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Un roman qui nous dit-on n'a pas été accueilli avec enthousiasme au moment de sa parution et qui n'est pas considéré aujourd'hui encore, comme l'un des meilleurs Moravia. Cela me paraît injuste tant le propos est intelligent et acerbe. Je ne sais pourquoi mais il y a du Zweig dans ce Moravia-là. Un homme, Marcello, délaissé affectivement pas son enfance, victime de pédophilie, croyant avoir tué son prédateur à l'adolescence, culpabilisé à jamais, *traverse la vie en recherche de repères. Ces repères entre le bien et le mal qui ne lui ont pas été offerts pendant l'enfance. Il se veut gris, « conforme » dans une Italie mussolinienne, ce qui le conduit à mettre ses pas dans ceux du régime. C'est au nom de ce conformisme qu'il va épouser Giulia, la femme qui va lui donner un amour authentique, primal et vrai. Giulia ne cherche pas être conforme puisqu'elle l'est naturellement. Marcello fera ce que le régime attend de lui sans dévier, sans se laisser happer par un questionnement intime qui demeure latent. La seule chose qu'il ne pardonnerait pas au régime, c'est de s'être trompé sur le fait que la voie était la bonne. Et c'est presque avec passivité, tranquillité qu'il voit le régime s'effondrer, trouvant tout à la fin – mais trop tard – une liberté intime, une personnalité vraie qui ne doive pas se façonner en fonction du contexte politique et social. le propos de Moravia est fort car il démontre que les mauvais choix, au moment les plus cruciaux de l'histoire, ne sont pas forcément de nature idéologique. Ils sont le produit du hasard de chaque destinée. Bref, Moravia, exprime la même idée qu'Hannah Arendt sur la normalité, l'anonymat l'insignifiance même de ce que peuvent être des fascistes ordinaires
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Une splendide écriture pour une histoire tragique, celle d'un homme "brisé" par une famille absente, une rencontre inopportune, une société sans repères avec laquelle pourtant il va tenter de se confondre jusqu'à s'y perdre. Un texte presque intimiste dont on savoure les mots.
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Il y a des livres qui vous laissent pantois de par leur puissance , la beauté de l'écriture , la force des mots , et tout cela en un seul livre ! Moravia à délivré une critique remarquable , difficile de dire plus , hormis peut étre que ce livre ne peut étre vu autrement que comme un chef d'oeuvre trop méconnu ! Quelle claque !!
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Le jeune Marcello, issu de la grande bourgeoisie italienne est totalement livré à lui-même. Au moment où il se questionnne sur le bien et le mal, nul ne peut lui répondre. Il décide alors qu'il est un être anormal.
Cette conviction va être renforcée par le fait qu'il tue un homme, Lino, prêtre défroqué et pédophile qui tenta d'abuser de lui.
On le retrouve à 30 ans, membre des services de renseignements fascistes.
Tout ce qu'il fait n'a qu'un seul but : se fondre dans la masse et être normal, complétement normal.
C'est un livre intéressant mais dans lequel j'ai eu du mal à rentrer. Marcello est un homme perdu qui n'a personne pour le guider et qui finira par se persuader qu'il a fait les mauvais choix.
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Alberto MORAVIA – 1951

