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Le hasard crée souvent de belles rencontres... C'est au détour d'un rayonnage, lors d'une fameuse opération de désherbage de fin d'année, que j'ai fait la connaissance de Faustin, "L'aîné des orphelins", de Tierno Monémembo.

Du fond de sa cellule de la prison centrale de Kigali, Faustin Nsenghimana, 15 ans, attend son procès au cours duquel il risque la peine de mort. Il raconte son cheminement depuis les fameux "avènements" survenus au Rwanda en 1994.
Au moment du génocide, Faustin, petit campagnard, venait d'avoir 10 ans, "10 ans pour rien". Perdu sur les chemins, entre son village natal de Nyamata et Kigali, il cherche ses parents qui ont fui. Est-il hutu, est-il tutsi ? On ne le sait pas.
Capturé par le FPR, le front patriotique rwandais, il s'échappe pour devenir un enfant des rues dans un Kigali où chacun tente de retrouver un semblant de vie normale. Au QG, Faustin retrouve une bande d'orphelins qui survit grâce à des escroqueries et des petites combines.

Si ce livre se déroule juste après le génocide rwandais et en évoque certains épisodes, nous sommes loin des récits autobiographiques et témoignages divers qui fleurissent autour de ces événements. Comme le rappelle l'auteur au début, "si le génocide rwandais est irréfutable, les situations et les personnages de ce roman sont, eux, fictifs pour la plupart". Pourtant , c'est bien l'imagination de l'auteur qui fait revivre au plus près de la réalité le quotidien de ces orphelins de l'après génocide.

Dans une justesse de ton impeccable, deux récits s'alternent, celui au présent de Faustin en prison et celui du passé qui nous dévoile progressivement qui est le jeune garçon et comment il en est arrivé là.
A travers son périple se déroule un monde bigarré, une ville où se côtoient anciens génocidaires, parents de victimes, enfants perdus, des mères de famille qui vendent leur corps pour nourrir leurs enfants, Européens profiteurs et voyeuristes d'un côté et de l'autre, Blancs humanitaires ne comprenant rien au pays ou ils débarquent avec beaucoup de condescendance.

Tierno Monémembo, dans un style clair et simple, donne la parole à son jeune personnage pour nous décrire les lendemains d'une barbarie sans nom où les gens semblent comme hébétés. Il nous montre un jeune garçon qui a vécu l'horreur et qui l'a occultée pour mieux y survivre, rappelant que même lorsque l'on a vécu le pire, la vie continue : on aime, on désire, on tue. Surtout lorsque l'on est un enfant.

"L'aîné des orphelins" est une fiction qui se fond dans la réalité. le personnage de Faustin porte en lui la mémoire de tous ces enfants qui en quelques jours ont vu leur vie éclater en morceaux.
Les dernières pages nous prennent aux tripes. C'est la fin et le début de Faustin. Un petit Faustin que je n'oublierai pas avec son cerf-volant...
" Y a toujours de la vie qui reste, même quand le diable est passé".
Coup de coeur.
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Alors que je m'attendais à lire un roman sur le génocide rwandais en lui même, j'ai été surprise (agréablement) de découvrir que Tierno Monénembo ne faisait que l'évoquer à partir des souvenirs Faustin, le narrateur.
En effet, Faustin, 15 ans, nous raconte surtout sa vie après le massacre au sein d'une bande d'autres enfants qui comme lui y ont perdu leurs parents et cherchent à survivre dans un monde où trouver sa place est difficile et la survie une question de chaque instant.

Avec une écriture dure et sans fioritures qui nous oppresse et nous passionne à la fois et malgré la brièveté de ce roman, l'auteur traite beaucoup de sujets graves et bien réels comme : les enfants-soldats, la prostitution, la mendicité, la prison mais aussi la place des journalistes et des ONG "occidentaux" dans un pays meurtri.

