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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1731. le village de Songy est en effervescence après la découverte d'une jeune fille à l'allure et au comportement davantage digne d'une bête que d'un être humain. Cet enfant, c'est Marie-Angélique le Blanc, à l'heure actuelle le seul et unique cas avéré d'enfant sauvage. D'origine amérindienne, la fillette se retrouve par un tragique concours de circonstances livrée à elle-même dans les forêts de Champagne où elle survivra pendant près de dix ans. Là, elle adopte peu à peu l'attitude d'une bête et se coupe complètement de tout contact avec la civilisation humaine, avant que celle-ci ne vienne finalement la rattraper. Un destin exceptionnel sur lequel se sont penchés Jean-David Morvan et Aurélie Bevière dans le roman graphique « Sauvage ». Rien que de part son sujet, l'ouvrage ne tarde pas à titiller la curiosité du lecteur qui découvre avec tour à tour fascination ou consternation l'incroyable parcours de cette jeune fille. Un parcours qu'il n'a de toute évidence pas été évident de reconstituer, les informations dont nous disposons aujourd'hui sur le personnage étant pour partie trop lacunaires. S'ils sont peut-être contestables d'un point de vue purement historique, les choix opérés par les scénaristes ont en tout cas le mérite de proposer une progression cohérente et de nous faire revivre toutes les étapes marquantes de la vie de Marie-Angélique.

Car la singularité du personnage ne tient pas qu'à son statut d'enfant sauvage, non. le plus remarquable est la capacité de la jeune fille à retrouver toutes ses capacités intellectuelles, et même à en développer de nouvelles, après une aussi longue période de régression avancée. Recueillie auprès des soeurs augustines dont elle deviendra l'une des membres, Marie-Angélique parviendra ainsi non seulement à retrouver entièrement l'usage de la parole, mais surtout à apprendre à lire et à écrire. Difficile de ne pas se prendre d'affection pour ce personnage que la vie n'aura pas gâté. La douleur de l'exil, la frustration causée par ses pertes de mémoire, le regard réprobateur ou le rejet des autres, la solitude, la culpabilité... : autant de sentiments que les scénaristes s'attachent efficacement à transmettre au lecteur. Je serai seulement un peu plus nuancée concernant le choix de relater cette histoire de manière non chronologique. Les graphismes de Gaëlle Hersent sont pour leur part réussis et nous immergent sans problème dans l'ambiance de l'époque. J'aurai bien là encore quelques réserves concernant le traitement du personnage principal, mais rien de très important au vue de la qualité de l'ensemble de l'ouvrage.

Avec « Sauvage », les auteurs reviennent sur la vie d'un personnage au destin incroyable qui passera du statut d'otage à celui d'enfant sauvage, puis de religieuse à protégée de la reine. C'est un bien bel hommage que rend à Marie-Angélique le Blanc ce roman graphique qui ne manquera pas de séduire tout lecteur un peu curieux ou friand de faits divers historiques.
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Dans un village de Champagne c'est la panique! Un démon a volé un chien de garde sous les yeux des bergers. Ce diable sauvage a l'apparence bestiale a déjà été l'objet d'une chasse, mais il court toujours la nature. Nous sommes en 1720, et les paysans deviennent vite histériques à l'évocation d'un démon. Sans doute la faute aux histoires que l'ont se raconte au coin du feu... Toujours est-il qu'après capture cette vile créature s'avère tout ce qu'il y a de plus humain, féminin même!
Certes elle est sauvage, elle mange de la viande crue, elle dors par terre et n'a pas de vraies notions d'hygiène, pourtant la jeune femme n'est pas belliqueuse, elle est même ouverte et prompte à apprendre la lecture et l'écriture. Malgré ses progrès spéctaculaire, la sauvageonne reste un mystère... Elle n'a aucun souvenirs de sa vie passée.
Protégée, rejetée; indigente puis bourgeoise parisienne, voici le parcours atypique de Marie- Angélique, née indienne au Canada et devenue protégée de Marie-Antoinette.
Sous des traits bucoliques, cet album est dur et violent. La vie de Marie-Angélique est faite de brimades, de rejets et d'abandon.
Partant d'un cas documenté d'enfant sauvage du XVIIIe, les auteurs tissent le portrait d'une époque à la fois humaniste et
pleine de préjugés et de vieilles croyances. le trait est fin, il adoucit les malheurs qui se succèdent dans le parcours de Marie-Angélique.
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Au XVIIIème siècle, une enfant sauvage est retrouvée dans la forêt de Saint-Martin-Aux-Champs. Les nobles locaux vont la prendre sous leur aile, puis l'envoyer au couvent pour la civiliser. Ses progrès seront alors fulgurants. Mais rapidement on s'interroge sur son histoire. Comment a-t-elle finie ici ? Car si sa peau est blanche, elle est suffisamment basanée pour y voir une origine plus lointaine. le livre est un pavé de 200 pages dessiné par Gaëlle Hersent et scénarisé à quatre mains par Jean David Morvan et Aurélie Bévière d'après l'ouvrage de Serge Aroles.

