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sur 166 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le film "Tirailleurs”, sorti en ce début d'année 2023, porte un éclairage sur ce qu'ont vécu les Africains durant la première guerre mondiale, arrachés à leur famille (lire également “Monsieur Sénégal” d'Antoine Rault).

Avec “Le terroriste noir”, nous changeons de guerre mais l'histoire des services (servitudes !) à la France se répète !

Germaine, 17 ans, nous raconte la vie d'Addi Bâ, un tirailleur guinéen fait prisonnier par les nazis, évadé et réfugié dans les Vosges.
Résistant, il fut le seul chef noir d'un maquis de la Résistance en métropole.

Dans son livre “Mes étoiles noires”, Lilian Thuram (oui, le footballeur !) rend hommage à cet homme resté dans l'ombre, au milieu d'autres portraits, de Lucy à Barack Obama.

Tierno Monénembo a fait de l'histoire de cet homme un roman mais il casse la chronologie dans son récit, faisant perdre un peu d'intensité à sa narration et un peu le lecteur que je suis.
Il réussit tout de même à sortir de l'ombre sans le magnifier outre mesure “der schwarze Terrorist”.

Comme souvent l'oeuvre a donné lieu à une adaptation cinématographique et c'est Gabriel le Bomin qui s'y est collé sous le titre “Nos Patriotes“, en 2017.
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Qui est ce terroriste noir ? Un gros vilain méchant des cités poursuivit par nos forces de l'ordre ? Eh bien, non. Simplement un tirailleur (Guinéen) fait prisonnier par les nazis, échappé (grâce à un gendarme) et réfugié dans les Vosges. Résistant puis arrêté. C'est Germaine, 17 ans à l'époque, qui raconte au neveu venu d'Afrique.
Décidément, les Vosges ne cesseront de me surprendre. Accueillir un "nègre" en pleine France occupée, comme s'il avait toujours été là (alors qu'aucun d'eux, ou presque, n'en avait jamais vu), voilà qui est bien loin de l'image que l'on se fait souvent de la France "profonde" et de ses "pailloux". Il fut soigné, nourrit, logé, trahi, regretté. Aujourd'hui le village de Tollaincourt à une rue à son nom, grâce à l'acharnement de quelques uns et la médaille de la Résistance (il créa le 1er maquis vosgien, le Maquis de la Délivrance).
J'ai vraiment aimé découvrir ce personnage par le biais de cette biographie romancée. Un seul petit reproche : la chronologie éclatée des souvenirs de Germaine, qui fait que parfois on se perd un peu. L'écriture, un rien enlevée, est vraiment très plaisante. Je crois que je me suis découverte un nouvel auteur à suivre. Et peut-être croiserai-je les mânes d'Addi Bâ au cours d'une rando...

http://addiba.free.fr/galerie_addi/index.html
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Gabriel le Bomin, est un passionné d'histoire qui s'est déjà penché sur les deux Guerres mondiales : pour son nouveau film, sorti le 14 juin dernier réalisateur de Nos Patriotes, il adapte librement le roman le Terroriste noir de Tierno Monénembo, publié chez Seuil en août 2012.

Addi Bâ campé à l'écran par le Belge Marc Zinga, était le seul chef noir d'un maquis de la Résistance en métropole. Trop peu connu du grand public, Tierno Monénembo l'a remis au coeur de l'histoire dans "Le terroriste noir".Addi Bâ était le seul chef noir d'un maquis de la Résistance en métropole.

Trop peu connu du grand public, Tierno Monénembo l'a remis au coeur de l'histoire dans "Le terroriste noir".

Tierno Monénembo, écrivain né en Guinée et probablement l'un des grands romanciers africains francophones, sort de l'oubli ce héros .

