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Citations sur Le chagrin du roi mort (33)

Wouah... C'est ce que j'ai dit en premier en sortant de ce roman fantastique.. Incontestablement, c'est et ça restera (car, de mon point de vue, un adulte peut aussi le lire et beaucoup l'apprécier) mon roman coup de
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Le visage barbu était paisible, comme si le roi faisait la sieste. On aurait dit que les vieilles mains croisées sur la poitrine allaient se soulever, poussées par la respiration, mais elles ne bougeaient pas, elles étaient figées comme les mains d'une statue. On aurait dit que les paupières allaient s'entrouvrir et que les yeux bleus allaient regarder le ciel, mais elles ne s'entrouvraient pas. Elles étaient fermées pour toujours. Le roi Holund ne dormait pas, il était mort.
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Alors le fou rire les prit. Irrépressible. Incontrôlable.
Il déferla sur eux comme une marée.
Ils firent tout pour ne pas se faire entendre, mais c'était impossible.
Ils rirent à s'en étouffer.
Ils rirent pour s'arracher aux heures terribles qu'ils venaient de traverser, pour chasser loin d'eux le visage de la mort qui les avait frôlés de si près.
Ils rirent pour célébrer la vie revenue.
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Aleks l'observa, fasciné. Il ne l'avait jamais vue d'aussi près. Le visage parcheminé, ridé, plissé au-delà de la vieillesse, la fente des yeux si étroite qu'il était impossible d'y saisir le regard, la bouche serrée, tout cela évoquait une espèce de tortue centenaire qu'on aurait déguisée en femme.
"Elle a peut-être vraiment cent douze ans ...", pensa-t-il.
Sous les draps, le corps ressemblait à un fagot de bois sec.
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Le deuil recouvrait tout de sa substance noire. Il s'infiltrait partout, gâtait les plus modestes bonheurs : la saveur des bonnes choses, le sommeil, la beauté transparente d'un glaçon sous un toit. Tout.
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-Abi kastiet ! Hok ! répéta l'homme.
Aleks l'imita à voix basse :
-Abi kastiet ! Hok !
Il s'étonna d'y arriver du premier coup et parfaitement. La voix de canard, le hoquet final, tout y était. Alors le fou rire les prit. Irrépressible. Incontrôlable. Il déferla sur eux comme une marée. Ils firent tout pour ne pas se faire entendre, mais c'était impossible. Ils rirent à s'en étouffer. Ils rirent pour s'arracher aux heures terribles qu'ils venaient de traverser, pour chasser loin d'eux le visage de la mort qui les avait frôlés de si près. Ils rirent pour célébrer la vie revenue.
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La lumière du ciel éclairait le visage de Lia, mangé par les deux grands yeux sombres. Ils se rapprochèrent l'un de l'autre. Entre eux cette fois, pas de marmite. Et derrière Aleks pas de soldat qui le presse : "Alors ça avance ?" Juste eux et le silence de la nuit.
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On avait enlevé Brisco parce qu'il était le petit-fils du roi. Cela avait un sens. Et cela avait suffi à dissiper un peu de cette angoisse qu'on éprouve quand on ne comprend pas. (P.92)

Alors il ouvrit sa couverture et les enveloppa tous les deux enfants. Elle était plus petite que lui d une demi-tete. Il l embrassa sur le front, les paupières, les joues, la bouche. Des dizaines de petits baisers qu'elle se laissa donner, les yeux fermés. Puis elle y répondit et c'est lui qui les reçut sur son visage. Le contact des lèvres froides le fit presque défaillir. La longue campagne, les privations, la peur, la fréquentation grossière des soldats, tout cela avait creusé en lui, depuis des mois et dans qu'il s en aperçoive, un espace béant, un manque douloureux dans lequel cette féminité venait s engouffrer soudain avec véhémence. Il alla la chercher, derrière les lèvres, la douce chaleur. Elle le laissa faire. (P.233)
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La jument d'Arpius et le cheval d'Iwan réussissent à force de courage à s'extraire de leur prison de neige. Ils gravissent la pente et attendent longtemps, hébétés, des ordres qui ne viennent pas. Ils finissent par s'en aller, côte à côte, avec sur leur dos, deux fantômes qui se chamaillent :
- Vous avez décidément bien fait, mon prince, de laisser les carabines à la maison. Elles nous auraient embarrassés.
-Tu te moques ?
-Pas du tout. D'ailleurs, vous avez vu comme nos arcs et nos flèches les ont impressionnés.
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Les flammes montaient, furieuses, dans le ciel nocturne. Il y avait dans ce spectacle une beauté terrible et fascinante. On voyait le feu de partout, maintenant, et les habitants se mirent en route, emmitouflés dans les manteaux, les écharpes. La moitié de la ville fut bientôt rassemblée autour de la bibliothèque. Les cris et les appels se turent, remplacés par une stupeur muette et par les larmes. La chaleur intense qui se dégageait du brasier rougissait les visages à plus de deux cents mètres, mais on savait déjà le grand froid qui viendrait ensuite, dans les corps et dans les âmes. Le froid des flammes éteintes et celui des livres brûlés.
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