Marcello, enfant de 13 ans, s'abandonne à des pulsions de plus en plus troubles et une montée de violence apparait dans son comportement. Il s'en rend compte et cherche une éventuelle sanction de la part de ses parents, afin de lui confirmer que son comportement est anormal. Mais ceux-ci sont indifférents quant à l'éducation de leur fils.
Nous retrouvons Marcello 17 ans plus tard, en 1937, n'ayant pour but que d'être Monsieur-tout-le-monde, soit en cette période, un italien moyen fasciste. Ses actes alors sont uniquement guidés par ce qu'il juge conforme à la société.
Après un prologue sur les chapeaux de roue, qui m'a tenue en haleine, j'ai complètement décroché par la suite et je me suis surprise à penser à bien d'autres choses pendant ma lecture, ce qui n'est pas bon signe.
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Excellent livre. A quel point l'Homme est un mouton! La bienséance de notre société et de la nécessité de se conformer aux idées. Quelle horrible chose que d'être un Conformiste ! A lire pour réveiller celles et ceux qui se sont endormis!
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Moravia était véritablement anti-fasciste et un peu juif par son père. Pour cela, il fut donc condamné 2 fois par le régime de Mussolini dès la fin des années 30. Ainsi il connut l'exil.
Ce roman, mal reçu par la critique et le public à sa parution, tente d'expliquer le cheminement de la conformité lorsque cette attitude n'est pas naturelle, mais fabriquée à dessein afin d'effacer les souillures d'actes du passé.
Marcello (Marcel) se sent différent de ses camarades : enfant d'une famille bourgeoise, il grandit sans affection et sans attention de la part de ses parents ; il tue volontiers et sans repentir les lézards du jardin ; sans qu'il en ait conscience, il est un peu efféminé et cela déclenche humiliation et moqueries de la part de ses camarades de classe ; il échappe de près à la tentative de viol d'un débauché pédéraste qu'il croit tuer. Alors, pour échapper à cette différence, il décide de « changer », de devenir « normal ». Dans l'Italie de Mussolini, être normal cela veut dire être fasciste, c'est la voie qu'il emprunte. Pour lui, changer c'est devenir comme tout le monde, irréprochablement normal. Pour cela, Marcel se marie avec une fille qui ressemble à toutes les autres, banale. Puis il va participer à un assassinat politique en bon soldat du régime qu'il est, et pour lequel il travaille en tant que fonctionnaire.
Ce n'est pas simplement un roman, mais une fine analyse psychologique du comment et pourquoi un individu peut détourner sa nature profonde au profit d'une illusion, une erreur qui l'a dévié de sa pleine conscience.
« Malheureusement le conformisme vers lequel son instinct l'avait aiguillé n'était qu'une forme vide à l'intérieur de laquelle tout était anormal et gratuit… »
Belle et riche écriture. Lecture à recommander.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Le Conformiste nous plonge au coeur de l'Italie fasciste de Mussolini. Une époque que j'avais peu étudié pour ma part, et qui par conséquent m'intriguait. Une seconde raison pour laquelle je souhaitais découvrir ce livre fut d'y voir un parallèle avec la société de 2021. Dans un époque actuelle de conformisme généralisé (comme par exemple le port du masque obligatoire), nous voyons tous les jours à quel point l'individu est prêt à se soumettre à une autorité morale supérieure quitte à renier ses propres convictions. Je m'attendais donc à ce que ce livre m'apporte des éléments de réponses à mes questionnement sociétaux.

J'ai été dès les premières pages séduit par le style d'écriture. le livre s'ouvre sur l'enfance du personnage principal (dont le nom a été francisé) se lisant comme un roman. le vocabulaire est riche et les métaphores sont nombreuses. Un autre point fort du livre sont les qualités introspectives des personnages proposées par l'auteur. le lecteur ne peut être qu'en empathie avec les questions existentielles que se posent le personnage principal faisant écho à ses propres introspections et dissonances morales. le personnage principale, dont le lecteur va suivre l'évolution de sa vie tout au long du livre, livre à coeur ouvert ses mécanismes de son fonctionnement psychologique donnant des indices et des clé de compréhensions sur la thématique initiale.

Néanmoins aucune interprétation directe n'est faite par l'auteur et finalement 'Le Conformisme' est davantage un miroir ouvert la sur la psychologie humaine qu'un livre de vulgarisation des mécanismes psychologiques.

'Le conformiste' se lit avec plaisir et apporte un regard intéressant sur notre propre condition. Je recommande fortement la lecture de ce livre.








