Sillage, Tome 9 : Infiltrations

Navis intègre en sous marin un groupe de pirate de l'espace afin de démanteler le réseau. Mais elle ne va pas être au bout de ses surprises. Un tome un peu plus psychologique que les précédents.

Avec des graphismes toujours aussi réussi et une imagination fertile et débordante dans la structure des dessins

Intitulé "Infiltrations", ce nouveau tome nous propulse au coeur d'une machination qui concerne le convoi. Un complot qui va remettre Nävis en question. Ses compétences seront mises à rude épreuve et sa naïveté risquera bien de la desservir.
Ce tome se lit vite car il fait place à l'action, peu de temps morts, peu de dialogues si ce n'est pour révéler un pan de l'intrigue, mais la plupart du temps, les images suffisent à elles seules à dire l'essentiel. Et il faut avouer que s'ils n'étaient déjà très aboutis, les graphismes de Philippe Buchet semblent encore s'améliorer, gagner en finesse et en précision, les couleurs réellement bien choisies créant des atmosphères splendides.
Ce tome ne raconte pas grand chose en soi, mais il a la particularité de faire progresser l'intrigue générale de la série, et donc d'amorcer un virage dans celle ci, car les révélations vont sans aucun doute avoir un impact important sur la suite.

Nävis a infiltré un groupe soupçonné d'attaques diverses, contrecarrant bien évidemment les intérêts de Sillage, mais un ordre de la constituante stoppe net cette opération.
Nous connaissons bien Nävis maintenant, certes elle mène toujours à bien ses missions mais elle n'est pas du genre à se faire dicter tous les ordres.
Après tous ses efforts, elle a réussi à intégrer ce groupe et ne s'en laisse donc pas compter et persiste dans cette mission, quitte à être à nouveau prise à son propre piège, elle qui se bat toujours pour libérer les opprimés.
Son dévouement et sa naïveté vont être mis à nouveau à rude épreuve.
J'ai moins accroché au scénario de cet album, mais je suis toujours aussi fan des dessins et de la mise en couleur de Philippe Buchet.
Un surprise perpétuelle pour les yeux;

A part le tome 1, du second au quinzième épisode, il faut les lire à la suite, et ensemble si possible. ( bon j'avoue un de mes passe-temps favori de vacances est de prendre une série entière et tout lire d'une traite si possible).
Donc si le tome nous présentait notre héroïne, à partir du tome 2 et jusqu'au tome 15 c'est Space-Opéra, retournements de situations, protagonistes manipulés et voyage à travers des planètes, astéroïdes et vaisseaux-monde spatiaux.
Le tome 9 en est l'élément central, un pic dans l'intensité de par les évènements qui s'y déroule. Traumatisant au point que la notion de deuil et même de dépression sera abordée dans les tomes suivants.

Dans ce neuvième tome Nävis se retrouve embarquée dans une mission d'infiltration d'un groupement terroriste. Après sa rencontre pleine de déception avec la nature humaine, c'est sa propre nature qui va plonger Nävis dans l'horreur et, dans ce sens, la couverture de cet album ne laisse d'ailleurs présager rien de bon.

Ce tome est construit à partir des ingrédients classiques de Sillage et va particulièrement exploiter les faiblesse du caractère de Nävis : son bon coeur, sa naïveté et son impulsivité. Ensuite il va confronter son côté aventuresque «tête brûlée» à la complexité et à la réalité politique. Une confrontation aux conséquences lourdes !

Comme souvent, ce tome va nous faire découvrir un nouveau peuple aux capacités insolites, mais également la chef du réseau terroriste, Kérhé-Dizzo, que l'on aimerait bien revoir dans un des futurs épisodes.

Côté dessin, Philippe Buchet va s'amuser à cacher son héroïne derrière un déguisement extra-terrestre durant une grande partie de l'histoire, tout en l'entourant d'autres extra-terrestres aux physionomies diverses. Pas vraiment de nouveau monde à développer dans ce tome, mais tout de même de beaux combats, ainsi qu'une belle collision de vaisseaux.

Bref, un tome au scénario pas vraiment novateur, reposant sur les ingrédients classiques de Sillage, mais tout de même d'une grande efficacité, développant toujours à merveille l'action
et l'aventure sur un fond plus profond et portant à la réflexion, et en évitant le côté moralisateur bidon présent dans d'autres tomes.