Zarza vit dans la peur. Son frère jumeau est sorti de prison et la menace. Elle l'avait dénoncé après qu'il l'eût entraînée dans l'attaque d'une banque.
La traque qui s'instaure alors fait de chaque porte qui s'ouvre une angoisse, de chaque ombre un spectre, rend chaque bruit suspect. Elle construit sous la plume de
Rosa Montero un thriller psychologique que le nouvel observateur, en quatrième de couverture, promet à vous couper le souffle.
Cette organisation de la terreur vous fait certes tourner les pages avec une certaine fébrilité, mais il y a un autre niveau de lecture. L'univers de l'enfance pervertie dans lequel
Rosa Montero nous incorpore, nous fait réfléchir sur l'hérédité des tares parentales, qu'elles se manifestent dans l'usage des substances illicites, de la violence et autre perversion, y compris sexuelle.
Dommage que cet ouvrage soit servi par un style et une langue qui en amoindrissent la portée. Les références historiques, suscitées par l'ouvrage que l'héroïne est en train d'écrire, sont par ailleurs artificiellement incorporées à l'intrigue et font trop penser à du remplissage destiné à rehausser le niveau culturel. C'est un peu incongru et en rupture avec cette catégorie de littérature. Mais peut-être est-ce pour recoller l'intrigue dans un quotidien professionnel, dans une réalité.
Il n'en reste pas moins un bon roman.