« le terroriste noir », est paru en édition de poche chez POINTS à l'occasion de la sortie du film et on vous offre en ce mercredi matin la possibilité de gagner ce beau livre de Tierno Monénembo.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette histoire romance sur fond de réalité historique, la découverte d'un « Nègre » dans une forêt vosgienne et comment celui-ci va permettre l'établissement d'un réseau résistant et d'un maquis aux portes de l'Allemagne Nazie.
Il va tout d'abord être recueilli par les Valdénaire, un couple et leur fils, l'Etienne où, c'est la femme Yolande qui prend les décisions. On retrouve celle-ci, au fil du récit, investit dans le réseau, leur lien étonne et alimente les ragots dans le village.
Leurs voisins sont les Tergoresse dont la fille, la Germaine est la narratrice du récit des années plus tard. Elle raconte l'histoire de ce noir à un aïeul fraichement débarqué de guinée des décennies après les faits.
Il est question de sa fuite, dans la rudesse de l'hiver Vosgien de 1940, lui et d'autres camarades tirailleurs, d'un camp de transit ou la déportation les attendaient.
Puis de son installation à Romaincourt, où l'acceptation de cet étranger ne fait pas l'unanimité sur fond de querelles familiales illustres entre Tergoresse et Rapennes.
Il tisse des liens fraternels et revanchards face à l'occupant allemand, rencontre le Colonel, ancien des colonies ainsi que des responsables de la résistance sous les ordres de Londres comme Marcel Graburger. La Mamiche Léontine dont le patois des Vosges est haut en couleur locale. Où encore la Peniguete sorte de femme engagées avec des valeurs avant-gardistes, incomprise par ses contemporains en ces temps où la frontière entre résistance et collaboration est infime.
Rapidement à l'origine de faits d'armes, il est impliqué dans la structuration du maquis de la délivrance, alternative au STO s'offrant aux jeunes vosgiens.
On le connait discret et secret, faisant preuve de Donjuanisme auprès des veuves ou femmes célibataires de la contrée.
Addi bâ, c'est son nom, à des connexions avec un réseau résistant parisien musulman car son histoire avec la France à débuté à treize ans où il a été donné par sa famille à un colon français précepteur d'impôt puis est arrivé sur l'hexagone, promis à de grandes aventures.
L'impatience d'en découdre des différents protagonistes ainsi que les dangers de dénonciations multiples emmènent tous ce petit monde vers une fin tragique
Beaucoup de personnages dans ce roman et une chronologie des évènements et des relations entre eux complexe. Mais, j'y étais dans ces forêts et patelins des Vosges, caché ou sur mon vélo comme ce « nègre » que la différence n'a pas interdit de s'impliquer contre l'adversité au nom d'une liberté fragile. Ce récit en est une piqure de rappel.
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Ce livre raconte l'histoire, romancée, d'Adi Ba, tirailleur sénégalais fait prisonnier en 1940, qui s'échappa, passa la guerre dans les Vosges à Romaincourt (Mirecourt en vérité) et aida à la création du maquis de la Délivrance.

