Augustin Miroux, proche de la soixantaine, est atteint d'un cancer. En phase terminale, cet ancien professeur à l'université se rend à Prague, pour tenir un discours lors d'un colloque. Marié à Clémence, Augustin a organisé son séjour de 4 jours en République Tchèque de façon à ce qu'il soit inoubliable : chambre d'hôtel, visite de la ville, découvertes en tous genres, le tout en compagnie d'une escort girl d'une vingtaine d'années.
Panégyrique de l'empire est le nom du discours qu'Augustin, polémiste de droite, prononcera à Prague lors d'un colloque de gauchistes. Ce discours marque symboliquement la fin de sa carrière, en tant que professeur mais aussi d'écrivain, dont le court succès lui a laissé un goût amer.
Voyage professionnel, mais aussi affaires privées, le personnage d'Augustin Miroux décide de s'octroyer lors de ce voyage des plaisirs qu'il ne s'est jamais offert. Désireuse de lui faire vivre ses fantasmes les plus fous, Lizaviéta, son escort girl se fait femme parfaite. Mais un homme aux portes de la mort peut-il pour autant se laisser aller à tout ce que peut lui offrir une jeune étudiante dont Augustin est le dernier client ? Partagé entre la culpabilité et des fantasmes auxquels il tente de résister, Augustin est torturé pendant tout son séjour.
J'ai reçu ce roman lors d'une opération masse critique. Loin de ce que je lis habituellement, le résumé m'a intriguée. Comment peut-on continuer à combiner vie privée et vie professionnelle lorsque l'on sait qu'il nous reste peu de temps à vivre ? Doit-on poursuivre les choses naturellement ou au contraire, bouleverser nos habitudes, tout en essayer de rester fidèle à soi-même ?
Panégyrique de l'empire est l'histoire d'un homme entre la vie et la mort, à la fois attaché aux plaisirs qu'offre la vie, mais qui baisse aussi parfois les bras, face à la mort qui va bientôt s'emparer de lui. Ce roman nous donne aussi une belle illustration du célèbre couple Éros et Thanatos, qui oppose la pulsion de mort et celle de l'amour, de la vie.
Cette histoire questionne aussi sur le bien et le mal.
Panégyrique de l'empire nous fait nous questionner sur notre propre morale et nous avons finalement du mal à nous positionner : est-ce qu'Augustin fait bien d'agir ainsi et de vouloir profiter ou, au contraire, dépasse-t-il les bornes de l'éthique et de la morale ?
Ce roman se lit tout seul, l'histoire a de la matière et du rythme : tantôt les actions s'enchaînent, tantôt des passages plus calmes permettent au personnage et au lecteur d'observer la situation et de réfléchir. Si vous aimez tous les sujets cités précédemment et que vous cherchez un roman court mais pas bâclé, n'hésitez pas (et ne vous arrêtez pas à la couverture, qui, d'après-moi, n'est pas très attrayante) !