L'histoire commence en forêt. Marie-Angélique (de son nom de baptême), un bâton à la main, se tient à côté d'une fille noire au crâne ensanglanté. Cette scène la hantera toute sa vie. Car après être revenue à la civilisation, son passé ne cessera de la tourmenter : qui était cette fille noire ? Comment se sont-elles retrouvées en forêt ? L'inconscient de Marie-Angélique refoule clairement ses souvenirs et seul le temps leur permettra de refaire surface.

« Sauvage » fonctionne de façon chronologique d'abord, présentant sur tout le livre l'évolution de Marie-Angélique, de fille sauvage à femme du monde. le tout est agrémenté de flashbacks sur son histoire. Plus que son destin de fille sauvage, ces passages sont bouleversants de brutalité. Car dès sa naissance, étant indienne, elle était déjà considérée comme sauvage. Ainsi, le titre de l'ouvrage joue de l'ambiguïté de ce qu'est, à l'époque, une personne civilisée. Les flashbacks dynamisent la narration et il est difficile d'interrompre sa lecture tant on est happé par ce destin hors du commun.

Gaëlle Hersent effectue un beau travail sur les planches. Son trait est moderne, vif et coloré. S'il peut paraître peu affirmé au premier abord, c'est pour plus de dynamisme. La variété des planches montre toute l'étendue de la palette de la dessinatrice. Les ambiances sont variées et les planches muettes nombreuses. du beau travail !

« Sauvage » est un ouvrage passionnant et bien réalisé. le nombre de pages se justifie par les nombreuses pages muettes qui apportent un vrai plus en terme d'émotion. En début d'ouvrage, Marie-Angélique ne parle pas et toutes ces séquences sans mots n'en sont pas moins expressives. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas !

