Dix mille écus !
HARPAGON : Dix mille écus.
LE COMMISSAIRE : Le vol est considérable.
HARPAGON : Il n’y a point de supplice assez grand pour l’énormité de ce crime ; et, s’il demeure impuni, les choses les plus sacrées ne sont plus en sûreté.

Acte V, Scène 1.
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VALÈRE (à maître Jacques) : Est-ce que vous avez envie de faire crever tout le monde ? et Monsieur a-t-il invité des gens pour les assassiner à force de mangeaille ? Allez-vous-en lire un peu les préceptes de la santé, et demander aux médecins s’il y a rien de plus préjudiciable à l’homme que de manger avec excès.
HARPAGON : Il a raison.
VALÈRE : Apprenez, maître Jacques, vous et vos pareils, que c’est un coupe-gorge qu’une table remplie de trop de viandes ; que pour se bien montrer ami de ceux que l’on invite, il faut que la frugalité règne dans les repas qu’on donne ; et que, suivant le dire d’un ancien, « il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger ».
HARPAGON : Ah ! que cela est bien dit ! Approche, que je t’embrasse pour ce mot. Voilà la plus belle sentence que j’aie entendue de ma vie : « Il faut vivre pour manger, et non pas manger pour vi… » Non, ce n’est pas cela. Comment est-ce que tu dis ?

Acte III, Scène 1.
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LA FLÈCHE : Ah ! qu'un homme comme cela mériterait bien ce qu'il craint, et que j'aurais de joie à le voler !
HARPAGON : Euh ?
LA FLÈCHE : Quoi ?
HARPAGON : Qu'est-ce que tu parles de voler ?
LA FLÈCHE : Je dis que vous fouillez bien partout pour voir si je vous ai volé.
HARPAGON : C'est ce que je veux faire.
(Il fouille dans les poches de La Flèche.)
LA FLÈCHE : La peste soit de l'avarice et des avaricieux !

Acte I, Scène 3.
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FROSINE : Ah ! que vous la connaissez mal ! C'est encore une particularité que j'avais à vous dire. Elle a une aversion épouvantable pour tous les jeunes gens, et n’a de l’amour que pour les vieillards.
HARPAGON : Elle ?
FROSINE : Oui, elle. Je voudrais que vous l’eussiez entendue parler là-dessus. Elle ne peut souffrir du tout la vue d’un jeune homme ; mais elle n’est point plus ravie, dit-elle, que lorsqu’elle peut voir un beau vieillard avec une barbe majestueuse. Les plus vieux sont pour elle les plus charmants ; et je vous avertis de n’aller pas vous faire plus jeune que vous êtes. Elle veut tout au moins qu’on soit sexagénaire ; et il n’y a pas quatre mois encore qu’étant prête d’être mariée, elle rompit tout net le mariage, sur ce que son amant fit voir qu’il n’avait que cinquante-six ans, et qu’il ne prit point de lunettes pour signer le contrat.

Acte II, Scène 5.
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Vidéo de  Molière
MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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