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Roman se déroulant en Italie, au temps de Mussolini, dont l'intrigue se développe dans une ambiance psychologique et sur fond d'action terroriste d'État : le protagoniste est subjugué par l'obsession de la conformité et de la soumission à l'ordre régnant. Se voulant didactique dans sa condamnation du conformisme et du fascisme, le roman s'alourdit quelque peu de ce choix.
Marcello - Marcel dans la traduction, mais l'original me semble plus adapté - est un adolescent qui semble bien seul dans sa demeure romaine avec jardin, seul avec ses questions “sur qui il est“, seul avec les réponses qu'il se donne : il décapite des fleurs, tue des lézards, mais agit au nom d'une « normalité » qu'il aimerait vérifier auprès de sa conscience, de son compagnon de jeux, Roberto - qu'il finit par effrayer -, de sa mère qui semble indifférente.
Marcello assimile la norme et le bien dans un même concept, et part dans la vie avec ce mince bagage, néanmoins libérateur.
Un jour, collégien, il se fait aborder par Lino un homosexuel qui recherche ses faveurs, à qui il demande de lui offrir un revolver, qu'il retourne contre son agresseur, le tuant par maladresse. Dès lors, il lui faut vivre avec ce meurtre qu'il croit avoir commis, la conscience alourdie, le secret se cherchant un exutoire, désirant tout de même mener une vie « normale ».
Ainsi, dix-sept ans après les faits, en 1937, il est fonctionnaire dans un ministère, fiancé à une jeune fille pour qui il n'éprouve aucun sentiment passionnel, et proposé pour une mission consistant à liquider un résistant à Paris. Marcello a choisi de devenir un « fasciste » banal, et il apparaît ainsi creux, incolore, insipide, inféodé à sa belle comme à son supérieur hiérarchique. Il semble dénué de toute empathie. Sa mission ne soulève aucune objection, mais pas non plus de distance critique vis-à-vis de cet homme cultivé, professeur de philosophie, résistant antifasciste, riche personnalité dont il doit accompagner le meurtre : néanmoins, Quadri - c'est son nom - est difforme, bossu, laid, un « impur » que le fasciste moyen se doit de faire disparaître.
Marcello et sa fiancée nouent une relation personnelle avec ce résistant, à Paris. Quadri semble bien informé, mais il sera tout de même assassiné, la mission est donc accomplie.
Marcello sera l'objet d'un épilogue qui me semble traîner dans la confusion : idylle sans espoir entre lui et la compagne de Quadri, Lina, qui le confondra et le rejettera, réapparition de Lino que Marcello croyait avoir tué et qui n'était pas mort, sentiment que le meurtre de Quadri et l'amour de Lina permettraient d'échapper à la malédiction du premier crime, celui de Lino.
Une faute originelle plane avec ce crime, le protagoniste croit la combattre, mais agit dans l'illusion la plus complète, car la punition - divine ? - qu'il attendait va finir par s'abattre sur lui.
La culpabilité, élément majeur de la psychologie de Marcello, au centre de son inaction et de son mal-être, a fait son oeuvre. Coupable, Marcello l'est-il de ne pas se sentir comme les autres au point de se fondre en eux dans le fascisme, ou d'imaginer que cette adhésion à la foule l'exonère de la nécessité d'exister par lui-même, lui intimant de se délivrer de l'angoisse que génère la liberté.
Oeuvre désenchantée, pessimiste, distillant ennui et grisaille, « Le conformiste » a du mal à trouver sa place entre essai romancé et roman à thèse. Il reste possible de lire ce roman tel qu'il est proposé, cheminement d'un homme moyen, épris de conformité, vers le terrorisme, un terrorisme également moyen, pour ne pas dire mou, sans charpente.
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Dans l' Italie fasciste de Mussolini, il s'avère que la norme est de devenir agent de l'état, et d'obéir à tous les ordres sans se poser de questions. Dans un tel état, devenir un conformiste à tout prix peut mener bien loin, au-delà de tout ce que l'on aurait pu admettre, et conduire paradoxalement à des actes exceptionnels, comme tuer, mentir, etc... Moravia nous donne à lire le récit d'un homme qui cherche à tous prix à entrer dans la norme. Au risque de se brûler l'âme !
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