Un roman important de la littérature africaine contemporaine !
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Ce que j'aime avec les challenges, c'est que souvent, nous tombons sur des livres dont nous n'avions pas entendu parler, et qui nous chamboulent... C'est le cas pour ce court roman du guinéen Monemembo. Une histoire dure, qui nous raconte le quotidien et l'atmosphère au Rwanda alors que le génocide de 1994 se dessine... Des brides de vie nous est raconté par Faustin, 15 ans, alors qu'il attend son exécution à mort dans le fond de sa prison... C'est tellement bouleversant comme récit.. une lecture qui nous met la boule au ventre, parce qu'on sait la finalité...de son histoire à lui, mais également de son peuple... Les mots sonnent justes, vrais... Attention coeurs sensibles, parce la scène finale nous fout un coup au coeur... le genre de livre qui marque et qui donne juste envie de dire qu'il est nécessaire de le lire...
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Magnifique roman. Une histoire que l'on lit d'une traite, qui n'a pas de temps mort, qui nous tient en haleine.
Ce gamin qui survit à une tuerie collective, tout son village qui disparait, et qui tente de survivre au traumatisme. Mais le traumatisme le pousse vers sa perte.

C'est une lecture poignante, une très belle écriture. On est avec les enfants de rue, on courre avec eux, on mange avec eux.

J'ai adoré.
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Court roman sur le Rwanda. Pas directement sur le génocide mais sur l'atmosphère générale, sur la manière dont il marque encore de son empreinte la vie quotidienne.

Faustin est orphelin. Aîné d'une large fratrie, il déambule, vit de petits boulots, de rapines, en bande... Et au fil des chapitres, on découvre, comme on épluche un oignon, son passé. le génocide, les horreurs. Les scènes sont crues, mais sans cruauté. Et un élément qui semble anodin en début de livre, comme le cerf-volant, va peu à peu prendre de l'ampleur à mesure que le lecteur visualise l'action où ce cerf-volant intervient. Et quand on prend la pleine mesure du parcours de Faustin, en fin de livre, on retrace tous les épisodes et on éprouve de l'empathie, de la compassion pour lui.

Car Faustin n'est pas un ange. Il a le sang chaud et le sexe aussi... Il n'a pas sa langue en poche. Son tempérament, sa grande gueule, son optimisme (à moins que ce ne soit son fatalisme) le perdront. Il a survécu au génocide, il ne survivra pas au climat de purge qui s'ensuit.

Que dire, que penser? Ce roman ne laisse pas de marbre. L'humour manié par l'auteur fait souvent mouche. A petites touches il brosse le portrait d'une société gangrénée par la corruption et la haine, mais où l'espoir a toujours droit de cité. J'ai cependant du mal à admettre que le récit soit à la première personne, le vocabulaire, le style, la langue ne sont pas ce que l'on peut attendre d'un ado de 13-15 ans. D'autant qu'il manque un peu d'éducation. Et cela m'a gêné. Exemple parmi d'autres, "comminatoire" dans la bouche d'un ado, c'est rare (pour ne pas dire moins). J'ai souvent pensé à Sozaboy, de Ken Saro-Wiwa, et ce petit roman ne soutient pas la comparaison, même s'il mérite clairement d'être lu.
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D'un roman sur le Rwanda, je ne m'attendais pas à un texte léger et pourtant, l'auteur nous embrouille autour de son personnage Faustin Nsenghimana qu'il nous présente comme un gamin débrouillard et rigolard une sorte de titi du Rwanda.

Faustin on le découvre après les massacres dont on parle assez peu au départ, gamin des rues, voleur, buveur, trousseur de filles, comme tant d'autres il se débrouille. La vie est plus que rude , il ne reste pas grand chose matériellement ou moralement, la confiance est une donnée rare. Il aurait pu saisir la chance de l'orphelinat, ou celle d'avoir un avocat mais il ne le fera pas, le pouvait-il...

On suit donc ses déboires et ses amitiés fugaces dans une ville où tout se vend. A l'entendre on pourrait presque croire à une vie légère et drôle, pleine d'aventures jusqu'au jour où dans un sursaut d'enfant il va devenir assassin.

Et puis le ton change peu à peu, l'oppression des massacres monte pour terminer dans un dernier chapitre où l'on comprend pourquoi Faustin, petit garçon de dix ans est devenu cet ado, revenu de tout et plus usé et abimé qu'un vieillard à l'aube de sa mort.

Ce roman ne verse pas dans le larmoyant ou le sanguinaire pour autant il sonne juste et touche sa cible.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Nous sommes plongés au coeur du conflit rwandais en 1994 au cours duquel des milliers de Tutsis ont été assassinés par des Hutus. Sur fond de guerre civile, nous assistons à l'errance d'un enfant de 13 ans, ainé d'une famille de 4 enfants dont le père et la mère, respectivement Hutu et Tutsi, ont été victimes du génocide.
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roman sur le génocide ruwabdais
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