Tierno Monénembo a décidément un grand talent de conteur et on se laisse facilement entraîner par le rythme, la langue et l'humour. L'histoire est racontée, comme à une veillée, par « la Germaine », jeune femme de Romaincourt dont la famille avait tissé des liens d'amitié forts avec « le terroriste noir ». La narration se passe 60 ans après les faits, en 2003, lors de l'attribution posthume de la médaille du mérite à Addi Ba.
Ce procédé permet de donner un rythme intéressant au récit, entre les allers-retours que permet l'omniscience donnée par 60 ans d'histoire, les parenthèses ouvertes par une vieille femme expliquant les liens de parenté, les haines, les traditions et les silences d'un bourg des Vosges, ainsi que le brouillard et les mystères entourant le monde des adultes et de la résistance pour l'adolescente qu'elle était alors. le récit et le dénouement se dévoilent ainsi petit à petit, forçant le lecteur à rester concentré, toutes les interrogations nées des commentaires de Germaine trouvant petit à petit leurs réponses.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Tierno Monénembo, ainsi que l'histoire, méconnue, qu'il nous raconte : celle des tirailleurs sénégalais (qui venaient en fait de Guinée, de Côte d'Ivoire, du Congo, du Dahomey…) qui se sont retrouvés en déroute en France après l'armistice de 1940 et qui « erraient dans les forêts de France, livrés à la famine, aux Allemands et aux loups ».
Ce livre rappelle, tout en subtilité ce que la France doit à ses anciennes colonies, si souvent occulté. le fait que l'intrigue se déroule 60 ans plus tard, durée nécessaire pour que l'action d'Addi Ba soit reconnue en est une preuve éclatante.
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Livre pour moi réussi -> car Tierno Monénembo réussit le tour de force à trouver un angle pour moi inédit dans le magma de la littérature sur la seconde guerre mondiale.
Tant l'angle me semble original que l'écriture et même la construction, à la fois précise et foireuse, à la fois bouseuse et classe. L'histoire qui se tord, qui fait mal. du désarroi, des personnages complexes, extirpés de leurs clichés, et néanmoins la souffrance et la mort.
En faire quelque chose. Putain, ce personnage, cette malheureuse femme blanche qui se prend pour une fille de Noir malgré la réalité et l'injure, défenseuse à tout crin d'un homme majestueux qui crèvera dans la boue. La peau est parfois noire, parfois blanche, mais le coeur est parfois juste plein de boue. Et c'est ça qui tue.
Le choix de poser une narratrice un peu loin des choses évite beaucoup de facilités potentielles et évite à cet angle de s'essouffler, et d'empêcher des partis trop vite pris. Et de trop comprendre. Juste quitter la boue. Que la boue quitte les coeurs. Extirper la boue.
"C'est la mort l'ennemi." Oh oui, l'humain va mourir, pourquoi s'infliger tout ça les uns les autres. Extirper la haine. Extirper la peur. Extirper la boue.
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Cette histoire est celle d'un enfant adopté à l'âge de 13 ans, né en 1916 il devra combattre pendant la seconde guerre mondiale, dans le 12e régiment des tirailleurs sénégalais. Il doit son surnom de terroriste noir aux allemands, qui, après avoir créé le premier maquis des Vosges, va s'engager activement dans la résistance. Cet homme sera trahi, fusillé mais l'histoire ne nous dit pas qui l'a trahi. Son histoire c'est donc l'Histoire elle-même qu'il vivra, sa force et son courage seront récompensés seulement 60 ans après sa mort, mais il aura vécu et agi pour son pays d'adoption comme peut l'on fait. C'était très intéressant culturellement parlant, cela donne une vision encore plus approfondie de la deuxième guerre mondiale mais c'est enrichissant sur le plan humain, ce jeune guinéen d'origine qui n'a pas d'égal va nous entrainer dans des aventures passionnantes.
Le devoir de mémoire qu'a fait Tierno Monénembo, cet hommage même, m'a pris aux tripes, c'est bouleversant, fort et très bien écrit. le lecteur est tout de suite plongé dans l'univers de la guerre, pour le meilleur et pour le pire, un très beau roman basé sur la vie d'Addi Bâ.
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Ce livre c'est l'histoire vraie et singulière et héroïque d'Addi Ba, un jeune soldat d'origine guinéenne incorporé au régiment des tirailleurs sénégalais, qui lors de la débâcle se retrouve en pleine nature livré à lui même comme tant d'autres de ses camarades afin d'échapper aux allemands. Mais lui il la connait un peu la France car il a un peu grandi ici, alors il erre puis fini par se retrouver proche d'un village, Romaincourt, un village où on a jamais vu de "nègre". Mais grâce à sa personnalité atypique, solaire et attachante, il réussi à se faire adopter de tout le village, à s'intégrer jusqu'à en faire pleinement parti, et c'est d'ailleurs à travers les yeux d'une habitante du village que l'histoire nous est raconté.
Mais Addi n'est pas là pour ça, il est là pour se battre, et si cela ne peut plus se faire sur les champs de batailles alors ce sera dans l'ombre des maquis, entre clandestinité et messages secrets. Après avoir été tirailleur il sera donc résistant. Et se battre contre un ennemi qui vous considère comme sous-homme et le faire pour un allié qui ne vous considère guère mieux, quelle extraordinaire et surréaliste démonstration d'humanité.
Tierno Monénembo a choisi la forme d'une biographie romancé pour redonner vie à cet héros oublié de la résistance, ce n'est donc pas un livre d'histoire, c'est presque mieux, au travers d'une plume vive et efficace, l'auteur redonne ici à son héros, à la fois substance et profondeur, et surtout : une voix. Alors écoutons là.
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Chaudement recommandé par un ou deux médias et surtout le plus important, par des proches, je me suis lancé dans le Terroriste noir pour cette rentrée littéraire 2012.
Au programme, Un Tirailleur Sénégalais (Addi Bâ, guinéen par ailleurs) expatrié en France, plus précisément dans les Vosges, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un "noir" dans un petit village campagnard qui va monter un réseau de résistance au coeur même de l'Alsace germanisé. Alléchant ! (à savoir que c'est une fiction tiré d'une histoire vraie)
Une première surprise dès les premières pages : la forme adopté. On lit donc le témoignage d'une femme âgée (environ 80 ans) qui discute avec le neveu du tirailleur sénégalais venu rendre un hommage posthume 60 ans après à son oncle. Elle lui raconte donc les évènements à travers ses yeux de petite fille pendant la Seconde Guerre Mondiale, enrichi des infos récoltés après la guerre.
La forme peut alors dérouter car on colle aux réflexions d'une vieille dame, parfois un peu confuse dans la trame de son récit (saut entre les époques, flashback, forward, etc). Mais, lorsqu'on décide de se laisser entrainer dans ce récit, c'est une révélation passionnante, sur la vie de ce tirailleur là, représentatif de ces nombreux soldats des ex-colonies morts pour la France sans médaille ni honneur.
A lire et à faire découvrir sans retenue !
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A Romaincourt, petit village des Vosges, les Valdenaire découvrent, étendu dans les bois, un homme noir inconscient et blessé. On est en 1940, les allemands ont envahi la France et traquent les soldats en fuite. Protéger l’un d’eux est un délit grave et peut entraîner la mort sans procès. Néanmoins, Etienne et Hubert décident de prendre le risque en portant secours à ce tirailleur français originaire de Guinée. Ils ignorent encore qu’ils viennent de sauver celui qui deviendra un véritable acteur et héros de la résistance quelques années plus tard…