Lien : http://blogbrother.fr/sauvage/
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On connaissait Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron, voici l'histoire véridique de Marie-Angélique le Blanc, enfant sauvage de la Champagne. Les auteurs nous font découvrir la vie incroyable de cette fillette trouvée dans les bois devenue une femme bourgeoise et lettrée, non sans mal. Se basant sur deux ouvrages, les deux scénaristes ont mené leur propre enquête concernant ce personnage historique, en ont rassemblé les bribes et ont ensuite extrapolé sur les périodes inconnues de la vie de cette femme pour en faire un récit d'aventures passionnant.
Les dessins de Gaëlle Hersent, vifs et colorés, restituent avec intensité les mésaventures de Marie-Angélique, son enfance, sa réadaptation à la vie sociale. Morvan et Bévière ont eu la lumineuse idée de raconter cette vie comme une enquête, par fragments, par flash-back, à l'image de la mémoire défaillante de Marie-Angélique.
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L'histoire de Marie-Angélique le Blanc, enfant sauvage du 18e siècle ayant retrouvé toutes ses facultés intellectuelles pour finir en dame du monde, est tout à fait extraordinaire ; et sa mise en bande dessinée l'est aussi. Cette biographie s'appuie sur des éléments historiques fondés et remplit les espaces manquants par l'imaginaire. Les dessins sont parfois très crus ; j'ai surtout apprécié ceux des flashbacks dans l'enfance de Marie-Angélique, nimbés d'une sorte d'irréalité ; mais je n'ai pas trop accroché avec l'esthétique des autres dessins. Mais je me suis laissée emporter par l'histoire de cette trajectoire hors du commun, de cette femme qui a vécu toutes les strates de l'humanité en une seule vie, de l'animalité la plus sauvage à la civilisation la plus sophistiquée. La partie la plus intéressante est sans doute celle qui suit tout juste sa capture, où elle est encore "animale" et confrontée à la société de son temps. Par contraste, cette dernière semble absurde, engoncée dans ses coiffes, ses corsets et ses bonnes manières. C'est aussi la cruauté du colonialisme en général qui transperce à travers cette histoire en particulier.
Une très belle lecture que je recommande vivement, mais hypersensibles à l'hémoglobine s'abstenir.
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En 1720, la petite Mahwéwa, louve du peuple renard, est arrachée à sa famille et confiée à des colons français du Québec qui la ramènent en France avec eux. Cette famille, bonne et charitable, accoste en métropole à un très mauvais moment. Marseille est en effet en proie à une épidémie de peste et le navire écope d'une mise en quarantaine d'un an.

A 8 ans, et dans des circonstances mal connues, la jeune fille baptisée Marie-Angélique s'enfuit dans les bois avec une esclave noire du même âge et arrivée en même temps qu'elle. Leur errance va durer de longues années à travers une partie de la France et l'indienne est retrouvée en 1731 en Champagne, seule. Son amie éthiopienne est tuée au moment où on les découvre.

Marie-Angélique est alors totalement sauvage puisqu'elle vivait loin des hommes, ne communiquant qu'avec cette petite africaine qui ne parlait pas le français. Capturée dans la forêt de la commune de Songy par une poignée d'habitants, elle a la peau si blanche et si pure une fois lavée que les aristocrates de Songy décident de l'éduquer au nom de la chrétienté.

Emmenée dans un hospice religieux sur ordonnance du vicomte, la jeune femme va alors connaître de longues et épuisantes journées durant lesquelles elle devra se réadapter à la vie en société. Réapprendre à parler, à lire et à manger comme tout un chacun…

Sauvage, le roman graphique de Jean-David Morvan, Aurélie Bévière et Gaëlle Hersent, sous-titré « Biographie de Marie-Angélique Hersent » dépeint la vie hors du commun d'une jeune Algonquin devenue la protégée de la Reine Marie Leczinska, épouse de Louis XV.

Qui connaît de nos jours Marie-Angélique le Blanc, la seule véritable enfant sauvage que la France ait connue ? A mon avis, pas grand monde, quant à moi son nom m'était totalement inconnu mais vous connaissez mon goût pour le siècle des Lumières, je ne pouvais pas laisser passer ce titre sans m'y intéresser de plus près.

En 200 pages, les auteurs Aurélie Bévière et Jean David Morvan relatent la vie mystérieuse de cette femme à la destinée extraordinaire mais néanmoins terrible puisqu'elle a vécu presque toute sa vie dans la solitude.

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L'histoire présente une jeune fille Indienne nommée Marie-Angélique ou sauvage , tout au long de récit elle devra apprendre et réussir à s'intégrer dans une société d'humains qui est pour elle inconnue.. La Bd est agréable a lire dans son ensemble, la femme est représentée selon le regard de la société et surtout en étant une personne de couleur, l'histoire est assez touchante mais sans plus... avis partagés.
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Avec « Sauvage », Aurélie Bévière, Jean David Morvan et Gaëlle Hersent (au dessin) signent une biographie passionnante de la vie de Marie-Angélique le Blanc, jeune sauvageonne découverte dans la Marne au dix-huitième siècle. En 200 pages les auteurs relatent sa destinée mystérieuse, atypique, terrible.

[...]

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