Manchuria Opium Squad, tome 3

Bien décidés à élargir leur trafic d'opium, Isamu, Lihua et leurs nouveaux camarades se rendent à Xinjing, capitale de la province du Jilin et surtout bastion de la Man'ei, une association cinématographique qui est en quelque sorte le calque hollywoodien de la Manchourie.

Après avoir intoxiqué les puissants dirigeants ferroviaires de la Mandchourie afin de s'assurer un bon trafic de leur opium, la dangereuse et sublime Lihua veut désormais empoisonner le monde du cinéma et surtout utiliser les écrans pour faire un peu de pub à cette terrible opium X. Mais bien sûr cette conquête de l'Hollywood de la Manchourie ne se fera pas sans risque comme en témoigne le terrible adversaire de ce volume en la personne de Zou, le dirigeant local de la mafia Qing Bang à Xinjing, un tordu adepte du travail à l'aiguille...

Dans ce troisième tome, nous retrouvons un peu de ce suspense tout en cruauté qui animait le début de ce manga, une cruauté qui provient aussi bien de l'ennemi, le mafieux Qing Bang que de nos chers antihéros et notamment de Lihua. Cette dernière est plus belle et impitoyable que jamais . Véritable stratège du groupe, Lihua brille de mille feux dans ce volume en se faisant passer pour une jeune actrice à la recherche de gloire. Une véritable jument de Troie qui s'infiltre dans le monde du cinéma pour mieux l'intoxiquer et le rendre accro. On notera l'échange entre Lihua et le jeune acteur bellâtre et arrogant qui se fait prendre dans sa toile...Lihua est aussi belle que sans scrupules et demeure l'un des personnages les plus intéressants de ce manga.

Dans ce tome, on retrouvera donc ces planches ahuries avec ces gros plans sur les visages dévastés et ultra-souriant des nouveaux accrocs à l'opium. Un visuel dérangeant et poussé à l'extrême mais qui témoigne de la terrible emprise de ce nouvel opium préparé par Isamu. Une fois qu'il est inhalé, l'opium vous emprisonne et ce n'est pas un pauvre réalisateur qui nous dira le contraire... Ce jeu de manipulation et cette soif de puissance donne de véritables qualités stratégies à ce thriller noir qu'est Manchuria Opium Squad.

Mais les dangers sont nombreux, à commencer par cette confrontation houleuse face au chef local du syndicat de crime chinoix. Ce nouveau bad guy se confronte directement à Isamu qui fait tout pour protéger la belle actrice Li Yaoli. On devine une légère métamorphose chez Isamu, plus endurci, plus déterminé... Sa relation avec cette actrice qu'il décide de protéger va d'ailleurs lui soumettre un choix cornélien. C'est juste un régal que de voir ce personnage à la croisée des chemins. de plus, sa confrontation très "breaking bad" face à Zou, le mafieux à l'aiguille est plutôt réjouissante et s'achève sur un bon morceau de bravoure même si on peut regretter le raccourci en mode deus ex machina qu'on retrouve malheureusement de temps en temps mais c'est un élément scénaristique très fréquent dans beaucoup de titres donc on pardonne sans hésitation.

Un tome 3 qui nous régale par sa vision très stratégique de l'emprise de l'opium orchestré par une Lihua plus remarquable que jamais. de plus, cet opus concentre également un certain suspense tout en cruauté, notamment à travers la confrontation entre le brave Isamu et le mafieux local. Un très bon tome dont on pardonne aisément les petits retournements hasardeux de situation en fin de volume.

Une claque ce manga dont j'ai terminé la lecture du tome 3. Isamu poursuit sa route et son business de l'opium avec Lihua. Après avoir rendu accrocs les pontes de la société nationale ferroviaire, ils s'attaquent à ceux de l'association cinématographique du Mandchoukouo. Mais le terrain est semé d'embûches puisqu'Isamu prend sous son aile la célèbre actrice Li Yaoli sous l'emprise de la Qing Bang. Ils seront donc poursuivis par ces derniers tout au long de ce tome tandis que Lihua maintient le marché en route.

Je suis très satisfaite de cette lecture et poursuit ma découverte avec le tome 4. Les dessins sont toujours aussi impressionnants et les personnages représentés facilement identifiables. le suspense est omniprésent et l'intrigue avance à grand pas avec une fin surprenante qui augure un tome suivant tout aussi riche !

Extrait :
Ce nouveau tome s'éloigne un peu des deux précédents, jusqu'alors, vraiment concentré sur l'agrandissement du marché d'opium par le groupe d'Isamu. Bien sûr, celui-ci continue de progresser en parallèle, mais d'autres éléments viennent le placer en second plan. Les personnages sont toujours très impressionnants, tout comme l'ambiance vraiment malsaine qui se dégage sur cette époque. Même si c'était moins flagrant, je m'en doutais un peu, après avoir vu quelques films… mais ceux-ci concernés plus l'armée américaine, il est donc assez étonnant de constater des déboires similaires avec les Japonais qui ont pourtant une culture si différente ! Comme quoi, les hommes se ressemblent tous où qu'on aille.