Surnommé par les allemands « le terroriste noir », Addi Bâ parviendra, grâce à son courage et son charisme, à redonner espoir à ceux qui n’en ont plus. Il organisera ainsi l’un des premiers maquis de la région : « Le maquis de la délivrance », recrutant et formant de jeunes hommes prêts à donner leur vie pour la liberté.

Avec son dernier roman, Tierno Monénembo nous offre un texte fort et bien rythmé, qui nous entraîne sur les traces d’un résistant, d’un héros longtemps méconnu et dont le souvenir ressurgit d’autant plus violemment qu’il avait été oublié. La narratrice, une enfant du village au moment des faits, décide de rendre hommage à ce soldat aux multiples facettes. Elle le décrit comme un homme imposant, mais mystérieux et peu loquace. Un homme à femmes, qui savait charmer et séduire sans jamais s’engager sur le plan sentimental. Un patriote exemplaire qui n’a jamais baissé les bras et ce au péril de sa vie. Elle utilise un langage rural, mais non dénué d’humour, pour raconter la vie dans ce petit village des Vosges, ce qui rend le texte particulièrement vivant.

« Le terroriste noir » est aussi l’occasion pour Tierno Monénembo de mettre en lumière le rôle des tir ailleurs sénégalais dans l’armée française. Bref, le sujet est passionnant, riche et nous dévoile une autre facette de la seconde guerre mondiale ! A découvrir !
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