Manchuria opium squad, tome 4

Ce quatrième tome d'Opium Manchuria Squad clôture l'emprise sur la Man'ei, l'importante association cinématographique basée dans la ville de Xinjin. Mais avant que le voile enfumée de l'opium ne recouvre cette ville, une nouvelle confrontation opposera Isamu, Lihua et la bande face aux sbires du Qing Bang. Un combat qui fait suite au coup d'éclat d'Isamu toujours déterminée à sauver la belle Li Yaoli...

Le combat aurait pu tourner court pour nos chers challengers du trafic de l'opium mais l'intervention d'un vieil ennemi tombe à point nommé... ce qui va permettre à nos héros de continuer leurs projets d'expansion vers la fameuse ville "russe" de Mandchourie : Harbin.

Même si ce thriller est toujours aussi plaisant à suivre, on peut regretter ce petit deus ex-machina qui plombe (dans tous les sens du terme) la confrontation face au syndicat du crime chinois. A la fois attendu et râlant, ce sauvetage in-extremis nous fait demander si à l'avenir les mangakas Tsukasa Monma et Shikako auront le courage de mettre davantage à l'épreuve voire même de sacrifier un membre de notre groupe d'antihéros. En effet, nous ne retrouvons cette ambiance particulièrement instable du premier tome qui nous procurait un certain frisson. Ici, les héros survivent un peu trop aisément à leurs épreuves face à des antagonistes de passages. On espère vraiment que le scénariste Tsukasa Monma prendra un peu plus de risque et ne succombera au piège de l'attachement au risque de proposer une intrigue certes tendus mais trop mécanique. Vu le potentiel de Manchuria Opium Squat , ce serait du gâchis...

Cela dit, ce volume est aussi celui de l'alliance entre deux puissantes forces ennemis, l'un des big boss de la Qing Bang et le puissant Roi de l'opium de Manchourie, une alliance décisive et des plus néfastes pour Isamu et Lihua. de ce fait, nous pouvons espérer quelques épreuves haletantes pour notre bande de jeunes criminels ambitieux qui ne sont pas au bout de leurs surprises.

On notera aussi avant de bifurquer vers Harbin, l'apparition marquante de Li Yaoli, l'actrice qui a fait battre le coeur d'Isamu et qui a apporté un joli souffle d'humanité à ce manga. Ainsi, dans cet univers cruel, Manchuria Opium Squat nous régale toujours avec cette nombreuse galerie de personnages (tantôt cruels et sadiques comme Zhou ou le barbier, tantôt bienveillants et gracieux comme Yaoli) qui viennent influer avec plus ou moins d'importance le parcours de notre escouade de trafiquants...

Ce tome 4 introduit donc un nouvel environnement avec la ville de Harbin, une cité qui connut une vague d'immigrations de russes fuyant le régime soviétique de Stalline. Parmi eux, nous faisons surtout connaissance avec un certain Ryan Gosling... non Kyril Medvedev, un protagoniste dont le style et la fonction font vraiment penser au personnage de chauffeur-extracteur incarné par l'acteur Gosling dans le film Drive. Malgré (ou grâce à...) ce mimétisme, nous avons affaire à un personnage charismatique au passé des plus ambiguës qui fait irruption dans l'escouade dont on se doute qu'il deviendra un personnage essentiel porteur d'une certaine tragédie historique. le dessin de Harbin est également très réussi. le dessinateur Shikako nous plonge dans une ambiance moscovite réussie qui contraste avec le reste de la Manchourie, une ville dans laquelle les églises orthodoxes frôlent les bas-fond misérables hantés par l'opium et les coupe-gorges.

Cette incursion dans cette "Moscou de l'Orient" est prometteuse et déjà les péripéties s'enchainent pour Lihua et Isamu qui cherchent alors à provoquer une guerre entre les deux puissances régissant la ville. On peut s'attendre à un excellent jeu de manipulation sans scrupules dans le cinquième volume en espérant toutefois que la série fasse quand même un peu de mal à nos héros...

Tome 4 terminé et il me tarde de découvrir la suite de ce manga dont je raffole toujours autant tant le suspense est omniprésent et le côté historique et géographique également.

Isamu et sa bande continuent leur trafic et se heurtent à de nouveaux ennemis notamment un homme surnommé le roi de l'opium qui fait pour le moment une timide apparition dans ce tome. Après cette main mise sur la société cinématographique de Xinjing ils s'en vont trouver de nouveaux clients à Harbin la "Moscou de l'Orient" où ils rencontrent Kyril un chauffeur particulier au service de criminels en tout genre. Sauf que sur ce territoire rivalisent la Qing Bang mais aussi la mafia russe, le jeu ne sera donc pas simple.

Toujours aussi enthousiasmée par la qualité des dessins et des représentations de personnages tous très facilement reconnaissables. L'intrigue est toujours aussi prenante, et je suis prête à parier que cela va se poursuivre !