Dans ce tome, Isamu porte secours à l'actrice Yôko, de son vrai nom, ce qui ne plaît pas vraiment au reste du groupe. Après tout, elle est directement liée au gang Qing Bang, et ils ne rigolent pas. Toutefois, très maline, Lihua en profite pour se faire passer pour une actrice, et ainsi intégrer et subtiliser la place de Yôko. Son but : faire sombrer le groupe dans la drogue, leur drogue. Encore une fois, sa beauté sera un atout, mais il s'avère que son caractère le sera tout autant. Elle est très douée en manipulation, et ne fera, encore une fois, qu'une bouchée de ses futurs clients. Mais il semblerait qu'il y est encore un but derrière tout ça, je vous laisse le découvrir, celui-ci prouve à quel point elle réfléchit vite et loin. Là où Isamu a vraiment tendance à être impulsif, notamment lorsque la vie de quelqu'un est en jeu.

La série montre que les japonais ont vraiment la main mise sur tout ce qui se trouve en Chine « conquise ». le cinéma, la politique, tout y passe, et évidemment, il y a aussi de la propagande, ça ne serait pas correct sinon. La propagande passe d'ailleurs par les films où joue Yôko sous le pseudonyme de Li Yaoli. Elle est japonaise et pourtant toute sa carrière est un mensonge, puisqu'elle doit se faire passer pour une actrice chinoise. Sous l'emprise de la Qing Bang, elle est prise au piège, mais souhaite plus que tout retrouver sa liberté, et retourner au Japon. C'est par un concours de circonstance qu'elle fuie en suivant Isamu, malheureusement tout ne se déroule pas comme prévu, et un gang mafieux, ça pardonne rarement. Est-ce qu'elle va arriver à rejoindre le Japon ? Relancer sa carrière ou tout simplement changer de vie ? Après tout, redevenir célèbre quand on s'est mis à dos un gang, c'est pas la meilleure des idées. Ils ne sont établis qu'en Chine, mais rien ne dit qu'ils n'ont pas de relations qui peuvent jouer aussi au Japon. Je me demande comment son histoire va bien finir, j'ai peur que ça ne soit pas très joyeux.

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Isamu et Li Yaoli sont en très mauvaise posture. La Quing bang ne les lâche pas d'une semelle. Cette tension renforce leur attirance mutuelle, qui finit par se confirmer, donnant à notre couple des allures de Bonnie and Clyde asiatique.

Pendant ce temps, le reste de la bande s'attèle à prendre les rênes d'une société de production avec qui Li Yaoli était censée tourner. Ils y écoulent l'opium, rendant addictes tous ses membres, pour mieux les contrôler.

Ce manga seinen, réservé à un public adulte et averti, est particulièrement sombre et dérangeant. Ses héros sont des producteurs et dealers d'opium. Aussi, malgré leurs personnalités attachantes, ce sont loin d'être des enfants de choeur. Les scènes de torture, de soumission ou de consommation de drogue, sont fréquentes et instaurent donc un climat de tension permanente. Les illustrations sombres, au crayonné détaillé et s'attardant sur les mimiques sinistres des personnages, remplissent parfaitement leur rôle. Je n'ai pas été étonnée de découvrir que cette histoire est tirée de faits historiques réels, tant l'ensemble est parfaitement crédible.

Pour conclure, j'ai été agréablement surprise par ce manga historique, où l'on sent en permanence une rivalité entre Japonais et Chinois. Ce genre de manga n'a pas ma préférence et pourtant j'ai été happée par une intrigue rythmée, qui rebondit constamment et empreinte d'une tension folle.

Cela fait un bout de temps que j'ai lu le tome 3 de "Manchuria opium squad" mais je n'ai apparemment jamais publié mon avis. Je répare mon oubli d'autant que j'avais adoré ce troisième tome, qui nous projette dans le monde du cinéma avec la déchéance de toute l'équipe de tournage et une romance bien menée en prime. Tsusaka Monma Shikako mène son intrigue de main de maître en réussissant à la fois à rendre intéressant les personnages permanents, comme Rin ou Lihua, qui viennent de différents pays et sont de différents milieux, et les personnages secondaires. On est plongé dans différentes intrigues pleines de bruit et de fureur au début du vingtième siècle : c'est à la fois rythmé, violent et cohérent. Quand j'avais lu le troisième tome, il m'avait un peu rappelé "la déchéance d'un homme" que je venais de terminer. L'histoire d'amour et la conquête d'indépendance de Yôko Yamauchi donnent aussi au volume sa singularité par rapport aux autres volumes, le découpage de la série en épisodes marquants étant parfaitement effectué.

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