Ce roman publié en 1959 aux Etats-Unis reçut le « Prix
Albert Schweitzer » en 1961.
Petit rappel historique : Lors de la seconde guerre mondiale, le Japon aveuglément soumis à son empereur attaque la Chine , bombarde Tientsin et l'Université de Nankin, après avoir quitté la Société des Nations et signé avec Hitler à berlin, une provocante alliance maritime. le Japon poursuivait le but de soumettre tout le Sud Est asiatique. C'est sans aucune déclaration de guerre préalable qu'il attaque la base américaine de Pearl Harbour avant de s'emparer de Manille et des Philippines. Avec l'attaque surprise de Pearl Harbour le japon qui pensait déstabiliser et traumatiser les Etats-Unis, vient au contraire de réveiller un géant endormi, qui, jusqu'alors, sous la pression de sa population, se tenait éloigné de la guerre faisant rage sur le vieux continent. Les Etats -Unis, suite à cette infamie, entrent en guerre.
Le 6 août 1945, Claude Eatherly, jeune pilote de 25 ans survole le Japon dans un avion de reconnaissance. Il est suivit d'un bombardier portant dans ses flancs une bombe d'un type nouveau, longue de trois mètres et pesant quatre tonnes, baptisée « Little boy ». Cette bombe, les habitants d'Hiroshima devaient l'appeler plus tard « pika-don » (lumière et bruit). A 8h15 Eatherly se trouve juste au-dessus d'Hiroshima et donne au bombardier l'ordre de larguer la bombe. A 8h16, Hiroshima fut effacée de la surface de la terre. Trois jours plus tard ce fut au tour de Nagasaki. En une minute, la bombe rasa Hiroshima puis Nagasaki et changea la tournure de la guerre mais elle laissa aussi un nombre importants de survivants irradiés qui furent exclus de la vie japonaise et portèrent pour les générations à venir les conséquences de cette explosion.
«
Les fleurs d'Hiroshima » est un roman qui se situe quinze ans après la bombe. Sam Willoughby, un jeune américain en déplacement professionnel veut en profiter pour découvrir le vrai Japon. Au lieu d'aller à l'hôtel, il décide de loger chez Yuka-san qui fera tout pour le satisfaire afin qu'éventuellement il la recommande et lui envoie des clients car l'argent se fait rare pour eux. Mais Yuka-san doit avant tout lui cacher la réalité de la bombe car avec ses voisins, elle fait partie des « Hibakusha », ces survivants de la bombe qui font l'objet d'une sévère discrimination au sein de la population japonaise, en raison notamment de la croyance que leurs enfants seraient à coup sûr anormaux. Naturellement Sam pose des questions devant les visages sans oreilles et les cicatrices des voisins de Yuka-san. Quand Fumio, le mari de Yuka-san est hospitalisé, il n'est plus possible de lui cacher la triste réalité des conséquences des radiations de la bombe sur les survivants, même quinze ans après. Cette réalité frappe également de plein fouet la petite soeur de Yuka-san, la très belle Ohatsu-san, lorsque Hiroo, son amoureux, la présente à sa famille et qu'elle comprend qu'elle ne sera pas acceptée de par son statut de « Hibakusha » car il pourrait naître de cette union des enfants atteints de monstrueuses déformations. le jeune américain très atteint par ce qu'il découvre promet à Fumio, sur son lit de mort de témoigner à son retour aux Etats-Unis de ce qui est soigneusement caché au reste du monde.
Ce petit livre de 159 pages est édifiant . Il nous plonge dans le Japon des années 1960. Nous y découvrons la culture japonaise, le « ko » ,à savoir les raffinements de la politesse japonaise et surtout les ravages que font, encore quinze ans après, les radiations de la bombe atomique sur les survivants qui , en plus de leurs souffrances, sont exclus de la société japonaise.