Extrait :
Manchuria opium squad, ayant une intrigue nous plaçant dans un univers imaginaire qu'historique, le trafic d'opium ayant réellement existé durant cette période en Chine. Une occasion de voir aussi les batailles autours de ce trafic entre l'armée japonaise et la mafia chinoise. Un milieu assez impressionnant et horrible, qui montre également une certaine diversité ethnique au cours de cette période, là où la Chine semble plus fermé aujourd'hui.

Je ne connais pas tous les détails historiques au sujet de l'évolution du territoire chinois durant cette période. Je suppose juste qu'en étant déjà affaibli avec la guerre contre le Japon (qui détient alors déjà plusieurs territoires), il n'est pas impossible que la Russie en est profitée également. L'autre possibilité, pour la présence des Russes, c'est aussi celle indiquée dans l'histoire donc pour le cas présent à prendre au mot. Cette autre possibilité, c'est que la Chine, une de ses régions du moins, soit une zone de « fuite », d'accueil pour les russes fuyant les délires de Staline (événement connu sous le nom de « Grandes Purges » où celui-ci fait tout pour évincer ses opposants politiques en les envoyant notamment au Goulag, tiens, ça ne rappel pas quelqu'un ?). Un peu comme les espagnols fuyant Franco, les Russes fuient également leur pays et son dirigeant pour rejoindre la Chine et sans doute, d'autres pays limitrophes. Staline, de par sa grosse répression, a fait d'innombrables morts, dont le chiffre semble rester encore inconnu aujourd'hui, mais ce compte en million. Que cet aspect historique soit également présenté dans le manga est important, car on semble oublier ce qu'il a fait, et on n'en parle au final, assez peu.

Pour le moment, ce thème reste assez secondaire et léger, mais cela devrait suffire à intriguer le lecteur. Pour le groupe d'Isamu, les choses commencent tout de même à se corser, visiblement, ils sont autant recherchés par l'armée japonaise, que par la mafia chinoise. Une personne en particulier, cherche à s'en prendre à Isamu, j'ai peu pour ses proches, car ce type semble complètement fou. La mafia chinoise semble également former une sorte d'alliance avec le groupe japonais, pour préserver « l'équilibre ». Quand je vois la quantité de personnages accro à cette drogue, j'en viens à me demander si c'est bien réel ! On dirait un véritable fléau, et ça ne m'étonnerai pas que ça fonctionne aussi bien dans la réalité. le moral de la Chine, surtout dans les régions occupées, de ses habitants, doivent bien être au plus bas. D'ailleurs, je suis un peu étonnée que la caste politique soit aussi peu représentée, mais peut-être qu'il n'y a plus vraiment de dirigeant sur place hormis l'armée ?

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J'ai adoré les deux premiers tomes de Manchuria Opium Squad. Mais il y a une chose que je redoutais : comme tout se passe incroyablement bien dans ces deux premiers opus, j'avais espoir que ce soit pour annoncer une chute des plus violente. Mais non… Dans la suite, tout se passe toujours bien, trop bien.

Je m'explique : Isamu a clairement mis son nez dans un énorme nid de trafiquants d'opium et pourtant, en ayant aucune expérience, il arrive à créer le meilleur opium que la Mandchourie ai connue et également à faire de beaux pieds-de-nez aux gangs. Au début je trouvais ça chouette, et haletant de me dire qu'il y avait des enjeux et qu'il s'en sortait mais là… Trop c'est trop. J'ai refermé ce quatrième tome en ayant l'impression qu'on m'ai menti sur la marchandise. Je ne ressens plus rien quand les obstacles arrivent : je sais que notre troupe s'en sortira toujours. Et ça ne devrait pas arriver. Je ne dis pas qu'ils doivent mourir mais juste que l'on devrait ressentir que les menaces sont réelles et non plus là juste pour ajouter un peu d'action au contenu très édulcoré niveau suspens.

Je ne suis pas sûre de continuer Manchuria Opium Squad. Je verrais peut-être pour les prendre d'occasion, histoire de garder un oeil dessus car c'était à mes yeux une oeuvre ultra prometteuse mais pour l'instant, je vais faire une pause. C'est dommage, l'histoire était pourtant très intéressante et les dessins géniaux.
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"Baatar" l'interprète mongol est sur la couverture de ce quatrième tome de "Manchuria opium squad" qui constitue un tome de transition. J'avais quitté avec un peu de regret l'histoire précédente qui présentait une vraie intensité dramatique et trouve son achèvement au début de ce tome-ci. L'histoire devient totalement différente alors que les (anti ?)-héros arrivent dans l'est de l'URSS, à Harbin, dans un froid glacial. On découvre de nouveaux personnages, et parmi eux, le chauffeur russe Kyril Medvedev très attaché à Natasha, une jeune aveugle, au milieu d'une ville en train de sombrer dans la drogue, la corruption et la violence. Pendant ce temps, les personnages principaux veulent réussir à déclencher une guerre entre la Qing Bang et la mafia russe afin de vendre leur propre opium, mais ils vont se trouver mêlés à d'autres intrigues qui font d'eux des héros alors qu'ils sont comme toujours animés par de sombres desseins. La série reste toujours passionnante malgré une légère baisse de rythme après l'acmé du troisième tome.
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